J'entrai dans l'appartement d'Eric, mes valises en mains. La décoration de l'entrée était sobre. Les murs beiges étaient ornés de quelques tableaux. Trois sur chacun des deux murs exactement. Sur les photos du mur de gauche se trouvaient trois couchés de soleil, un en montagne, un à la mer, et un au travers de grands immeubles. Sur celui de droite, il y avait des portraits de famille, du moins c'était ce que j'en déduisais. L'un d'eux montrait un couple d'une quarantaine d'années avec devant eux, deux jeunes garçons à peine adolescent. Je m'en approchai en souriant, reconnaissant Eric. Si je l'avais connu à cette époque, nul doute qu'il ne me serait pas resté indifférent. Face à la porte d'entrée se trouvait un immense séjour. On arrivait directement dans une pièce dont les murs étaient de la même couleur que l'entrée. A ma droite se trouvait un coin salon agrémenté d'une table basse en verre dont la structure était en fer blanc. Sur le mur face à elle se trouvait un écran plasma accroché au mur. A droite et à gauche de l'écran, fixés au mur, se trouvaient deux étagères à trois compartiments de couleur blanche remplie de divers objets de décorations et livres. Sur le mur de droite se trouvaient également deux portes, côte à côte, seulement séparés par un pan de mur. Elles faisant face à une grande baie vitrée. Les portes étant fermées, j'imaginais que l'une d'elle devait s'agir de la chambre d'Eric. Curieuse de voir à quoi elle ressemblait, je commençais doucement à m'y diriger quand le jeune homme arriva derrière moi.
-Je te laisse poser tes affaires dans le salon, je vais te faire visiter.
Je lui adressai un sourire tandis qu'il m'emmenait à l'opposer de la porte close. Le salon était séparé de la cuisine par une simple table en céramique. Le haut était noire tandis que le reste de la structure était habillé de tiroirs et de placards blancs. Autour d'elle se trouvaient quatre tabouret en forme de demi-bulle de couleur rouge. Contre le mur, face à la table, se trouvait un réfrigérateur-congélateur noir. A sa gauche, tout du long, un autre plan de travail avec divers rangements, et un évier en céramique blanche incrusté. En hauteur, juste au-dessus avaient été placés des placards blancs aux portes noirs. Sur leur face du dessous, des ustensiles de cuisine pendaient.
Je déposai mes affaires contre le canapé et Eric m'entraîna à travers son appartement, commençant par le salon et la cuisine. Puis il ouvrit la première porte qui m'intriguait, celle le plus près de l'entrée. Il s'agissait d'une petite salle de bain. Une cabine de douche était collée dans le coin à gauche. Elle était composée de deux grandes portes en verres floutés, d'un bac en céramique blanche et d'un pommeau. A côté de celle-ci se trouvait un wc blanc tout simple, avec une fenêtre au-dessus et un tapis de poils synthétiques noirs à ses pieds. Le lavabo blanc se trouvait face à lui contre le mur où ornait un miroir. Face à ce dernier, fixé au mur, trônait un porte serviette. Les murs de la pièce étaient en carrelage gris foncé du sol jusqu'au trois quart de la longueur. Le quart restant était en béton blanc, rejoignant le plafond de la même couleur au milieu duquel un socle avec une ampoule pendait. Sous le lavabo avait été rajouté un petit meuble gris aux contours blancs, dans lequel je supposais se trouvait tout le nécessaire de toilette du jeune homme.
Pour terminer, Eric m'indiqua sa chambre du doigt, passant une main dans ses cheveux d'un air gêné.
-Et enfin, la chambre...
Il ouvrit la porte, laissant découvrir une pièce lumineuse. Face à la porte, sur le mur du fond se trouvait une grande fenêtre munie d'un petit balcon aux barreaux en fer et de deux rideaux blancs, qui semblaient épais et lourds et qui s'arrêtaient à une dizaine de centimètres du sol. Du coté gauche, contre le mur perpendiculaire à la fenêtre, un bureau noir tout simple, avec quelques tiroirs et une chaise à roulette de la même couleur. Un ordinateur portable et quelques feuilles y étaient disposées en vrac. Contre le mur opposé, deux tables de nuit en bois noir agrémenté de napperons rouges et de petites lampes style oriental entouraient un lit deux places au sommier tout aussi noir. La couverture tranchait toutefois avec l'obscurité qui émanait de la pièce. De couleur beige, elle me semblait être dite polaire et, au-dessus, un traversin et deux oreilles aux taies rouges donnaient une note de peps à la pièce. Sur le mur face à la fenêtre se trouvait la porte et une penderie en boiserie noire. Deux miroirs étaient disposées sur les portes de cette dernière, renvoyant l'image de la pièce. La penderie était également entourées de divers tiroirs, permettant un maximum de rangement.
Eric arriva derrière moi et déposa ses lèvres sur mon cou, traçant une ligne invisible sur ma jugulaire avec la pointe de sa langue. Ce contact me fit trembler de plaisir et je fermai les yeux afin d'en profiter pleinement. Ses mains descendirent doucement le long de mes bras avant de passer sous mon teeshirt. Chacun de ses mouvements m'enivrait, créant en moi un feu ardent. Hésitant, il posa doucement ses mains sur la courbure de mon ventre, le caressant doucement. Je sentis alors mon fils bouger, rouler doucement afin de venir se positionner sous la chaleur de la main d'Eric. Des larmes me montèrent alors aux yeux tandis que de nombreuses émotions assiégeaient mon coeur.
-Hey Marion, qu'est-ce qui ne va pas ?
Il essuya une larme qui s'était échappée tandis que j'essayais de me reprendre. Ce trop plein de douceur était la goutte d'eau qui m'avait fait craquer. Ces dernières semaines avaient été difficiles. Entre l'altercation avec mon père, mon expulsion, les diverses prises de sang et autres examens, je n'avais pas eu le loisir d'avoir un moment pour souffler. Et maintenant que je l'avais, les vannes étaient grandes ouvertes.
Eric m'accompagna jusqu'à son lit où l'on s'allongea. On resta ainsi un moment, moi contre son torse, vidant toutes les larmes de mon corps, et lui me caressant doucement les cheveux et le dos. Au bout d'un moment, je finis par me calmer. Mon estomac me rappela alors à l'ordre.
-Hé bien, je ne savais pas que pleurer pouvait donner autant faim ! Lançai-je afin de détendre l'atmosphère, brisant ainsi cette étrange bulle qui me mettait à la fois à l'aise et mal à l'aise.
On ria quelques instants avant de commander des pizzas. On dîna devant Mr and Mrs Smith avant d'aller se coucher. Là, contre Eric, je me sentais apaisée, rassurée. J'eu tout de même énormément de mal à m'endormir, mon cerveau ne cessant de cogiter, de se demander vers quoi tout cela allait-il me mener?
Le lendemain, je me réveillai seule dans le lit. Prise de panique, je me redressai précipitemment avant de remarquer la petite note sur l'oreiller. Eric me disait de passer une bonne journée, qu'il rentrerait vers dix-sept heures. Je me levai donc rassurée, et me préparai avant mon rendez-vous.
*
J'entrai dans le cabinet de mon gynécologue, excitée à l'idée de voir mon fils, de découvrir à quel point il avait changé depuis la dernière fois.
-Bonjour mademoiselle Grégoire, comment allez-vous? La grossesse se passe bien?
-Bonjour, tout va très bien, je vous remercie. Le petit bonhomme tape beaucoup, ce qui est parfois douloureux, mais sinon rien de particulier.
Il m'invita alors à m'asseoir et passa le gel sur mon ventre. Les yeux rivés sur l'écran, j'attendais avec impatience que l'écran me dévoile enfin ses précieuses images. Il apparu alors au bout de plusieurs secondes. Ses petits pieds tapaient contre mon ventre, et je le sentais en même temps que je le voyais. C'était une sensation très étrange, euphorique. Là, dans la chaleur de mon corps, le petit garçon cherchait son pouce, bougeait de façon involontaire, les yeux fermés. Il était tellement adorable.
L'examen se termina alors par la pesée. J'avais pris huit kilos depuis le début de ma grossesse, et selon le médecin, je devrai en prendre encore au moins quatre durant les deux derniers mois. Je blêmi à cette affirmation. Moi qui me sentais déjà énorme, qui avais du mal à me mouvoir sans être complètement à bout de souffle en quelques minutes, je voyais mal comment j'allais réussir à survivre à cette fin de grossesse.
Je rejoignis Alice chez elle. Elle me sauta dans les bras à peine la porte d'entrée franchie.
-Moi aussi tu m'as manqué ma chérie.
-Alors, raconte moi tout. Toi et Eric? C'est vraiment vraiment du sérieux alors? Et c'est comment chez lui? Tu t'y sens bien? Il est gentil au moins? On le voit quand? Alors tu es vraiment amoureuse? Toi!? Enfin pas que tu sois un robot ou quoi, c'est pas ce que je veux dire mais....
-Alice! Doucement, la coupai-je en éclatant de rire, offre moi déjà à boire et je te raconterai tout.
Je lui fis un clin d'œil tandis qu'on s'installait dans son salon. Je fis la bise à Arnaud qui en profita pour prendre la poudre d'escampette. Tant mieux! De toute façon, j'étais toujours un peu mal à l'aise quand il était présent. On passa alors l'après midi à discuter et rire, rattrapant les quelques semaines de folies durant lesquels on avait pu se voir qu'en coup de vent.
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9 mois |Terminé|
Genel Kurgu« On ne pense pas toujours aux conséquences de nos actes. Seul l'instant compte. Ce que l'on ressent, ce que l'on voit, ce que l'on touche. Rien ne compte. Rien n'a d'importance. A part le plaisir. Un maximum de plaisir. Il était dans la même agenc...