Chapitre XVIII

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- Sarah tu vas au lycée aujourd'hui ? demande ma grand-mère en me voyant débarquer dans la cuisine.

- Oui je dois aller chercher mon dossier scolaire pour le lycée pro.Donc vu que c'est la rentrée je vais profiter pour y aller et je rentre aussitôt, je me sens patraque aujourd'hui, je n'arrive pas à me remettre du jour de l'an je crois bien.

- Oui enfin on est quand même le quatre janvier, tu as de la fièvre?

- Non non, ça doit être la fatigue. Et j'espère ne pas avoir attraper la gastro, je suis barbouillée.

- Tu veux que je t'emmène au lycée?

- Merci mais ça va aller mamie.

- Sûr? insiste-t-elle

- Oui oui, j'en ai pas pour longtemps. Et je passerais sûrement par la boulangerie verte, je rêve d'un de leur macaron beurre salée et d'une petite tarte citron meringuée.

- Ok, ça marche et si ça va pas tu m'appelles ou tu appelles ton oncle, ou encore Hugo ou les parents de Jimmy.

-Et zen mamie, je vais bien et je vais juste chercher un papier et de quoi m'empiffrer tout le temps que je le peux en faisant passer ça pour la grossesse.

-Mmh mmh. me dit-elle avec un sourire un peu bizarre.


Je remonte me poser un peu dans ma chambre et déplie et replie une énième fois les vêtements des petits, je souris devant les minis sarouels winnie l'ourson et bourriquet que j'ai trouvé. Il y en atout pour tout les goûts. Ils sont déjà pourri gâtés alors qu'ils sont bien au calme dans mon ventre. Je finis par m'endormir sur le lit et heureusement que j'avais prévu un réveil au cas où sinon c'était râpé pour aller chercher le dossier aujourd'hui. Je me prépare en quatrième vitesse avec une robe en coton violette, je laisse tomber les collants, impossible à mettre et opte à la place pour des chaussettes que j'enfile grâce à l'agilité de mes orteils. Je savais bien qu'un jour ce super pouvoir me servirais à quelque chose. Je saute dans mes bottines fétiches dont l'intérieur est rembourré de moumoute puis enfile ma veste en cuir et mon écharpe en laine. J'attrape mon sac, et me presse pour ne pas rater le bus de onze heures trente six.


      Vingt minutes plus tard, me voilà dans les couloirs de l'administration en attente de récupérer mon dossier. Le directeur me souhaite bon courage pour la suite tandis que sa connasse de femme qui est notamment sa secrétaire se charge de me donner le fameux dossier avec un regard méprisant et un «pauvre France, et pauvres Français obligés de payer pour ça». Je ne préfère pas réagir et laisse cette femme dans sa connerie, comme si j'étais tombé enceinte pour vivre des allocs alors qu'au final ça ne rapporte rien comparé aux dépenses que coûte la vie et notamment l'éducation d'un enfant. J'ai fais mes calculs et je me suis sentie très chanceuse d'être hébergée chez ma grand-mère et d'avoir eu tout le matériel grâce à la générosité de Nadine. J'ai beaucoup échangé avec d'autres futures mamans adolescentes et certaines m'ont fait beaucoup de peine, leurs parents se sont montrés cruels en les mettant à la porte mais elles font tout pour prouver à leurs parents qu'elles y arriveront et trouvent comment s'en sortir notamment grâce aux foyers et associations pour jeunes mamans.


Je décide d'envoyer un message à mon .. mon quoi d'ailleurs? Mon chéri? Mon copain? Mon mec? Mon père donateur? Je rigole comme une débile de ma connerie et cherche mon téléphone pour envoyer un message à Fabien. Je fouille, je fouille, je vide mon sac mais impossible de le trouver, j'ai dû l'oublier à la maison. Tant pis je vais l'attendre directement devant la salle de musique puisqu'il qu'il a un cours de dix heures et quart à midi quinze. Alors que je prends le chemin pour aller lui faire une surprise, je tombe face à Justine.

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