Chapitre 6

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   La grandeur de la pièce était hallucinante. J'avais débouché sur la salle à manger, où trônait une immense table avec des chaises. Un panier avec des pommes était posé au centre. Derrière, j'apercevais le dos d'un canapé, ainsi que deux fauteuils. Un écran géant était posé sur un meuble en face du canapé. Il y avait un bar avec quelques boissons, ainsi que le fameux billard. Mais tout cela n'était rien comparé à la vue sublime qu'offraient les grandes baies vitrées. Je voyais le lac et le paysage au-delà de l'horizon. Même si c'était à peu près la même vue que depuis la fenêtre de ma chambre, tout me paraissait encore plus magnifique.

   J'allais dans la chambre et je découvris un lit avec un matelas d'une épaisseur hallucinante. La pièce attenante était une salle de bains luxueuse avec une grande baignoire et une douche, mais évidemment, tout cela ne me servirait à rien, la distribution des eaux devait surement se faire avec un système électrique, et plus rien ne marchait.

   De retour dans le salon j'ouvris la porte fenêtre, j'allai sur la terrasse et je découvris le parc dans toute sa splendeur. Des centaines d'hectares entouraient l'hôtel. Il y avait une grande piscine, un golf, des allées, un petit bois et diverses terrasses ici et là.

   Après avoir déballé les quelques affaires que j'avais pris avec moi, je redescendis dans le hall. A coté de la porte d'entrée, un panneau affichait toutes les possibilités pour se divertir. Je pouvais déjà exclure les jacuzzis, les saunas et les piscines, l'eau n'étant plus chauffée. Il restait néanmoins la boutique de prêt à porter qui me plaisait bien. J'allai donc dans cette direction.

   Au moins une heure et demie plus tard, j'étais dans ma chambre, un tas énormes de vêtements sur le lit. Je me désespérais. J'étais seule au monde et la seule chose que je trouvais à faire, c'était d'aller faire du shopping...

   Il était presque vingt heures, et je commençai à avoir faim. Je descendis dans la cuisine par laquelle j'étais entrée, et je pris une casserole ainsi qu'une bouteille d'eau, puis je fourrai le tout dans mon sac. J'allai dans le jardin. Chez moi, ou plutôt chez des amis à mes parents, j'avais trouvé un réchaud de camping. Je l'avais pris dans l'idée de me faire cuire des pâtes. Et oui, je logeais dans un hôtel "cinq-étoiles-super-nomination-je-sais-pas-quoi", mais le restaurant n'était pas compris. J'installai donc le réchaud et fis cuire mes pâtes, puis les dégustai accompagnées de sauce tomate.

   Ma situation se résumait à ça. Je pouvais faire tout ce que je voulais au niveau des loisirs, mais au niveau de la survie ou de la nourriture, ce n'était pas le mieux.

   Il commençait à faire nuit. Après avoir fini de manger, j'étais remontée dans ma chambre et je m'étais installée sur ma terrasse. J'étais là, perdue dans mes pensées, à admirer une vue que j'avais toujours connue.

   Des bruits. Comme des chuchotements. Puis une image. Les chuchotements s'étaient transformés en paroles, mais je ne parvins pas à en saisir le sens. Un agent de police parlait à quelqu'un, ou plutôt... à moi. J'avais le visage pâle, puis je ne vis plus rien. Que du noir. Puis encore cette image, cette fille en train de pleurer, recroquevillée dans un coin de sa chambre. Cette fille, moi.

   Je me réveillai, déconcertée. Pourquoi, toutes les nuits, je faisais des rêves, ou des cauchemars, je ne sais pas, qui me mettaient en scène dans des endroits que je ne connaissais pas, à des moments que je n'ai jamais vécus?

   Je me dis que ça ne servait à rien de rester là. A quoi bon? J'avais vu à quoi ça ressemblait. J'allai donc poursuivre mon plan qui consistait à mettre de la vie dans ma vie.

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