Without your bastard

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Jimin, je me rend compte au fil du temps qu'on ne se connaît pas vraiment. Nous vivons ensemble, nous partageons beaucoup de choses, nous étions heureux. Tout du moins, nous semblions l'être mais ... je ne sais rien de toi à part ce que tu as bien pu me dire.

Je connais tes sourires par coeur, j'ai en mémoire le moindre de tes rires, j'ai appris à apprécier tes maladresse et à te couver plus que de raison à cause de cette fragilité que je pouvais voir dans tes yeux, parce qu'à peine t'ai-je rencontré que je t'aimais déjà.

C'est bête Jimin mais aujourd'hui j'ai peur. J'ai peur de comprendre ce que tu me caches depuis des années maintenant, j'ai peur de connaître ton passé, j'ai peur de prendre conscience de la réalité factice que nous nous sommes créé en pensant que c'était la bonne solution.

Je ne suis pas aveugle. Tu t'éloigne de plus en plus sans même vouloir me dire pourquoi. J'ai cru au début que tout était de ma faute mais après bien trop de remises en question, des changements, des efforts ... rien n'a changé. J'étais là, te courant après tandis que tu glissais entre mes doigts sans raisons visible.

C'est alors que j'ai compris que l'erreur ne venait pas de moi. Ce qui te hante depuis le début semble devenir de plus en plus fort, incontrôlable et j'ai finis pas accepter que je ne pourrais pas lutter plus longtemps après cette curiosité qui ne cessait de me bouffer, par cette envie de savoir et de comprendre.

Il est silencieux, autant que possible pour être discret et ne pas se faire remarquer. Ce n'était pas le moment de faire un faux pas, ce n'était pas le moment de foirer. Il n'aimait pas ce qu'il était entrain de faire, il n'aimait pas agir de cette manière mais il était à bout, sa confiance usée et sa patience l'ayant quitté depuis un long moment. Plus loin devant lui marche avec lenteur son petit ami qui, en sortant du travail, n'avait pas prit la direction de leur appartement, allant à l'opposé de celui-ci en se dirigeant dans des petites rues qu'il n'avait jamais arpenté. Petites rues qui débouchent sur un petit quartier commercial ancien dont la plupart des boutiques sont fermées définitivement mais dont une, neuve, est encore ouverte et en activité à cette heure de la journée. Son compagnon s'arrête en retrait, sur le trottoir juste en face et reste ainsi, les mains dans les poches de sa veste, a observer les baies vitrées qui laissent voir à l'intérieur de l'échoppe vendant visiblement du matériel ... d'art ? C'est ce qu'il aperçoit, de là où il se trouve.

Son regard retourne bien vite sur Jimin, observant sa mine où réside ne expression qu'il a bien du mal à comprendre, ou tout du moins, qu'il a peur d'interpréter. Ses petits yeux sombres sont emprunts d'une douleur qu'il avait cru avoir réussi à effacer mais qui apparemment était toujours là. Ses lèvres épaisses, en totale contradiction avec ce regard bien trop triste pour être supportable, sont étirées en un sourire mince et sincère. Un sourire qui ne tarde pas à trembler et bien vite des larmes pouvant être aperçues, roulant sur ses joues légèrement creuses alors même qu'aucun sanglots ne vient briser le silence de cette rue calme et peu fréquentée.

Seyun a bien du mal à supporter cette vision et il tourne son visage vers l'échoppe qui retient toute l'attention de son copain. Il y voit un homme, seul, semblant fermer boutique en rangeant quelques dernières choses. Son regard passe alors de celui-ci au danseur, faisant peu à peu le lien entre les secrets qu'il n'a jamais voulu dévoiler et ce vendeur totalement inconnu au bataillon.

Jimin essuie rageusement ses larmes et le journaliste se décide à bouger, à agir, incapable de rester là, inutile et invisible. Il fait demi-tour, le coeur lourd, attrapant son téléphone tandis qu'il prend le chemin de leur appartement.

- Seyun ?

- Mon coeur ! J'ai flippé, qu'est ce que tu fais ? Je pensais que tu rentrais plus tôt le vendredi.

Without our love - BTS - JIKOOK -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant