Chapitre 9 - Doux aveux...

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Le lendemain matin, j'étais excité comme une puce. J'allais rencontrer ceux qui m'avaient sauvé la vie... Et j'allais pouvoir leur demander ce qu'ils avaient vraiment vu et compris sur l'apparition si soudaine de cette espèce d'étoile bleue... Surtout, j'allais pouvoir leur poser ces questions sur la plume que je portais depuis treize ans. La fin de journée promettait d'être chargée. J'espérais, avec cela, que mon chemin vers la vérité soit plus dégagé. L'épais brouillard qui l'enveloppait sournoisement me barrait encore la route. Il allait falloir que je m'arme de patience.

J'étais encore dans mon lit de fortune, à ce moment-là. Il était encore tôt, et la nuit inondait encore le salon d'un sombre aveuglant. J'avais le regard fixe, sur le plafond éclairé par un lampadaire du rond-point du bas de la maison. Je ne parvenais plus à fermer l'œil, sans qu'un frisson ne vienne me déranger. Comme l'on voulait que je reste éveillée...

Soudain, j'entendis des pas dans le petit appartement. Je me raidis d'un seul coup. Était-ce un voleur ?!... Que faire ?...

Je fis semblant de dormir, même si mes frissons se firent plus puissants. Je priais pour ce que j'avais entendus soit faux, et que ce n'étais qu'issu de ma profonde imagination. Je semblais vouloir disparaître sous les multiples couvertures colorées, pour ne pas que l'on ne me remarque. Comme un enfant, qui avait peur des montres rodant dans sa chambre, dans la profonde nuit...

Mais contre toute attente, un murmure se mit à chatouiller mes oreilles, qui fit stopper net mes tremblements discontinus.

« Astrid ?... »

Je ne parvenais pas vraiment à distinguer le timbre de la voix qui venait de parcourir la pièce. Pourtant, celle-ci insista de nouveau.

« Cousine... ? »

Plus de doute possible à avoir sur l'identité du monstre qui habitait la chambre du petit enfant apeuré – moi... Je me décidai à lui faire comprendre que j'étais réveillée en bougeant dans mon lit de fortune. Puis, je m'assis. Il était en face. Il venait de la chambre d'ami, à côté du salon. Sa tête de zombie me faisait presque peur. Néanmoins, il était habillé. À cette heure-ci ? Il faisait la grasse matinée, d'habitude...

« Quelque chose ne va pas Cyprien ? lui lançai-je d'une voix ensommeillée.

– Et toi, tu n'as plus sommeil ?

– Non... J'ai beau fermer les yeux, rien n'y fait.

– Alors viens, sortons nous promener, dit-il d'un geste de main.

– À cette heure ?! m'exclamai-je d'un petit murmure. Tu as les clés de l'appartement ?

– Aliénor m'a confié un double, si j'avais à sortir. »

Eh bien... Il me cachait des choses, celui-là... Je me levai donc. J'attrapais mon jean, sagement exposé sur l'accoudoir du canapé, ainsi que mon pull de laine épais. Je les enfilai rapidement tous les deux, et suivait mon cousin vers la porte de sortie. Avant de sortir, il griffonna un petit mot, pour avertir Aliénor de notre promenade. Suite à cela, il tourna discrètement la clé dans la serrure et me dis sortir à sa suite.

À peine avais-je mis le pied dehors qu'un frisson me parcouru. Le froid de la nuit n'était pas encore levé. Une petite brume recouvrait même les routes inanimées. Tout semblait figé dans le temps. Rien ne bougeait, c'était presque apeurant. Comme si c'était une ville fantôme...

Soissons dormait encore sous le soleil levant. Ses rayons peinaient à venir taper les fenêtres des maisons, ainsi que les feuilles dansantes au vent des arbres alentour, qui ornaient différents parcs. L'endroit était calme. Les oiseaux s'étaient même tut. Quelques voitures osaient parfois rompre le reposant silence des rues. Mais rien de bien méchant.

La plume & l'Oiseau [sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant