4- Jack

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                                                                  Dédié à@mayou





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La sonnerie du téléphone retentit.

-Oui Gladys?

-Un appel pour vous. Urgent. Un certain monsieur Martin...

-Je le prends.


-Allo, Jack?

- ...

-Jack, c'est toi?

--Oui, excuse-moi.

-ça fait un bail, dis-donc, au moins onze ans !?

-Dix.

-Tu vas bien?

-Pour tout t'avouer, c'est pas la grande forme.


Pierre revoyait Jack. Quelqu'un de droit, au caractère affirmé. Têtu, par certains côtés. Sauf quand il prenait ces "cochonneries", comme il les nommait lui-même. Là, il pouvait devenir carrément pathétique. Capable des pires vilenies.

-Je... J'ai reçu ce matin... Enfin, comme tu es connu, maintenant,... J'ai pensé que... enfin,...

je .. j'ai des problèmes, Pierre. Il faut que tu m'aides.

-Ecoute, vieux, je ne comprends rien à ce que tu racontes. Tu ne pourrais pas être plus clair? Le mieux serais que tu commences depuis le début.

A l'autre bout du fil, Pierre sentit Jack reprendre un semblant d'assurance.

-Tu as raison... Voilà, il faut que je te montre quelque chose. Enfin,... une chose que j'ai reçue ce matin.

Mais j'y pense, tu as peut-être Skype? On pourrait communiquer plus facilement. J'ai mon ordinateur portable avec moi.

-Bien sûr. Je te donne le code d'accès de ma société.

                                                                          *

                                                               *                   *



Pierre sortit un clavier rectangulaire de l'un des tiroirs de son bureau. Il déposa l'objet sur le repose-main, puis actionna l'un des trois boutons.

Aussitôt, un écran géant descendit du plafond et vint occuper la moitié de l'immense pièce. Il utilisait régulièrement ce procédé lors de ses nombreuses visio-conférences.

Après un certain nombres de manipulations informatiques, le visage de jack apparut sur l'écran géant.


Il n'avait pas changé, Jack, même après dix ans d'absence. Il possédait toujours ce visage anguleux, ces petits yeux noirs, inquisiteurs. Il avait les cheveux ras, et arborait une barbe de trois jours.

Pierre nota qu'il avait les traits tirés, et des cernes sous les yeux.

"En effet, ça n'a pas l'air d'être la grande forme, on dirait."

Il lui fit un petit signe de la main.

-Tu n'as pas changé, Pierre.

-Toi non plus. Dis-moi, qu'elle est cette chose dont tu voulais absolument me parler?

Jack se saisit d'une enveloppe marron foncée, posée sur sa table.

-Voilà! Il l'a montra en gros plan. Je l'ai reçue ce matin, dans ma boîte aux lettres. C'est le facteur qui...

-Viens-en aux faits, Jack.

-C'est une lettre de menaces.

-Quoi?!

-Sur ce qui s'est passé...

Pierre se figea.

  ... Tu te souviens?

-Oui!

Le ton était beaucoup plus sec qu'il n'aurait voulu. Montre-la moi.

Jack ouvrit l'enveloppe, en sortit une feuille de papier blanche, qu'il déplia. Il la présenta devant son écran d'ordinateur.

La lettre contenait ces simples mots: 


" BANDE DE SALOPARDS VOTRE HEURE A SONNE VOUS ALLEZ PAYER" 



-Allo... Allo, Pierre, tu m'entends?

_Oui,... je suis là.

-Je... Enfin, ... je me demandais si, par hasard, tu n'aurais pas reçu la même chose. Je veux dire... Après tout... tu es aussi concerné. 

Pierre posa son regard sur la pile de courrier que lui avait apporté Gladys. Son coeur s'emballa. Se pouvait-il que lui également...

Il s'empara fébrilement de la pile volumineuse. Il fit défiler nerveusement les lettres et autres factures.Jusqu'à se trouver nez à nez avec une enveloppe de dimension moyenne, marron foncée.

Son sang se glaça. Il arracha plus qu'il n'ouvrit l'enveloppe, et lut les dix mots qui se trouvaient inscrits sur la feuille de papier blanc.





SIX PETITS BLANCSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant