Chapitre XIX

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     Je me réveille en transe, je panique aussitôt. J'ai des tuyaux branchés dans le bras, j'ai mal à la gorge, ça me tire dans le ventre et je ne sens plus rien à l'intérieur. J'essaye de tout arraché. Que s'est-il passé? Je me souviens du visage de ma fille, de l'amour de Fabien, du battement de cœur de mon fils qui ralenti et ...


- Mon bébé!! Où est mon bébé?! Hurlai-je de désespoir.

- Calmez vous mademoiselle, m'intime un homme en blouse blanche. Tout va bien, vous avez subi une césarienne d'urgence sous anesthésie générale. Votre fils va bien, c'est un beau bébé, là il est avec sa sœur et son père dans votre chambre ils n'attendent plus que vous. Si vous vous sentez bien et n'avez pas de nausées je vous emmène les rejoindre. Le docteur Triviani viendra vous voir plus tard dans la nuit ou demain matin.


- Je vais bien, emmenez moi s'il vous plaît.


Il vérifie je ne sais quoi et fini enfin, après ce qui me paraît être un temps interminable, par m'emmener retrouver mes bébés.

Lorsqu'il ouvre la porte pour faire rentrer mon lit dans la chambre, je découvre devant moi le plus magnifique des tableaux, j'essaye de le photographier dans ma tête pour ne jamais oublier la fois où je suis triplement tombée amoureuse. Fabien est vautré dans un fauteuil, ses pieds sur un petit tabouret. Il est torse nu et sur celui ci est posé les deux petits corps de mes enfants, un petit bonnet violet et un petit bonnet vert dépassent d'une jolie couverture en laine. Les mains de Fabien les maintiennent de manière possessive. Son visage est marqué et sous tension, ses yeux sont à demi-clos. Il à l'air exténué. Mais ne m'a jamais paru plus beau qu'à cet instant même. Le type qui m'accompagne fait buter mon lit contre un coin de porte, faisant sursauter Fabien. Il se redresse vivement et me voit enfin, il déglutit puis se met à pleurer sans pouvoir se retenir.


- Aidez moi et prenez un des petits pour le remettre dans son lit, s'impatiente Fabien.

- Mais la maman veux peut être les avoir propose-t-il.

- Faites ce que je vous dis! Vous m'avez laissé crever de peur dans un coin alors merde, aidez moi a remettre mes enfants dans leur lit, que je puisse enfin serrer ma femme contre moi, ok? s'énerve Fabien.


Je suis moi même trop estomaqué pour réagir à la virulence de ses propos. Je l'ai vu de nombreuses fois en colère ou furieux mais là, c'est totalement différent, il en tremble, il exulte, et la menace transpire par tout les pores de sa peau, l'infirmier finit par venir l'aider, il enlève ma fille puis mon fils du torse de mon homme pour les mettre dans leurs tout petits lits.


- C'est bon vous pouvez partir et ne revenez pas avant qu'on vous appelle, dit-il en se levant.


A peine parti, que Fabien se débarrasse de ses chaussures et grimpe sur mon lit à côté de moi. Il met sa tête dans mon cou et se laisse aller.


- Ne me refais plus jamais ça Sarah, tu n'as pas intérêt ok? Je suis mort chaque foutues secondes de ces chaque bordel de minutes de ces chaque interminables putain d'heures. J'ai eu la peur de ma vie, je suis resté plus de deux heures sans tes nouvelles, ils m'ont apporté notre petit prince, mais personne ne m'a donné de nouvelles de toi, je devais attendre attendre et encore attendre. Et quand j'en ai enfin eu par une sage femme, elle m'a juste dis que le médecin faisait son maximum pour te sauver. Et c'est seulement encore trois heures plus tard que je te vois enfin. Je t'en supplie dis moi que je ne rêve pas. Je ne survivrais pas sans toi, comment je vais faire pour me débrouiller seul avec nos bébés. Ils ont besoin de leur mère et moi encore plus. J'ai prié Sarah, pour la première fois de ma vie j'ai prié. Prié pour que Dieu me prenne à ta place, prié pour que tu puisses découvrir tes enfants et qu'eux voient de qui ils tiennent leurs beautés. Tu as raison tout ça est de ma faute, je t'ai tué psychologiquement dans le couloir et là j'ai failli te tué physiquement. Je suis tellement désolé Sarah. Je n'aurais pas du te sauter dessus, je suis trop égoïste, je..

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