C'est avec un grand sourire que je me réveille le lendemain.
Je me sens tellement bien. Après un long mois à regretter, à me renfermer sur moi même et à haïr toutes les personnes "normales" , me voilà enfin heureuse ; pas heureuse d'être handicapée non , bien sûr que non , juste heureuse d'avoir accepté cette nouvelle moi : la Léonor handicapée.
La vie a peut-être était injuste avec moi mais elle l'a était encore plus avec Mary, Bryan et John. Alors ça ne sert à rien de me plaindre.
Je suis jeune ; j'ai la vie devant moi. J'ai une chance de m'en sortir. Bryan lui n'a aucune chance : il mourra, qu'il le souhaite ou non.
J'aurais très bien pu mourir.
Mais non.
Alors non , cette fois-ci je ne laisserai pas cette chance me filer entre les doigts. C'est ma seconde chance.
Ma seconde chance.
Car oui : j'ai la possibilité de continuer voir recommencer une nouvelle vie. Je peux changer d'établissement, je peux terminer le lycée et passer mon bac , aller à la fac, et avoir un métier.
Ne plus marcher n'est qu'un détail : je peux très bien continuer mes études.
Alors oui : j'ai de la chance.- Bonjour mademoiselle !
Je me tourne vers mon infirmière , Madame Holister , qui est postée à l'encadrement de la porte. Ses cheveux blond sont relevés en une queue de cheval. Comme d'habitude elle porte son uniforme de travail.
Elle s'avance vers ma fenêtre et ouvre les rideaux. La lumière du soleil se déverse dans ma chambre. Je me redresse et m'étire les bras.- Comment allez-vous aujourd'hui ? , Me demande-t-elle en m'aidant à m'installer dans mon fauteuil roulant.
- Très bien et vous ?, Lui répondis-je en lui offrant un sourire
Surprise par cette soudaine gentillesse ( car oui j'ai toujours étais froide avec elle ) , elle ne me répond pas tout de suite, je me demande alors si elle m'a entendu.
- May ?
- Oh euh... Oui pardon euh... Oui je vais bien ...
- May ... Je suis désolée d'avoir étais odieuse avec vous. Vous ne faisiez que m'aider et moi...
May posa sa main sur mon épaule. Suite à ce contact je lève les yeux vers elle. Sur son visage trône un sourire qui met adresser.
- Léonor , ne soyez pas désolée. C'est tout à fait normale. Mais merci de vous être excuser.
Je lui rend son sourire.
- Très bien ! Que souhaitez vous faire aujourd'hui après votre toilette ?
Je réfléchi quelques secondes, puis une idée me viens instantanément : un endroit où je ne suis plus aller depuis que je suis ici.
- J'aimerais aller dehors !
- Dehors ?
- Oui ! Ça fait tellement longtemps que je n'y suis pas allée ! Un bol d'air frais de me fera pas de mal !
- Très bien Mademoiselle. Mais d'abord : votre toilette ! , Dit-elle en me poussant dans la salle de bain.
*
*. *.Une fois les portes ouvertes , l'air me fouette en plein visage. Une sensation si étrange mais peu nouvelle. Pourtant : c'est comme si je redécouvrais l'extérieur : la douce chaleur du soleil, le bruit du vent, des feuillages ... Tout ça ne m'est pas inconnu ; mais c'est comme si ça l'était.
Mes yeux s'égarent et observent différents éléments en même temps ; les oiseaux, des enfants entrain de jouer, les feuilles, des personnes qui se baladent...
Et puis face à ce spectacle si peu extraordinaire mais si merveilleux à mes yeux : je ris. Je revis.- Cela fait plaisir de vous voir sourire mademoiselle , me lance May.
Plongée dans mes pensées j'ai complétement oublié May. Je lève les yeux vers elle et lui sourie en la remerciant secrètement d'être là.
Elle attrape les poignées de mon fauteuil et me déplace.
Durant ce brève trajet jusqu'à un banc non loin , mon regard se perd à nouveau. De nombreuses personnes passent près de nous et je leur offre mon plus beau sourire. Mais certaines d'entre elles ne me le rendent pas , m'observant avec curiosité et pitié. Déstabiliser par cette malpolitesse, je baisse les yeux et tente avec ma robe de cacher tant bien que mal mes jambes dans l'espoir de les faire disparaître.
Me voilà rattraper par le présent... Moi qui avais presque oublié mon handicap , voilà que de simples regards ont détruits cette confiance qui naissait en moi.
Je secoue la tête pour chasser ces idées noires. Non. Hors de question que je retombe dans la douleur et le chagrin. Je suis bien et c'est pas ces inconnus qui gâcheront ça.Arrivé au banc , May me positionne et s'installe.
- Quelle belle journée vous ne trouvez pas ?
- Magnifique , dis-je dans un souffle
C'est tellement beau. Je suis émerveillée.
Ça fait tellement du bien de sortir, de voir autre chose que du blanc et de sentir autre chose que l'odeur du désinfectant.Mais malheureusement, cet état de bien-être ne dura pas.
Alors que nous étions tranquillement installer, je n'est pas remarqué la présence du parking destiné aux visiteurs non loin de nous , à 7 mètres je dirais.
C'est le bruit d'un moteur d'une voiture qui allait se garer qui me fit savoir la présence du parking.
C'était la première fois depuis l'accident que je revoyais une voiture.Et je ne pensais pas je réagirais ainsi.
À la vue de toutes ces voitures si proche de moi, mon cœur et ma respiration se sont emballés d'un seul coup.
J'avais l'impression que j'allais mourir.
Je tremblais, et mon corps était parcouru de secousses ; je ne me contrôlais pas.- Léonor ! , Hurla May , que ce passe-t-il ?? Vous allez bien ? Léonor !
Elle avais beau crié je ne l'entendais pas. Mon regard étais rivé sur les voitures et les secousses s'accentuaient. Je respirais fort, et je pleurais. Je ne comprenais pas ce qui se passait.
Une foule de personnes s'étaient rassembler autour de moi, paniquées devant cette scène.- Léonor !!
Elle tentait de maintenir mon corps qui sautait sur le fauteuil roulant sans succès.
- LÉONOR !
Je voulais lui répondre mais je n'y arrivais pas.
Mon regard était toujours rivé sur les voitures.
Puis, tout se fit noir.❤❤❤
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Second Chance
Romansa" J'ose enfin un regard vers lui . Ces yeux brillent tels des étoiles. Dans son regard je nous y vois : lui et moi . Moi et lui . Ensemble . Voilà ce que j'y vois . Je comprends à présent que nous sommes et seront les seuls maîtres de notre destin...