Assise sur ma chaise dans le laboratoire de science, je me mords doucement l'intérieur de mes joues. Mes jambes se crispent sous la vive douleur qui les parcourt de temps à autre. A croire que même les super-héros doivent, tôt ou tard, se rendre compte qu'ils ne sont pas invincibles.
Le petit spectacle donné par Chloé quelques heures auparavant ne m'a pas touché plus que ça. C'est plutôt la réaction d'Adrien qui m'a surprise. Sur le coup, mon cœur a bondi au fin fond de ma poitrine. Depuis le temps que j'attendais qu'il me défende devant cette blonde comme il l'avait fait pour Mei. Mais à peine-je ai-je profité de mon moment de gloire qu'Adrien a abandonné Nino pour se joindre à elle. L'excitation qui m'avait précédemment traversé mon corps était retombée tel un soufflet qui n'a pas pris.
Lorsque la cloche annonce la fin des cours, je pousse un long soupir, admirant la blancheur de ma feuille, preuve de mon manque de concentration. Quand soudain, Alya me soumet une série de notes sans un mot.
- « Merci », je bredouille tête baissée.
Celle-ci presse doucement sa main contre mon épaule tandis qu'elle lance un œil en direction de la table d'Adrien et Mei.
- « Alors ? »
Ces mots s'échappent de ma bouche sans que je puisse les retenir. Je meurs de jalousie intérieurement, au point où mes entrailles se nouent au point d'atténuer la douleur au bas de mon dos jusqu'à mes jambes.
- « On dirait qu'il y a du brouillard dans l'air. » Dit-elle en plissant les yeux.
Sur le coup, je l'imite et constate également qu'ils ne s'adressent pas la parole. Le regard d'Adrien dévie du tableau à son téléphone portable, sans jamais se poser sur sa voisine.
- « Tu crois qu'ils ont rompu ? » Je demande, sentant ma poitrine défaillir.
Alya me lance un regard inquiet, la pointe d'espoir dans ma voix trahit l'envie d'assister à leur séparation. Toutefois, je comprends rapidement qu'elle ne veut pas me donner de faux espoirs.
- « Je vais demander à Nino ce qui se passe. Quand commence ton heure de colle ? »
Je jette un coup d'œil à mon téléphone.
- « Je vais devoir y aller maintenant » Je geins.
Le temps de ranger mes affaires dans mon sac, la plupart de mes camarades se sont déjà enfuis pour retourner chez eux. Je n'ai pas cette chance...
Mes parents ont été convoqués dans le bureau du directeur. J'ai cru mourir sur place tant on m'a reproché mes retards, mes absences, mon manque de sérieux dans mes cours, mes devoirs non rendus. Si seulement je pouvais me justifier en leur prouvant qui je suis, plus personne ne me reprocherait quoi que ce soit. Au final, je m'en sors avec un travail supplémentaire dans chacun de mes cours et j'ai pour obligation de m'occuper de la caisse à la boulangerie tous les week-ends. Adieu les grasses matinées ! Déjà que mes nuits étaient devenues beaucoup trop courtes à cause du Papillon...
- « Ils sont tous partis » je souffle en me levant de mon siège.
Tikki en profite pour s'extirper dans mon sac et se poste devant mon nez.
- « Tu t'en tires plutôt bien en fin de compte ! » S'exclame-t-elle en tapotant le bout de mon nez.
- « Peut-être, mais ça risque d'être compliqué si un autre akuma survient alors que je suis collée ou de corvée à la boulangerie. Chat Noir a intérêt à se bouger pour les prochains combats. »
- « Il faudrait que tu lui parles sous le masque de Ladybug. »
Je secoue vivement la tête. Hors de question que je lui adresse la parole en dehors des combats, du moins pas pour un moment. Il ne semble pas avoir remarqué à quel point son absence aurait pu m'être fatale car, à part un simple message d'excuse, mon partenaire n'a pas cherché à me recontacter.
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Leurre
FanfictionMarinette et Adrien sont toujours en quête de leur âme soeur quand une nouvelle élève rejoint leur classe. Pourquoi le comportement de Chat Noir change-t-il à sa rencontre? Pourquoi Marinette la pousse-t-elle dans les bras de son partenaire?