Chapitre 38

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Je vérifie mon apparence dans le miroir à côté du lit. Je crois que c'est la première fois que je m'en soucie autant. Je me sens un peu ridicule, d'ailleurs.

Je m'apprête à sortir de la pièce. J'ouvre la porte et sursaute quand je vois Arwen m'attendre devant.

— Arwen, mais...

— Chut ! Ne dis pas un mot, dit-il tandis que sa main gantée recouvre ma bouche. Vite, dépêchons-nous. Je n'ai pas le droit d'être dans cette aile du palais.

Mon cœur remplace l'usage de mes poumons et je suis tellement sous tension que ma gorge s'assèche. Arwen prend ma main au creux de la sienne toujours gantée. Puis nous courrons dans les couloirs silencieux du château.

— Il faut qu'on passe par l'arrière, sinon les journalistes vont s'empresser de nous prendre en filature.

Je hoche la tête et continue de le suivre, mais je ne pense qu'à sa main serrant la mienne. Que se passe-t-il entre nous ? Pourquoi semble-t-il vouloir se rapprocher de moi ?

Nous sortons par le petit-bois qui se trouve à l'arrière du château. Nous grimpons sur un muret d'une hauteur raisonnable et Arwen me rattrape de l'autre côté. Devant nous, une petite prairie d'un camaïeu de vert, nous accueille. Arwen me guide jusqu'à une barque aux bords de l'eau.

— C'est toi, qui a préparé tout ça ?!

Je suis inquiète. Arwen ma déjà montré que je pouvais lui faire confiance par ses révélations. Il ne ma pas caché la vérité comme les autres semblent le faire.

— Je t'avais dit que je te ferai visiter, répond-il dun ton chaleureux.

Nous nous faisons face dans le bateau et je détourne la tête. J'ai décidé de lui laisser une chance. Pourtant, j'ignore ce que je dois faire.

Pourquoi suis-je autant stressée ? Son comportement me perturbe.

Arwen me sourit malicieusement et se penche vers moi. Ma respiration devient saccadée. Je recule aussi inconsciemment. Ses yeux sont à moins de deux centimètres des miens et j'ai l'impression de me noyer en eux.

Il attrape les rames qui se trouvent derrière moi et les ramène à lui. Puis il commence à les manier pour nous faire avancer.

— Le lac se sépare en différents cours d'eau autour de la ville. Ça va nous permettre de visiter de loin sans être embêtés par qui que ce soit.

Il plonge son regard dans le mien et je n'ose pas détourner les yeux. Je me sens hypnotisée.

Nous avançons lentement et j'en profite pour observer le paysage. Nous passons sous un arbre dont les larges feuilles forment un épais rideau. Puis nous nous retrouvons à côté du centre-ville. Il y a très peu de gens qui flânent dans les rues. Les cours d'eau que nous empruntons ne semblent pas fréquentés, une fois Titan disparu.

Je peux voir les larges rues pavées et la grande place de marché sur laquelle les pêcheurs de poissons crient avec l'espoir de vendre leurs dernières prises. Je vois les marchands de lin négocier avec les femmes tout en leur faisant miroiter des perles décoratives pour leur vêtement. Les enfants s'amusent à éclabousser les passants et les jeunes filles se promènent sur les quais, un peu plus loin, sans doute dans l'espoir de devenir la muse d'un jeune peintre.

Les musiciens continuent de jouer une mélodie envoûtante alors que les habitants de la ville rentrent chez eux et accrochent des fanions à leurs fenêtres pour porter chance aux matelots.

Arwen m'apprend que c'est une tradition sur Namus. La plupart des hommes sont pêcheurs et lorsqu'ils partent en mer pour plusieurs jours, leur famille accroche des fanions à leurs fenêtres en fonction du nombre de leurs matelots. Chaque quartier possède sa propre couleur de fanions et chaque famille détient son propre emblème.

Les jeux de la couronne. T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant