Chapitre 14 - Azur

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Une clairière souterraine... La dernière fois que j'en avais vu une, c'était dans un film, ou dans un livre... Pourtant, j'étais bien là, debout, devant cet étrange phénomène. Au dessus des différents cabanons qui jonchaient la clairière d'herbe menue, trônait une étrange boule, qui semblait être du cristal. Il brillait dans un éclat doré, cette fois-ci. Comme si un mini soleil était enfermé dans cette boule magique. En contre-bas, je voyais comme des fourmis s'agiter tellement nous étions en surplomb. Divisées en plusieurs groupes, chacune d'entre elle était cantonnée devant un des grands cabanons. Ils étaient d'ailleurs tous différents les uns par rapport aux autres.

Il y avait quatre grandes cabanes. Une bien spécifique. La plus à gauche était faite d'une pierre enlacée de branche de lierre, qui recouvrait presque la totalité de la structure. Son toit arrondi laissait croire que le végétal poussait de son sommet pour se laisser couler librement contre les parois rocheuses, pour venir percuter le sol herbeux. Je percevais parfois des entailles entre les brins verdoyants, des épaisses griffures de félins. Étrange... Y avait-il des bêtes sauvages dans les environs ? Cela ne me rassurait guère : je n'aimerais aucunement me retrouver en face de l'une d'elle.

La deuxième, à la droite de la première, dans une trajectoire curviligne, était planté une étrange structure blanche. Sa texture me semblait étrangement familière... Je croyais l'avoir déjà vue quelque part. C'était même sûr. Les rayons du petit soleil qui enflammaient les contours des moutons flottants au gré du vent, dans le ciel...

Fus-je bête ! C'était du nuage ! Un fin nuage cotonneux, d'un dosage parfait de goutte de pluie.

Je vis soudain que mes compagnons commençaient leur descente vers la clairière, qui demeurait soudainement très immobile. Le regard de chacun des êtres s'étaient figés sur nos silhouettes, sans un bruit. Je déglutis de gêne, et sentis mes joues rosir devant tant d'émoi.

Tout en descendant, je continuai d'éplucher chaque détail des deux dernières cabanes magiques. La troisième, était constituée d'une espèce de terre argileuse, telle celle qu'utilisaient les abeilles pour fabriquer leur nid. Puis, le quatrième et dernier abri mystérieux était... Plus spécial que les autres.

De la fumée qui s'enroulait sur elle- même, dans des formes géométriques qui faisaient plaisir à mes yeux. Comme si nous étions dans un dessin animé. Que tout était dessiné, préalablement imaginé. J'avais l'impression de retrouver en enfance, de ne plus être sur terre, mais dans l'un de ces films animés. Je me demandais bien ce qu'il se cachait sous ces fumerolles dignes de l'imagination des graphistes.

Alors, je me rendis compte que nous étions en bas. Dans la vaste clairière. Je devais être abrutie avec mon air si émerveillé, la tête haute, le regard dans la lune... Une vraie gamine.

Puis, je vis Romain se détacher de notre groupe, pour s'avancer vers un autre homme planté au centre du plateau herbeux. J'en profitais pour me blottir contre Alix, qui, me contemplait d'un air admiratif. Je m'empressai alors de la questionner, en pressant affectueusement mon épaule contre la sienne.

« Pourquoi es-tu si fière de moi ? »

Il y eut un temps. Elle semblait surprise par ma question. Elle me dévisagea, puis sourit.

« Parce que c'est ici que commence ton parcours, ton chemin vers la vérité, me répondit-elle chaleureusement. Mais aussi...

– Mais aussi ? insistai-je, une lueur solaire soudaine dans mes yeux.

– Rien... souffla-t-elle en levant ses yeux ambrés au ciel, d'un air faussement exaspéré.

– Si ! Dis le moi, protestai-je de nouveau, en croisant les bras, une lueur malicieux dans mon regard.

La plume & l'Oiseau [sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant