Nos étranges voisins

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- Qu'est-ce que tu fais ?
- Tiens tu me reparles maintenant ? Ironisa mon père. Je vais faire la connaissance de nos plus proches voisins. J'ai vu qu'ils étaient arrivés. C'est bien que tu sois là, comme ça on se présentera ensemble.
- Mais papa, on n'est plus au 19eme siècle, plus personne ne fait connaissance avec ses voisins.
- On n'est pas à Paris Gab. Même au 21eme siècle on peut aller se présenter. Allez, dépêche toi.

Je le suivi par curiosité plus que par correction. Lorsqu'il frappa à la porte, il s'écoulait une bonne minute avant que celle-ci s'ouvre sur un homme... pour le moins étrange.

- Puis-je vous aider messieurs ?

L'homme était immense et habillé d'un costume noir,d'une redingote et un noeud papillon bordeaux, il portait un monocle ainsi qu'une fine moustache qui ourlait le haut de sa lèvre supérieur. À l'évidence, cet homme se croyait lui, au 19eme siècle.
Une femme le rejoignit dans une toilette à l'opposé de son mari. Elle était habillée d'une robe chinoise noire qui moulait son corps fin et long. Ses cheveux d'un rouge électrique étaient relevés en un chignon très haut et très allongé qui formait une drôle d'antenne sur sa tête, et son maquillage aurait pu rendre fade les actrices défilant sur le tapis rouge de Cannes. Cette femme  était magnifique bien que très étrange, même pour moi. Mon père lui, avait perdu ses mots. Il fixait le couple d'un air éberlué et tentait de trouver un contexte qui expliquerait comment ces deux personnes pouvaient bien exister.

- Bon.. bonjour, ou plutôt bonsoir, il fait presque nuit... On est vos... Nous sommes vos nouveaux sinv... voisins. En...enchanté.

La femme eu un drôle de sourire en entendant la pauvre tirade de mon père et lui pris la main. Ses mains étaient très fines et ses ongles très longs et d'un rouge vif, comme ses cheveux, ressemblaient à des serres.

- C'est un plaisir de vous rencontrer chers nouveaux voisins.
Répondirent d'une même voix le couple. J'eus un frisson en les entendant. Et lorsque que l'homme se tourna vers moi, ce frisson se transforma en peur alors que j'entrais en contact avec ses yeux. Des yeux d'un marron tellement clair qu'ils semblaient jaunes. Les yeux d'un fauve sauvage et dangereux dans le corps d'un gentleman du 19eme...
- Comment t'appelles-tu jeune homme...
- Et quel âge as-tu ?
Le couple parlait comme une seule et unique personne.
- Gabriel. 17 ans. Murmurai-je.
- Entends-tu cela Ernest, il a le même âge que notre fille chérie.
- Je l'entends Joséphine.
Il s'approcha de moi et posa sa main gigantesque sur mon épaule. J'eu l'impression de rétrécir de plusieurs centimètres.
- J'espère que tu t'entendras bien avec elle. Elle est parfois un peu étrange mais tu sais ce qu'est l'adolescence.
Je hochais la tête tout en pensant que si la fille était aussi bizarre et flippante que les parents, il était hors de question que je l'approche.
Je jetai un œil à mon père qui semblait pétrifié par l'apparence de Madame « Addams » (allez savoir pourquoi ils m'inspirèrent ce nom de famille) qui lui tenait toujours la main. Monsieur « Addams » retira sa main de mon épaule et Madame lâcha la main de mon père en même temps. Le couple se pris par la taille comme pour souder leur deux corps, et avec un sourire à nous glacer le sang nous souhaitèrent la bienvenue dans leur ville. Ils refermèrent la porte sur eux avant que nous puissions ajouter quoi que ce soit.

La sorcière de la plaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant