Petit message : Vous avez en photo la fameuse place évoquée dans ce chapitre, celle dont je suis amoureuse depuis mon enfance, avec le plus beau paysage que je puisse voir par la fenêtre de ma chambre en arrière plan. Gros bisous et bonne lecture
Un bruit sourd me fit sursauter. Il me fallut quelques minutes pour réaliser que je me trouvais dans le salon. Il faisait noir, j'avais du dormir longtemps. Je me levai et j'allai chercher une lampe de poche dans le tiroir du buffet du salon. Je l'allumai et je cherchai ce qui m'avait réveillée. Un deuxième bruit sourd éclata derrière moi. Je me retournai et je vis que ce n'était que le volet qui s'était détaché avec le vent. Je poussai un soupir puis j'allai le rattacher. En passant, je jetai un coup d'œil à l'horloge. 23H16. Je n'avais pas faim et j'étais fatiguée. Je décidai donc de monter me coucher dans mon lit.
La nuit fut éprouvante. Je n'arrivai pas à fermer l'œil sans revoir cette image qui me hantait depuis si longtemps... Je n'avais toujours pas trouvé ce qu'elle signifiait. Je m'étais endormie à une ou deux reprises, mais les images revenaient sans cesse, dès fois des nouvelles que je n'avais jamais vues, dès fois des images que je connaissais, et j'essayais de garder en souvenir le maximum de détails. La plupart me mettaient en scène, dès fois avec d'autres personnes...
J'avais craqué vers cinq heures du matin, je ne pouvais plus rester allongée dans mon lit à ne pas pouvoir fermer l'œil. Je devais encore attendre quelques heures pour accomplir la dernière tâche de ma liste. J'avalai un morceau puis je m'affalai dans le canapé, un livre à la main. Je l'avais pris au hasard dans la bibliothèque de mon père il y a quelques jours. C'était un policier, et je ne le trouvais pas tellement intéressant, mais ça me faisait passer le temps.
Il était sept heures et demie lorsque je m'attaquai au dernier chapitre. Quand j'eus terminé, il pleuvait à torrent dehors, et la luminosité du jour commençait à s'installer. J'allai dans la cuisine me préparer à manger. C'était le grand jour. Le jour où j'allai, enfin, accomplir la dernière tâche. Cela faisait trois mois que j'attendais cela. Trois mois que je résistais pour attendre sans céder, sans le faire en avance. C'était aujourd'hui, enfin, c'était là...
Je montai m'habiller en vitesse et j'enfilai un manteau, puis je sortis dehors. Je me mis en route vers le centre-ville. Sur mon chemin, je réfléchissais à ce que j'allais accomplir. Quelles conséquences cela aurait-il? J'avais un peu peur, mais pas trop. J'arrivais pas mal à gérer mon stress.
Mes pas crissaient dans la neige, le calme était plus pesant que jamais. Un silence inquiétant. Mais j'avais pris l'habitude du silence. Environ un quart d'heure après avoir quitté ma maison, j'étais arrivée au centre ville. Cette petite rue piétonne bordée d'immeubles avec des magasins, dans laquelle j'étais venue me promener à maintes reprises. Il s'était remis à neiger. Je repensai aux fois où j'étais venue ici, avec mes amies, sous la neige, la nuit, le jour, en été ou en hiver... Cette idée m'avait paralysée. La tristesse avait resurgi d'un coup, et elle commençait à m'étouffer. Il fallait absolument que je me reprenne.
Après avoir essayé d'entrer dans plusieurs immeubles, je trouvai enfin une porte ouverte. J'entrai dans le hall et je m'engageai dans les escaliers. J'étais au dernier étage, j'essayai alors d'ouvrir les portes des appartements. La troisième tentative fut la bonne. J'entrai et je découvris un magnifique duplex à la décoration plutôt sobre. Un grand salon avec un large canapé et un écran plat donnait sur une cuisine ouverte luxueuse, avec beaucoup d'équipement. De grandes fenêtres laissaient passer la lumière du jour, et illuminaient le salon avec une puissance inouïe. La vue qu'elles offraient était incroyable, on voyait en bas la grande place qui descendait jusqu'au bord du lac. Je montai à l'étage et je découvris une chambre spacieuse avec un bureau, et une porte donnant sur une salle de bains. L'appartement de rêve.
Évidemment, je n'étais pas la pour m'y installer. Non. J'étais venue au dernier étage pour une raison bien spéciale. J'étais encore dans la chambre, et je m'approchai de la fenêtre. Je l'ouvrai et me penchai pour observer. Le froid me fit mal au visage. Il devait bien y avoir vingt mètres de vide en dessous de moi. J'avais pris un immeuble assez haut. Vingt mètres, c'était suffisant. Je m'assis sur le rebord, tout en m'accrochant. La fenêtre était assez grande pour que je me tienne debout, je tremblais un peu.
Je regardais la vue. Je voulais garder en mémoire tous les détails. Je ne savais pas si cela me servirait, mais j'observai. J'observai la grande place qui descendait vers le lac. Les rues qui partaient de part et d'autre au bas de l'immeuble, les magasins qui bordaient ces allées. Les escaliers sur lesquels j'avais passé plusieurs après-midi avec mes amies. Les bancs disposés à droite et à gauche le long de la place. Le restaurant à l'angle de la rue. Le clocher qui dépassait par-dessus les toits des immeubles. La route qui longeait le lac. Puis la rue piétonne qui jouxtait la rive. Cette allée bordée d'arbres avec les parcs pour enfants. Les rochers contre lesquels les vagues s'écrasaient. Cette silhouette qui se promenait doucement...
Je fermai les yeux. J'allais pouvoir sauter, dire adieu à la vie. Je n'avais jamais vraiment eu peur de la mort, mais je tenais assez à la vie pour attendre mon heure. C'était maintenant. Je le sentais. Je pris une grande respiration. J'étais prête. Prête pour mourir.
La stupidité, elle revient toujours, celle-là. Je fis demi-tour, je me précipitai dans les escaliers du bel appartement, et je sortis au plus vite de cet immeuble. J'espérai juste que mes yeux ne m'avaient pas joué un tour.
J'espérais juste ne pas m'être trompée en apercevant une silhouette...
Note par moi :
Salut à toi qui a lu ce chapitre. Est-ce que tu t'attendais à ce que Sofia veuille se suicider? Est-ce que ses yeux lui ont joué un tour? Tu peux me donner ton avis je serais ravie de savoir si mon livre te plait.
Bonne journée ☺

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Seule
AdventureTous les humains ont disparu. Seule Sofia est restée. Pourquoi elle? Elle n'en a aucune idée. Mais elle est désormais seule et doit se débrouiller pour survivre. Pourra-t-elle supporter ce poids? Jusqu'où peut mener la solitude?