Le vent soulevait ses cheveux blonds. Ses ailes avaient perdu des plumes et semblaient se noircir de secondes en secondes. L'immense gouffre qui s'étalait sous ses yeux lui faisait un peu peur mais elle se sentait tirée vers le bas, par sa peine, par la douleur amère qui lui serrait la poitrine. Son corps bascula dangereusement en avant. Elle vacillait. Sa longue robe de satin blanc caressa sa peau translucide. La transparence de son épiderme laissait apercevoir la noirceur qui coulait dans ses veines. Une larme s'écrasa sur sa joue. Elle allait tomber si bas, si bas. Pourrait-elle un jour se relever?
Une main attrapa l'os de son aile. Elle frémit. Elle allait emporter cette personne avec elle, dans sa chute. Son âme était si lourde, si lourde.
- Attends!
C'était une voix de jeune-homme. Il avait une poigne de fer. Il était déterminé à la ramener sur la terre ferme. Elle se laissa faire, désemparée, et ses cheveux soudain devenus bruns se posèrent doucement sur ses épaules. Elle se retourna lentement, lorsqu'il eu lâché son aile. Elle le dévisagea un long moment. Il avait des cheveux blonds et des oreilles de renard, un petit nez fin et des immenses ailes.
- Attends, répétât-t'il. Laisses moi te prouver que tu peu être heureuse. Laisses moi te faire sourire, ou même rire, pour de vrai!
Elle posa sur lui ses iris pleins de douleur. S'il savait les blessures qui meurtrissait son cœur et restaient ouvertes après tout ce temps, il ne lui tiendrais probablement pas le même discours. Mais elle vit une lueur triste dans son regard à lui aussi. Et cela lui était bizarrement insupportable.Elle se promit de la faire disparaître, ou, au moins, de l'estomper un petit peu. Il lui chuchota, tout doucement:
- Laisses moi t'apprivoiser...
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Pluie de Larmes
De TodoParce que parfois des larmes tachent mes textes. Et que les bavures qu'elles étalent ne sont pas si laides au final. Parce que parfois, écrire ne sert qu'à se vider d'un trop plein de noirceur, même si ce n'est pas sa propre histoire qu'on exprime...