Chapitre XI

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     Le mois de juillet, se passe tranquillement, je fais du baby-sitting et de l'aide scolaire pour gagner un peu d'argent, le reste du temps je le passe avec mon frère, nous sortons peu mais nous trouvons pleins d'autres activités à faire ensemble. Je redécouvre avec plaisir l'insouciance de son enfance. Je vois également beaucoup mes amis, même si Jessie est partie deux semaines voir de la famille sur Rennes. Nous sortons régulièrement tous ensemble accompagnés bien-sûr de Rémy et des jumeaux. Les ballades en moto sont fréquentes tout comme les mains dans le cambouis. A défaut de jouer à la batterie je m'intéresse donc à la mécanique. La rage et l'amertume disparaissent peu à peu, seules la nostalgie et la mélancolie daignent s'accrocher.

Certains jours tout me semble insipide et je n'ai envie de rien, seulement rester au chaud dans mon lit. Mes cauchemars ne se sont pas atténués et mon addiction non plus malheureusement, j'ai tellement maigri que j'arrive à cinquante cinq kilos a peine pour plus de soixante quinze au départ. Mais personne ne se doute que je me fasse vomir vu que je leur ai avouer m'être mise au régime pour ma santé physique, j'ai eu plus de félicitations pour ma volonté plutôt que d'inquiétude au sujet d'un éventuel soucis.

Le mois d' août se passe de la même manière, mais nous sortons beaucoup plus avec les amis, lors de nos excursions en boîte, je chauffe des mecs tout autant que je bois jusqu'à temps que l'image de Fabien apparaisse sous mes yeux et que je me détourne de ses mecs en questions. Bien souvent Jimmy, Benjamin ou l'un des jumeaux est obligé d'intervenir pour ne pas me laisser dans les sales pattes des mecs alcoolisés et furieux d'avoir été allumé sans rien obtenir après. Je finis généralement toutes ses soirées la tête dans la cuvette à y déverser tout mon chagrin.


Les cours reprennent le lundi sept septembre et pour la peine Léa décide de fêter la fin des vacances une dernière fois le vendredi quatre.Nous passons la journée entre filles à regarder des dessins animés en avalant des pop-corn puis nous nous préparons. Pour une fois je reste soft, juste un jean et un tee-shirt banale. Rien de vulgaire ni de moulant. Je n'ai pas le cœur à la fête. Aujourd'hui cela fait quatre mois, déjà quatre mois où j'ai crû avoir trouvé la lumière dans mon ciel obscurci. Il y a quatre mois j'offrais à celui que j'aime, le plus intime des cadeaux. Je garde tout ça pour moi et me contente de me forcer à sourire pour maintenir le cap.

Les garçons viennent nous chercher plus tard pour rejoindre notre nouveau quartier général, les vigiles ne cherchent même plus à nous fouiller et bien souvent notre table se trouve libérée une fois que l'on pénètre les lieux. A peine assise et la commande arrivée que j'enchaîne les shots, je noie mon chagrin dans l'alcool. Tout le monde se lève pour aller danser mais ce soir je ne suis pas d'humeur. Je regarde mes amis ivre de bonheur se trémousser pendant que moi je me contente de me rendre ivre tout simplement. Mais au bout de quelques danses, Jimmy et Léa se plantent devant moi.


- Allez arrête de picoler, et viens t'amuser avec nous, dit Jimmy.

- Ne vous inquiétez pas les amis, profitez, moi je suis bien là.

- Tu vas devenir ton pire cauchemar si tu continues comme ça Sarah. Tu veux ressembler à tes parents et privilégier l'alcool à tes amis, à ta famille? Sarah, tu dois te reprendre, beaucoup ont vécu des chagrins d'amour mais plutôt que de te relever, tu cherches à te détruire un peu plus. Putain mais merde réagit, je ne te reconnais plus! s'énerve Léa.

- Sérieux vous me faites chier là. Rien ne vous retiens si vous ne voulez plus de mon amitié bah cassez vous. Mon chagrin et moi on vous emmerde ok?

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