Complètement stupide. J'étais complètement stupide. Je m'étais perdue dans mes pensées, qui étaient d'ailleurs très inutiles. Le vent s'était levé, et il m'emportait à une allure folle dans la direction opposée de mon point de départ. Je me haïssais, je ne supportais plus ma débilité, je ne me supportais plus.
Il fallait que je réagisse. Je plongeai dans le bateau et m'emparai de la rame. J'optai pour la solution qui ferait que je serai le plus rapidement à terre : ramer jusqu'à la rive et rentrer à pied à la maison. Je commençai à ramer afin de sortir du courant du fleuve pour ensuite rejoindre la rive, mais je me dis que c'était peine perdue. Le courant était fort et rentrer à la maison à pied une fois la rive atteinte ne me réjouissait pas tellement. Mais une idée traversa mon esprit.
Une petite voix dans ma tête me dit qu'il ne fallait pas que j'abandonne, que je ne devais jamais abandonner. Je ramai avec plus de vigueur. Toujours atteindre son but. Quel but? Et bien si jamais on n'a pas de but, alors on n'a plus aucune raison de vivre. C'est pourquoi, depuis toujours, je voulais me fixer des objectifs, et je voulais les atteindre. Si jamais je n'y arrivais pas, je m'entrainais, je recommençais, je persévérais... J'avais désormais un but. Il fallait donc que je l'atteigne. Le bateau commençais à modifier se trajectoire, et un sourire satisfait illumina mon visage. Je ramai plus fort, avec une volonté d'acier, et cette volonté, je ne pouvais pas l'expliquer, elle était sans limites et elle était apparue brusquement, et elle contrastait avec ma situation, qui, logiquement, aurait fait que je me serais désespérée, que j'aurais abandonné. Seulement, je n'abandonne jamais.
Apres de longues minutes, le courant ne m'emportait plus. Je me mis à rire, j'avais réussi. Puis je criai de joie. Un horrible cri de victoire. Je ne parlais plus tellement depuis un mois, ma voix était rauque, mon cri me fit mal à la gorge. Je toussotais quelques secondes puis je me remis à ramer.
Je n'avais aucune idée du temps que j'avais mis pour rejoindre la rive, mais j'étais désormais sur la terre ferme, et je me promis de ne plus jamais remonter sur un bateau... Maintenant, il fallait que je rentre. Je me mis à marcher, toujours avec la même volonté implacable et inexplicable. J'avais atteint la route depuis une dizaine de minutes lorsque je tombai sur un vélo. Dans un jardin. Je n'y avais même pas pensé. Avec enthousiasme, je grimpai par-dessus le portail et j'allai jeter un coup d'œil.
J'avais réglé le vélo à ma taille. C'était un beau vélo, il valait de l'argent, enfin plus maintenant. Je m'apprêtais à partir quand ma curiosité prit le dessus. C'était une belle et grande maison, pourquoi ne pas la visiter? Je fis le tour de la maison, la porte d'entrée étant fermée. Par chance, la baie vitrée, elle, était ouverte. J'entrai dans la maison et je débouchai sur un vaste salon. La décoration était moderne, un grand canapé blanc trônait au milieu de la pièce. Derrière, je vis un écran plat géant qui prenait la moitié du mur. Le salon donnait sur une spacieuse cuisine ouverte. Je visitai cette pièce, une grande table était posée, formant ainsi un coin "salle à manger", et la cuisine était composée de plusieurs appareils qui valaient surement de l'argent. Cette cuisine était dans les tons gris et rouge, pas très originale, mais intemporelle.
A l'étage se trouvaient trois chambres, une parentale, sans doute, et une chambre d'enfant. La troisième était impersonnelle, je ne saurai dire à quel genre de personne elle appartenait. Mais un détail attira mon attention. Sur la table de nuit, je remarquai un téléphone posé à coté d'une lampe. Je m'approchai et le prit dans mes mains. C'était un modèle assez récent. J'essayai de l'allumer. Yes! Il restait 50% de batterie, pas de quoi tenir longtemps mais suffisamment pour m'occuper. J'essayai quelques codes bateau que la plupart des gens choisissaient pour s'en rappeler facilement. 0000; 1234; 9999; 1397; aucun ne marcha. Après plusieurs tentatives, je bloquai le téléphone. Avec un mouvement d'agacement, j'allais le reposer lorsque je me rendis compte qu'une playlist était en pause. Une playlist de musiques plutôt récentes, ça faisait l'affaire. J'appuyai sur le bouton play et le son qui sortit des hauts parleurs me fit du bien. En effet, j'adorais la musique, et lorsque je n'en avais pas écouté de la journée, je ressentais comme un manque. Alors la, cela faisait un mois que je n'avais pas entendu de musique. Je me mis à rire et à danser. Je sortis de la maison, je grimpai sur le vélo et je pris la direction de chez moi tout en chantant.
Note par moi:
Ouah j'ai enfin réussi à publier un chapitre. Pas terrible, hein? Mais bon dans un ou deux chapitres on rentrera dans la partie la plus intéressante de l'histoire, et j'espère avoir un peu plus de temps pour écrire. Bon, sinon bonne nuit à toi, perso j'ai cours demain donc je vais aller dormir.
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Seule
ПриключенияTous les humains ont disparu. Seule Sofia est restée. Pourquoi elle? Elle n'en a aucune idée. Mais elle est désormais seule et doit se débrouiller pour survivre. Pourra-t-elle supporter ce poids? Jusqu'où peut mener la solitude?