Chapitre 7

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Un grincement devenu familier me réveille. Le chariot des femmes de chambres ! Il est déjà si tard ? Combien de temps ai-je dormi ?! C'est le grand jour aujourd'hui, je ne peux pas me permettre d'être en retard ! J'ouvre la porte après m'avoir habillé rapidement. Une femme en tablier sursaute avant de me sourire.

— Bonjour, Madame. Vos camarades ont reçu leur petit-déjeuner dans leur chambre. Je vous apporte le vôtre, dit-elle d'une voix posée et calme.

Alors ça y est, fini les amitiés, les rires... La compétition commence vraiment entre eux. Ils n'ont même pas pu manger une dernière fois ensemble.

— Où sont-ils ?

Si ça se trouve, j'ai déjà raté le début des sélections !

— Ils se préparent avant le début de leurs épreuves, madame.

Je soupire de soulagement. J'ai encore le temps d'aller voir Luther, de tout lui expliquer et de trouver ma mère dans les gradins de la salle. Je me précipite en dehors de la chambre.

— Votre déjeuner ! sexclame-t-elle.

— Je n'ai pas le temps. Merci.

Il est trop tard pour que je prenne le temps de manger. De toutes manières, mon estomac est bien trop noué par l'angoisse. Ma décision est prise.

La cérémonie d'ouverture commence dans moins de dix minutes. La tension est à son comble. Je me suis installée dans les rangées de sièges encore vides, au fond de la grande salle. Il y a déjà des centaines de personnes qui prennent place. Luther arrive en courant et se plante devant les gradins. Il semble me chercher. Je le devine au regard perdu qu'il lance vers la foule sans jamais me trouver. Il peut toujours essayer, je n'irai pas le rejoindre. Participer aux Jeux est mon désir le plus cher. Mais je veux le faire selon mes propres règles, dans les meilleures conditions. Je ne laisserai plus personne me dicter la manière de gérer ma vie, ce que je dois faire ou ne pas faire. Et si pour cela, je dois attendre une année de plus avant de m'inscrire officiellement, je le ferai.

Ma mère est assise quelques rangs devant moi. Elle ne doit pas me voir, elle non plus, sinon elle ferait de grands signes pour que j'aille la retrouver. Cela a dû la rassurer que je dorme encore lorsqu'elle est partie ce matin. Elle ignore que je suis présente parmi les spectateurs.

L'ambiance est électrique. Les assistants sont venus encourager leur candidat local. La foule est un mélange hétérogène des populations delliennes des différentes contrées. Les familles des sélectionnés doivent être angoissées à l'idée que leurs enfants soient choisis ou impatiente de le découvrir.

Le sol de cette petite arène est couvert de lino noir. L'espace est divisé en deux parties bien distinctes, une qui sert de salle d'examen, et une autre réservée aux combats.

La sélection se présente en trois temps. D'abord, les candidats sont soumis à un test théorique sur leur connaissance du Cercle, puis ils doivent être évalués dans les salles de combats virtuels et enfin des duels de combats à mains nues. A chaque épreuve, des candidats sont éliminés pour qu'il n'en reste qu'un. Celui qui est capable de survivre face aux Conquérants. Celui qui doit survivre.

Lors de chacune des étapes, le public est invité à encourager ses candidats. Même pendant l'examen théorique. Cela permet au jury de discerner quels sont les candidats qui sont capables de mobiliser leurs connaissances dans un milieu stressant.

Je lève la tête par instinct comme si je savais que quelqu'un me regardait. Ce que je vois me terrifie. Luther m'a trouvé... En plus de ses talents au combat, il fallait qu'il soit doté d'une vision perçante ! Je n'essaie plus de me cacher. Je vais assumer pleinement ma décision.

Les jeux de la couronne. T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant