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KING'S GAME ▪ PROLOGUE

Quelle horreur.

Je me regardai dans le miroir, des larmes de rage coulant le long de mes joues. Je n'avais pas la force de les chasser.

Ce meurtrier que j'avais longtemps haïs du plus profond de mon coeur, c'était moi.

Comment ? Comment avais-je pu faire ça indépendamment de ma volonté ?

Je ne savais pas, je ne me rappelai de rien mais une chose était sûre: c'était moi.

J'étais l'expéditeur de ces sms qui tuèrent tous mes amis un à un.

Je suis un monstre. Un horrible monstre.

Je quittai la salle de bain. Ma décision était prise. Il n'y avait plus que ça à faire de toute façon. Ce n'était pas une solution, non, mais c'était la seule alternative qui m'étais venue à l'esprit.

Je descendis jusqu'au rez-de-chaussée, puis franchis la porte du jardin, les mains tremblantes.

Au fond de moi, je savais que je n'en avais pas envie. Ces pensées me dégoutèrent encore plus, je me dégoûtais encore plus.

Mes pas me portèrent jusqu'à la cabane du jardin.

Troisième tiroir de l'armoire en bois.

Une corde.

Maintenant il était trop tard pour reculer. Je sortis puis marchai silencieusement jusqu'au pommier, au fond du jardin.

Il y avait du vent et j'eus du mal à monter. Je m'installai à califourchon sur la première branche que j'estimai assez solide, puis nouai une extrémité de la corde à mon cou et l'autre à la branche.

Je regardais le sol, hésitant. J'étais vraiment un être horrible n'est-ce pas ? Je les avaient tous tué et j'hésitai à me donner la mort.

Je pris une grande inspiration pour chasser ces idées de ma tête. C'était stupide, je le savais bien.

Je devais mourir: c'était ma punition.

Oui.

Je sautai de la branche, laissant mon corps pendre dans le vide.

Mon dieu, ça faisait tellement mal. J'avais l'impression que mon cou allait s'arracher.

Inconsciemment, j'aggripai mes mains à la corde en espérant pouvoir me sortir de là.

Je suis horrible, je continue de me débattre.

De toute façon ça ne servait à rien, je ne pouvais plus faire marche arrière. Je n'avais plus d'air et je commençais peu à peu à sentir mon âme me quitter.

C'était ce que j'avais mérité.

02/11/2017 - 373 mots.

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