Chapitre 12 - Free

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« Florian... Es-tu sûr que le clan acceptera notre fille pour la cérémonie ? Tu sais que j'en doute beaucoup, avec les tourments d'Anne et de Philippe...

Bien sûr que oui Pauline. Je n'ai aucun doute la dessus. Free m'a confirmé ce que je redoutais, dans le cas contraire : Philippe va bien essayer de le faire. Il va agir dans l'ombre, comme prévu. À tout moment, nous pouvons... Et notre fille reviendra au clan.

– Florian ?... J'ai peur pour l'avenir de notre fille...

– Moi aussi. Mais il y a une chose dont je serais sûr à son sujet, même si mon âme aura quitté mon corps : ce sera une battante. Même si notre mort sera maquillée, et je suis sûr de cela, elle découvrira tôt ou tard la vérité. »

Ha ! Qu'est-ce qu'est ces voix ?!... Ah... Ce n'était qu'un rêve. Une de ces visions. Ce que je venais d'entendre était sûrement les derniers échanges de mes parents, avant l'accident. Au moins, j'avais appris une chose essentielle dans cette discussion : leur prénom. Florian et Pauline. Un point en plus pour moi. Je ne savais ce qui déclenchait ces étranges rêves, mais je remerciais grandement la source pour m'avoir permis de connaître leur nom.

J'avais les yeux ouverts, désormais. La nuit était tombée, et tout le monde dormait. Nous avions décidé, après approbation d'Aliénor, de tous rester dormir ici, à son énorme domaine. Romain et Alix se reposaient dans la même pièce, juxtaposée à la mienne, et celle où sommeillait Aliénor et Cyprien. Moi, j'étais seule dans ma petite chambre. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Je que je savais néanmoins, c'était qu'il était assez tard pour voir la lune redescendre du ciel d'encre.

Mes pensées étaient en pleine effervescence. Je n'arrivais guère à canaliser ce qu'il me passait par la tête. Tant d'émotions me traversaient même temps, pour se mélanger et m'embrouiller indéfiniment... Me gérer en ce moment même relevait presque de l'impossible. M'avoir dit tant de nouvelles si choquantes en même temps, dans la même journée... C'était trop. Il aurait peut-être fallu y aller plus doucement. Certes, j'étais presque adulte, mais j'étais au fond toujours une enfant. J'avais toujours l'esprit fragile, et mon cœur était si frêle que je pourrais le comparer à du cristal, ou du verre.

Par exemple, je venais de m'asseoir sur mon lit double. Ma tête s'était violemment mise à tourner, et je me sentais aussi faible que lorsque j'étais malade. Dans ce cas-là, c'était plutôt ma tête et mon cœur qui étaient malade de tristesse... Je m'étais donc recroquevillée sur mes genoux. Ces derniers compressaient ma poitrine, qui vibrait déjà à un rythme trop élevé pour une fille qui venait de se réveiller. Puis, j'eus soudainement envie de pleurer, en proie à des lourds regrets de ne pas avoir connu mes parents, à un trop plein de peine et ou encore à cause de mon cœur en lambeaux.

Soudain, j'eus la meilleure idée qui ne me soit jamais venue depuis deux jours. Je me jetai intérieurement des vivats, tellement j'étais contente d'avoir eue cette fabuleuse idée.

Je devais m'aérer, seule. Et tout de suite. Dans la nuit, sous le couvert des ombres, ou personne ne pourra me suivre ni me déranger.

Alors, je posais un pied hors du lit, suivi de près par le second. À la va vite, j'enfilai un gros pull de laine clair, que j'adorais. Je n'eus guère besoin de plus pour me tenir au chaud pour aller me promener dehors. Certes, l'hiver arrivait à grand pas, mais ce simple vêtement combattra largement le froid mordant pour moi. Avec un pantalon gris et mes baskets, cela ferait l'affaire.

La plume & l'Oiseau [sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant