⭐ Chapitre 12 ⭐

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- C'est moins grave que ce que l'on pensait.

- Vous en êtes sûr ?

- Oui , c'était juste une simple crise d'angoisse face à la vue des voitures. Comme elle s'est fait percutée par justement une voiture, en voir une lui as fait remémorer les souvenirs de l'accident et la fait paniquée. Ne vous inquiétez pas, votre fille s'en remettra. Il lui faudra du temps, c'est tout. Dès la semaine prochaine elle sera suivi par un psycologue et un spécialiste pour l'aider à contrôler sa peur.

Je bats des paupières. Je suis étendue sur un lit, dans une chambre qui n'est pas la mienne. Du coin de l'oeil j'aperçois May qui rajustes des sortes de tuyaux.
Des voix étouffées me parviennent du couloirs, juste derrière la porte. Ma mère et un inconnu.

- Ouff quelle frayeur...

- Maintenant reposez-vous. Vous en avez bien besoin. Le pire est passé croyez-moi. Bonne journée madame.

- Merci docteur, à vous aussi.

La porte s'ouvre alors et maman entre dans la pièce. Elle vient s'assoir à mon chevet.

- Oh ma chérie ! Tu es réveillée ! Comment vas-tu ? , Dit-elle en approchant une chaise de mon lit.

- J-je suis où ? , Lui demandai-je en tournant la tête vers elle avec un peu de difficulté dû au tuyau dans mon nez qui m'empêchait de trop bouger.

- Tu as fait une sorte de crise d'angoisse en voyant les voitures qui se trouvaient sur le parking. Puis tu as perdue connaissance et on t'as ammener ici, dans une chambre à proximité du bureau des infirmières pour qu'elles aient un oeil sur toi, me répondit-elle en désignant un bureau visible derrière les stores de la chambre.

Une crise d'angoisse ? Je ne m'en rappelle pas... La dernière chose que je me souviens c'est du parking, après ça c'est le vide complet dans ma tête.

- Je ne m'en souviens pas...

- C'est normal. Ça arrive souvent. Je ne sais pas pourquoi ça a un rapport avec l'adrénaline produite mais tout ça c'est beaucoup trop scientifique pour moi !

- Je vais pouvoir sortir d'ici ?

- De l'hôpital tu veux dire ?...

Maman a baissé la voix en me posant cette question , comme si c'était quelque chose d'incensé de partir. Pourquoi ? Parce que elle a peur de ne pas savoir me gérer à la maison, seule, sans l'équipe médicale ? Est-ce trop tôt ?

Bien sûr que j'ai envie de quitter ce trou à rat. Mais quitter l'hôpital c'est quitter Bryan.
Alors oui, c'est trop tôt.

- Non ! C'est trop tôt... J-je ne suis pas encore prête je crois... Je..

- Oh ne t'en fais pas mon coeur ! On a tout le temps !

Vu la joie qui résonne dans sa voix , j'étais sur la bonne voie.

- Tu as reçu la visite d'un jeune homme il y a quelques heures , il s'inquiétait pour toi. Je ne me rappelle plus de son prénom... Bryce ? Bryan ? Benoît ?...

- Bryan ????

- Oui ! Voilà ! Tu le connais ?

Bryan est venu...

- Oui...

Il est venu ...

- C'est un ami...

Il se fait du soucis pour moi ...

- Je l'ai rencontré dans l'ascenseur un jour.

Je n'en reviens pas ... Il est venu. Comment-a-t-il su que j'étais ici ? Quelqu'un a du sûrement lui informer mon transfert. Cela signifie peut être qu'il s'apprêtait à me voir mais qu'il fut stopper par mon absence. Certainement.
Je suis si heureuse... Pourquoi ?
Je ne sais pas trop pourquoi enfaîte... Peut être parce que quelqu'un, autre que ma famille et le personnel médical, pense à mon bien-être ? S'inquiéte pour moi ?
Pense tout simplement à moi ?
Cela fait du bien de se sentir quelque peu importante.

- Chérie tu m'écoutes ?

La voix de maman mit fin à mes pensées.

- Hein ? Oui oui... Qu'est-ce que tu disais ?

- Je te disais que comme ton état s'améliore, les infirmières ne voient pas la nécessité de te garder sous haute surveillance. Tu retournera sûrement dans ta chambre cette après-midi pour éviter une autre crise dû au faite que tu sois dans un environnement inconnu.

Un sourire s'élargit sur mon visage. Bien sûr que je veux quitter cette chambre ! Ici , dans ce service les visites ne sont pas autorisées pour éviter de stressé les patients. Dans ma chambre , Bryan pourra me rendre visite...

- Bon, je meurs de faim, je vais m'acheter un truc, tu souhaites quelque chose ?

- Un pain au chocolat s'il te plaît !

- Très bien ! , Dit-elle avec un petit rire cristallin avant de passer le pas de la porte .

***

L'après midi est enfin arrivé, accompagné d'un magnifique soleil. J'ai pu retrouver ma chambre vers 15h. Réel soulagement. Ma chambre est mon petit coin de paradis, bien que je sois dans un endroit très peu comparable au paradis. C'est un compagnon avec lequel j'ai partager des secrets que je n'ai jamais oser dire à quiconque dans l'obscurité de la nuit, un compagnon qui m'a entendu râler pendant des heures sans s'en plaindre, un compagnon qui a été là dans les mauvais moments.
Bref , j'aime ma chambre. Heureusement d'ailleurs, il faut bien que j'aime quelque chose dans ce foutu hôpital !

Après que May soit restée à mon chevet durant plus d'une heure pour être sûr que tout allé bien , je pu enfin profité de ce brève temps de liberté pour bouquiné un peu le livre que je devais lire pour le lycée pour le bac de français.
D'ailleurs, est ce que je le passerai ? C'est une question qui ne possède pas encore de réponse car tout dépend de moi, et de mon état. En tout cas j'espère aller au mieux pour pouvoir reprendre mes études et saisir cette seconde chance.

Installer confortablement , je commence à lire. Plus les chapitres passent et plus je trouve ce livre ennuyeux, bien que le sujet soit intéressant sachant qu'il évoque le racisme. Mais je ne sais pas, l'auteur passe beaucoup de temps à détailler. Je regrette vraiment d'avoir pris la filière L. Pourquoi je n'ai pas pris ES ??? Aucune idée...

- Toc, toc !

Une fois encore je suis interrompu alors que je mettais de l'ordre dans ma vie. May se trouve près de la porte.

- Quelqu'un souhaiterait te voir , un jeune homme. Je le laisse entrer ou tu souhaites te reposer ?

- Non non !! Fait le entré !!

- Eh bien , quel enthousiasme ! D'accord je vais le chercher.

Je me recoiffe vite fait dans l'espoir d'arranger mon allure car , avec cette robe d'hôpital tellement sexy , je ressemble à rien. Alors autant tenté d'arranger le haut.
J'étais tellement heureuse et surexcité que je n'ai même pas remarqué que la voix qui s'élevait du couloir n'était pas celle de Bryan, car oui je pensais et espérais tellement que ce soit lui qui venait me voir.
Mais non.

- Elle a besoin de repos. Ne tardez pas , maximum 30 minutes.

- Ne vous en faîtes pas. Je pense que ce sera rapide, répondit l'inconnu.

Alors que je m'installais, tant bien que mal car je n'ai pas encore trouvé la "technique", dans mon fauteuil, le fameux garçon entra dans ma chambre.

Et là, mon coeur s'arrêta.
Mes mouvements sont restés en suspens et je suis resté bouche bée face à cette personne qui n'était pas du tout Bryan.
Cette personne est littéralement l'opposé de Bryan : l'un a détruit ma vie et l'autre l'a en quelque sorte sauvé.

Haïr , aimer.
Détruire , reconstruire.
Salop , humain.
Jordan , Bryan.

Car oui, cette personne qui se trouve face à moi à cet instant n'est autre que Jordan.
Cet enfoiré qui m'a détruite.
Pour toujours.
Et cet enfoiré est juste là, face à moi.
Qui l'aurait cru ?

❤❤❤




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