Second Chance

⭐ Chapitre 17 ⭐

La lumière qui s'échappe de mes rideaux m'enlève, tout doucement, des mains de Morphée. Je cligne de yeux, étire mes bras et les laisse glisser le long de mon corps. J'inspire profondément et l'odeur de désinfectant vient me piqueté le nez. Je souris. Je tourne la tête pensant que maman serait là mais non. Je regarde mon téléphone, habituellement lorsqu'elle s'absente elle me laisse toujours un message pour me prévenir. Bingo ! 

Maman : Coucou ma chérie ! Excuse-moi d'être partie comme une voleuse mais tu dormais à poing fermé ! Ta sœur est malade et je dois aller la chercher à l'école. Ton père travail. Je ne rentrerai que ce soir, ou demain cela dépendra de ton père. Sois sage !  Si ça ne vas pas appelles moi !

Je souris. On ne changera jamais maman. 

Moi : D'accord. Ne t'inquiète pas pour moi. Prend soin d'elle. Embrasses la pour moi. Bisous <3 

Je verrouille mon téléphone et me concentre sur le plafond blanc de ma chambre. Je n'arrive toujours pas à croire ce qui s'est passé hier... Je ferme les yeux et me remémore notre baiser. C'était si beau... Si magique... Aucun des baisers que j'ai échangé avec d'autres garçons ne m'a fait autant d'effets que celui-là... après avoir échangé encore quelques baisers, on s'est dit bonne nuit ( au regret de se quitter ) et j'ai rejoint ma chambre accompagnée de ma mère. Bien sur elle m'a questionné vu que j'avais les yeux bouffies ; je lui ai dit que c'est parce que il m'a dit tout ce qu'il voulait que je fasse pour lui après sa mort ( bien entendu , c'est un mensonge , mais qui le sait appart lui et moi ? ). Depuis que je suis revenue dans ma chambre je n'arrête pas de me demander si on est en couple ? L'est-on vraiment ? Après tout on s'est juste embrassé il n'y a pas eu de demande concrète. Es-ce-que ça se demande ? Je ne m'en souviens plus... Je ris. Je perd tout mes moyens avec lui. Est-ce-que c'était son premier baiser ? Est-ce-que il avait déjà eu des petites amies ? Je ne pense pas qu'on puisse faire des rencontres dans un hôpital. Je ris de nouveau. Bien sur qu'on peut faire des rencontres dans cet hôpital, regarde nous ! La vie est si imprévisible mais c'est ce qui en fait sa beauté. A présent, c'est sur qu'elle le sera... 

Chaque jour sera incertain à présent, chaque jour je me réveillerai dans le doute , est-il mort ? vivant ?  Son état s'est-il aggravé pendant la nuit ? C'est affreux. Mais c'est le prix à payer. La vie va ainsi et c'est égoïste de ma part de ne pas vouloir qu'il meurt. Il a tellement souffert et souffre encore un peu plus chaque jour... Le cancer est là et grandit, il devient plus fort chaque jour et Bryan lui devient plus faible chaque jour. Je l'ai bien vu ses deux derniers mois. Il a fait 2 fois un malaise. C'était horrible. J'ai bien cru que c'était la fin ces jours là. Mais 6 mois c'est approximatif je m'en rend bien compte. Comme je ne cesse de me le répéter ça peut être plus tôt ou plus tard. Impossible de le savoir. Est-ce-que après sa mort je pourrais quand même être en contact avec lui ?  Aucune idée... Seul Bryan le saura.  

Et moi ? Que vais-je devenir après sa mort ? Vais-je moi aussi mourir de chagrin ? J'ai vu un cas en Angleterre je crois , le syndrome du "cœur brisé". Est-ce-que j'ai envie de mourir ? C'est sur que sans Bryan se ne saura plus pareil... Il ne sera plus là pour me soutenir et m'épauler. Bien sûr il y a ma famille mais ce n'est pas la même chose : ils ne comprennent pas. Ils ne sont pas malade ou handicapé ; ils sont normaux. Moi je ne le suis plus. Je ne verrai plus Mary et John... je serais seule avec mon handicape...

Je vais bientôt quitter l'hôpital d'ailleurs... A mon plus grand regret... Car soi-disant je vais mieux, et ils ont besoin de la place pour d'autres patients... Je ne veux pas partir : Bryan a besoin de moi et j'ai besoin de lui. Comme c'est ironique... Ce départ je l'ai attendu, je l'ai rêvais, maintenant qu'il se rapproche inexorablement, je l'appréhende... Car quitter l'hôpital c'est quitter Bryan... Sachant que ma maison est très loin de l'hôpital ( à plusieurs kilomètres ) : je serais très loin de lui... Je veux être à ses côtés lors de ses derniers instants et non à des dizaines de kilomètres... Il faut que je convainc le personnel de me garder encore un peu ou bien si ce n'est pas possible convaincre maman d'emménager dans un appartement à proximité de l'hôpital pour que je puisse le rendre visite. On verra bien. 

On frappe à ma porte je me redresse sur mes coudes, intriguée. Mon cœur commence à s'accélérer à l'idée que ça puisse être Bryan. 

- Entrez ! , dis-je d'une voix un peu trop tremblante à cause du stress qui enfle en moi

La porte s'ouvre et je suis déçue de découvrir que c'est John qui entre dans ma chambre, lui aussi en fauteuil roulant dû au fait que lui, à l'inverse de moi , lui manque une jambe ; il la perdu alors qu'il faisait du surf , un requin lui a déchiqueté sa jambe. Les médecins l'ont alors amputé pour sa survie. Dans ce péril et aussi mort son meilleur ami. C'est tragique mais il va mieux. Il essai de trouver une petite amie dans cet hôpital pour avoir du bonheur. J'espère pour lui qu'il la trouvera, comme moi j'ai trouvé Bryan.

- Oh, Salut John... , dis-je en essayant du mieux  que je le peux de cacher ma déception

- Eh bien ! Cache ta joie ! 

- Désolé , dis-je en soupirant , je pensait que c'était... ( j'hésite à évoquer le nom de Bryan, peut-être qu'il n'a pas envie que l'on sache ce qui s'est passé ? ) , ... ma mère ! Elle devait me prendre un pain au chocolat , m'empressais-je d'ajouter

- Ah d'accord , dit-il avec un petit rire, je suis venu te demander si tu voulais bien me rendre un service... 

Je le regard sceptique 

- Quel genre de service ? 

- Eh bien... j'ai rencontré une fille , enfin je l'ai pas vraiment rencontré je l'ai vu de loin à la cafet' ! Je sais pas ce qu'elle a mais elle est grave canon !! 

Je ris

- Quand te décidera tu d'abandonner John ? 

- Jamais ! C'est pas parce que il me manque une jambe que je ne suis pas irrésistible ! 

- Si tu le dis... 

- Bref ! Alors le problème c'est que je ne sais rien d'elle !! Je sais pas comment elle s'appelle ni où est sa chambre et...

- Mais ce sera impossible de la retrouver ! L'hôpital est immense je te préviens ! On ne sait même pas dans dans quel service elle se trouve, dis-je tout en prenant mon téléphone pour regarder l'heure : 10h35 , excuse moi mais il faut que j'aille voir Bryan.

Tout en parlant je prend mon fauteuil roulant et m'y installe , toujours avec énormément de difficulté, sous le regard de John.

- Si tu pouvais arrêter de me regarder ça m'arrangerait ! 

- Mais tu peux pas m'abandonner !! C'est la femme de ma vie !! 

- Comme celle que tu as croisé dans la cours de l'hôpital, ou bien la jolie rousse de l'ascenseur ou encore l'infirmière de Bryan ou non la blonde du service des urgences , oh non je sais ! La... 

- Roh c'est bon j'ai compris ! Mais elle je te jure que c'est vraiment la femme de ma vie ! 

Je m'avançais vers la porte prête à partir pour voir enfin Bryan , je me suis retourné : 

- On verra si elle est à la cafetéria , si oui j'irai la voir, c'est bon ? 

Un sourire illumina son visage

- Oui !! , dit-il presque en criant 

- Bien , je peux aller voir Bryan à présent ? 

- Oui va y , j'y allais aussi justement !

Je me suis arrêtée. Non, non, non je ne veux pas qu'il y aille ! Je veux être seule avec lui ! Comment le lui faire comprendre sans qu'il se perde en conclusion ? 

- Hum... Je pense qu'il serait raisonnable, pour sa santé, que ce soit une personne à la fois, pour éviter de le stresser, tu vois ?

J'espère que je suis assez convaincante... 

- Oh ouais t'as raison... Bon ben je vais voir d'abord Mary avant puis Bryan !

Je soupire intérieurement. 

- Oui, c'est une excellente idée, on se retrouve à la cafet' ! dis-je en sortant de la chambre , pressée de revoir l'homme que j'aime. 

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