Chapitre 10

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- « Tu es en train de me dire que tu t'es introduite chez Mei alors qu'elle était avec Adrien ?! »

Malgré ma tentative de disparaître aux yeux du monde entier l'espace d'un jour, Nino a fini par mettre Alya au courant de mon petit manège. Mon plan s'est avéré un échec cuisant. Je n'arrive pas à déterminer ce qui est le pire dans tout ça : être collée pendant une semaine entière pour m'être échappée de retenue, avoir manqué de me faire arrêter par la police pour intrusion ou l'image d'Adrien, enlaçant Mei, désormais encrée dans mon esprit.

- « Ma vie est finie ! » Je geins en baissant les bras d'un air dramatique.

- « Mais à quoi tu t'attendais en t'introduisant par effraction dans un manoir de riche ? Et puis, comment tu as fait ? »

Un soupir manque de s'échapper de ma bouche. Je ne peux pas me permettre de lui avouer la vérité. Il m'a fallu dix bonnes minutes pour être sûre qu'aucune caméra de surveillance ne capterait l'apparition de Ladybug puis celle de Marinette une fois à l'intérieur. Quant à la raison de ma venue...Mei affirme haut et fort auprès d'Adrien qu'elle est bien Ladybug. Je me disais que si je trouvais un moyen de l'akumatiser devant le beau mannequin, il se rendrait enfin compte qu'elle lui avait menti sur toute la ligne et finirait par la larguer.

- « Rien de spécial, je voulais juste trouver sa faille et... »

- « Marinette, tu te rends compte qu'avec ça, Adrien va te prendre pour une hors la loi et une cinglée ? »

Oui, je le sais. Mais l'entendre de la bouche de ma meilleure amie rajoute un peu plus de poids à mon fardeau. Comment vais-je pouvoir affronter le regard d'Adrien après tout ça ? En l'espace de quelques jours, je me suis mise dans le pétrin à tous les égards, je lui ai même dit que si les gens s'approchaient de lui, ce n'était dû qu'à sa popularité !

Je réponds à Alya par un grognement significatif.

- « Vraiment, Marinette...Bon, le mieux serait que tu t'expliques au plus vite avec Adrien. Il a empêché Mei d'appeler la police, pas vrai ? C'est une bonne raison pour engager la conversation avec lui et de t'excuser ! »

Elle appuie bien sur ses derniers mots pour imprimer le message dans ma tête. Oui, je dois m'excuser, le plus tôt possible. Soudain, un bruit assourdissant retentit. Je sursaute et lève la tête en direction de la fenêtre. Cela provient de ma terrasse.

- « Mari ? Ca va ? J'ai cru entendre quelque chose. »

Qu'est-ce que ça peut bien être ?

- « Oui, oui. Je dois te laisser Alya. On se voit à l'école demain ! »

Je n'attends pas sa réponse et raccroche aussitôt. Ma chambre est désormais plongée dans un silence de corbeau. Je guette le moindre bruit, le moindre mouvement m'indiquant que quelqu'un se trouve là-haut. Mais rien.

- « Je devrais quand même aller jeter un coup d'œil. » Je déclare à l'attention de Tikki, tout aussi intriguée que moi.

Mes excuses envers Adrien peuvent attendre. Je me redresse brusquement et enfouis mon téléphone dans la poche de mon pantalon. Prudente malgré tout, je me hisse jusqu'à la fenêtre de la terrasse et l'ouvre. Le vent de la nuit s'engouffre dans ma chambre, frappe mes joues, s'infiltre sournoisement partout où il peut. Je réprime un frisson et me force à sortir le plus vite possible pour refermer la fenêtre dernière moi.

- « Il y a quelqu'un ? » Je demande d'une voix peu assurée.

Bien que je sois une super-héroïne, je ne me sens pas forcément en sécurité. A première vue, il n'y a personne. Cependant, les transats ont été déplacés et une de mes lampes a été accrochée négligemment au mur. Il semblerait que quelqu'un m'ait rendu une petite visite, mais ne daigne pas manifester sa présence.

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