- Et ta mère ? Elle a touché mon père. Est ce parce qu'elle peut aussi faire ça ?
- Non. Ma mère est une sorte... d'antenne pour mon père. Ils sont tellement liés qu'ils n'ont pas besoin de se toucher pour que mon père lise dans ses pensées et il peut lire dans les pensées des personnes que touche ma mère. Cependant, il ne peut ni manipuler leurs souvenirs, ni introduire de pensées parasites.
- Donc ta mère n'a pas de pouvoirs à proprement parler.
- Non. Mis à part ses talents de voyance. C'est comme ça qu'elle a sut que tu étais notre futur voisin lorsque je lui ai raconté que tu m'avais vu.La famille Addams était donc encore plus flippante que ne l'imaginaient les villageois. Soudain, une idée me traversa l'esprit.
- Pourquoi ton père ne met-il pas de pensées positives sur vous dans la tête des gens ? Vous ne seriez plus haïs par certains villageois comme ça.
- Tu ne sais pas ce que tu dis. Ce n'est pas parce que mon père peut manipuler les esprits qu'il va s'amuser à jouer avec le cerveau des habitants. Nous ne sommes pas des monstres.
- Qu'est ce que vous êtes alors ? Des sorciers ? Des magiciens ? Des fées ?
- Sorciers, magiciens, fées, ça signifie la même chose. Me repondit-elle. Les gens pensent que ce sont des créatures différentes, mais toutes désignent un seul et même groupe de créatures. Des surnaturels.
- C'est comme ça que vous vous appelez ?
- Non. Nous n'avons pas à nous appeler. Nous sommes une famille. La famille Crow. Ce sont les gens qui tentent de nous définir ainsi.Pendant une bonne partie de la nuit, Adélaïde et moi parlâmes de sa vie, de son monde. Du village et de la raison pour laquelle elle n'arrivait pas à s'intégrer. « Les humains me font peur ».
Je la regardais et, plus nous parlions, plus je découvrais une jeune fille douce et timide, bien différente de la première impression qu'elle donnait d'une fille sûre d'elle. Et une myriade de phrases tournaient en boucle dans ma tête. « Elle est touchante », « Tellement mignonne », « Si je pouvais l'aider... »Je le savais, jamais je ne pourrais la faire souffrir ou me servir d'elle. Peu avant l'aurore, je supprimais la vidéo sous ses yeux et m'excusais d'avoir même pensé à lui faire du chantage. Elle me regarda d'un air surpris et me sourit timidement.
Ce fut le début de notre amitié. À partir ce moment, le temps que je ne passais pas avec Antoine et les autres, je le passais avec Adélaïde. Nous parlions énormément, de tout et de rien. J'avais pris l'habitude de monter sur le toit de chez elle et aller dans sa pièce (ce n'était pas sa chambre, mais une sorte de salon qu'elle était la seule à utiliser). Dans ce salon, je m'affalais à côté d'elle dans un canapé et nous passions des après-midi où des soirées à discuter, à regarder la télé ou des films. Nous nous découvrîmes des goûts similaires en cinéma, séries et en musique. J'aimais l'entendre parler, être passionnée par un sujet d'actualité et s'emporter parfois lorsqu'elle était témoin d'une injustice. Je la trouvais drôle, intelligente, compatissante et sa force de caractère se mélangeait à la sa douceur.
Plus les jours passait, moins je supportais de passer du temps avec mes « potes ». Je ne cachais pas que je voyais « Mercredi », mais chacun trouvait un mot à redire. Leurs insinuations n'étaient pas cachées. Pour eux, elle m'avait jeté un sort Alors qu'ils ne me connaissaient pas, ils répétaient que je n'étais plus le même depuis que je traînais avec elle.
J'avais été envoûté par la sorcière.
Je souriais presque alors qu'ils me surinaient ces mots.
Dans un sens, c'était vrai.
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La sorcière de la plaine
ParanormalGabriel n'à jamais voulu quitter Paris pour s'installer dans ce bled pourri. Mais il va faire une rencontre qui va changer sa vie. Ses voisins étranges qu'il appelle "la famille Adams" et leur fille surnommée "Mercredi" cachent un secret. Et il pr...