En peu de temps, j'avais réussi à prendre mes marques dans l'appartement d'Eric. Ce dernier insistai sur le fait que désormais c'était le notre, mais temps que je ne payerai pas ma part, je ne m'y sentirai pas totalement chez moi. Ainsi, je faisais le plus de choses possible afin de rendre la vie de mon cher et tendre plus facile. Je faisais le ménage, les courses, établissais les menus de la semaine, cuisinais, m'occupais du linge...Une vraie femme au foyer. Cela ne me dérangeait pas, bien au contraire. J'avais bien l'intention de me trouver un emploi. Je ne me voyais pas continuer ainsi toute ma vie. Mais dans la mesure où je pouvais accoucher d'un instant à l'autre, et que j'aurai le petit à m'occuper dans à peine un mois, il était préférable de me laisser le temps de prendre mes marques.
Eric était parti travailler tôt et j'étais restée au lit une bonne partie de la matinée. Je me sentais complètement lessivée avant même d'avoir posé le pied par terre. Mes nuits étaient agitées. Je n'arrivais pas à me positionner confortablement, mon ventre me tirait, mon dos se bloquait, et j'avais soit trop chaud, soit trop froid. Ainsi, j'avais à peine réagis quand Eric m'avait embrassé avant de partir et, profitant de l'immense place qu'il avait libéré, je m'étais rendormie en travers du lit, enroulée dans la chaleur des draps.
Ce fut l'insistance de la sonnette qui me tira du lit. D'un pas chancelant, je me traînai jusqu'à la porte que j'ouvris sur une Alice impatiente et toute pimpante. De mon côté, j'avais les cheveux en batailles, des cernes de trois kilomètres de longs, un filet de bave séché sur le menton, la marque de l'oreiller sur ma joue droite, la voix d'un camionneur du dimanche drogué à la nicotine et l'haleine d'un chacal qui venait de se nettoyer allègrement le derrière. So Glamour...
-Wahou! Fut la seule chose qu'elle sut dire en me voyant.
Je l'invitai à entrer tout en me dirigeant vers la cuisine d'un pas traînant.
-Café? Demandai-je à moitié ensuquée, sans prendre la peine de faire une phrase complète.
Elle me répondit par l'affirmatif avant de s'extasier devant la décoration de l'appartement, valorisant le bon goût d'Eric en matière d'esthétisme. C'était la première fois qu'elle venait à l'appartement depuis mon emménagement, et la voir ici me faisait drôle. Avant, elle arrivait en coup de vent, entrait sans s'annoncer, rangeait mon bazar comme si c'était le sien et se servait elle-même dans mon réfrigérateur. La voir ainsi timide, osant à peine s'asseoir me fit sourire. Je ne me rappelais pas la dernière fois que je l'avais vue ainsi. Déjà en primaire, quand mes parents avaient eu le malheur de lui dire de faire comme chez elle, la petite fille avait de suite pris ses aises, n'hésitant pas à dévaliser notre réserve de cola et de bonbons, retournant ma caisse de barbies à la recherche du plus beau Ken que je possédais, me laissant ainsi le loisir de choisir entre les autres...qui évidemment ne me plaisait pas plus qu'à elle.
On discuta une partie de la matinée. J'étais contente de la voir si épanouie. Elle s'était bien remise de sa rupture et m'expliqua que, même si il lui arrivait encore de se sentir seule, nostalgique, elle avait l'impression de revivre.
-Ma belle tu m'excuses cinq minutes? Il serait peut-être temps que je m'habille.
Profitant d'un moment de vide dans notre discussion, je disparu dans la chambre et enfilai un pantalon gris de grossesse, le remontant bien en-dessous des seins, et un sweet à capuche noir appartenant à Eric. J'adorais lui piquer ses fringues. D'ailleurs, le jeune homme appréciait grandement le spectacle quand je ne portai que l'un de ses teeshirt m'arrivant à mi-cuisse. Je souris en imaginant sa tête ce soir quand il s'apercevra que je ne porterai que ça, tout en admirant mon ventre dans la glace. J'étais fière de moi, n'ayant pris qu'une douzaine de kilos, je n'aurai pas besoin de faire un régime drastique afin de retrouver ma silhouette après l'accouchement. Alors que j'attachai mes cheveux, une vive douleur au ventre me plia en deux. Instinctivement, je plaçai mes bras autour de ma taille, m'accroupissant sur le sol. La douleur se propagea jusque dans mes reins, me donnant l'impression de douleurs de règles puissance 100.
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9 mois |Terminé|
General Fiction« On ne pense pas toujours aux conséquences de nos actes. Seul l'instant compte. Ce que l'on ressent, ce que l'on voit, ce que l'on touche. Rien ne compte. Rien n'a d'importance. A part le plaisir. Un maximum de plaisir. Il était dans la même agenc...