Elle plonge ses yeux dans son regard brun. Elle sent un frisson secouer son échine. Elle s'insulte. Elle baisse les yeux. Son corps l'aime. Il ravive la douleur cuisante dans son esprit. Le rejet. Bien sûr elle a compris. Elle sait qu'elle l'aime pour rien. Mais seulement, son corps lui demande encore d'être près de lui.
Elle se déteste. "Aime toi avant d'aimer les autres ma belle". Merci maman, c'est gentil mais elle s'aimerait tellement plus facilement si elle savait qu'elle n'étais pas si moche que ça. Que quelqu'un d'autres que ceux qui essaient de la consoler trouve qu'elle est jolie. Elle dans son ensemble hein, avec son originalité, sa façon de penser et ses doutes. Celle qu'elle montre mais celle qu'on peut deviner aussi. L'enthousiaste et l'écrivaine. La comédienne et celle qui se sent trop petite, trop jeune, trop nulle.
Elle se demande ce qu'elle fait là, au milieu de tous ces gens. C'est comme quand elle est entrée au collège, sauf que cette fois, c'est elle qui ne s'aime pas.
Elle croise son regard encore une fois, parce que tout son corps est amoureux de lui. Elle a envie de sangloter, mais au lieu de laisser ses petites entailles sur son coeur trop gentil visibles, elle pose sur son visage un sourire qu'elle tire de ses passions et de ses amies, et râle contre lui à défaut de pouvoir l'embrasser.
Elle l'aime encore. Son corps rappelle à son esprit à quel point il a envie de le regarder, de prendre sa main, de l'entendre dire que lui aussi l'aime. Elle se hait. Parce qu'elle l'aime.
Encore plus fort...
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Pluie de Larmes
AlteleParce que parfois des larmes tachent mes textes. Et que les bavures qu'elles étalent ne sont pas si laides au final. Parce que parfois, écrire ne sert qu'à se vider d'un trop plein de noirceur, même si ce n'est pas sa propre histoire qu'on exprime...
