Le réveil résonna dans mes oreilles, telle une intrusion dans mon sommeil. En grognant, je tâtonnai ma table de chevet dans l'espoir que cette agression sonore cesse. Un objet dur rencontra alors mes doigts qui ne trouvèrent rien de plus intelligent que de le pousser. L'alarme, totalement indifférente au sort que je lui faisais subir, continua son vacarme incessant entre ma commode et le mur. Maudissant intérieurement l'inventeur de cette machine du diable, je me levai d'un geste brusque. La différence de température me prit à la poitrine tandis que j'attrapai mes vêtements et courrai jusqu'à la salle de bain. L'eau termina de me réveiller et, alors que je profitais de ce temps de détente, reculant le moment où je devrais sortir de cette bulle de chaleur, je sentis mon fils se coller contre mon ventre. Sentir cette petite boule contre ma peau m'emplis instantanément d'amour. Je me mis alors à la caresser tendrement.
-Salut toi. Je t'ai réveillé n'est-ce pas?
Je restai encore quelques minutes à câliner amoureusement mon ventre avant de me décider à sortir de l'eau et me sécher. J'avais rendez-vous à pôle emploi et il ne me restait pas beaucoup de temps pour me préparer. J'enfilais un pantalon de grossesse noir, le remontant jusqu'en dessous des seins. Je ne pus m'empêcher de penser que je ressemblais à ma grand-mère Mariette, celle du côté de mon père. Grimaçant, je m'octroyai une touche de couleur en mettant un tee-shirt de grossesse rouge légèrement décolleté. J'enfilai par la suite une paire de bottine rouge en tissu ayant un nœud papillon sur les côtés extérieur et ma veste en cuir noir. Une queue de cheval, un rouge à lèvre assorti à mes bottes, un coup de crayon noir autour des yeux et me voila prête à partir.
Le trajet en bus me parut interminable. Il y avait beaucoup de monde et je me retrouvais collée contre les portes de sorties. N'osant pas déranger tout cet attroupement saucissonné, je me contentai de serrer les dents en comptant les stations. Une fois hors du bus, je jetai un coup d'œil à mon portable afin de voir combien de temps j'avais devant moi et fus agréablement surprise d'avoir une réponse d'Eric. On conversait pas mal depuis notre rencontre et on se voyait régulièrement. On ne faisait rien d'extraordinaire bien sur, mais nos activités suffisaient à me faire prendre conscience qu'il avait une place particulière dans mon cœur. Cette fois, il me proposait un marathon star wars. J'avais, durant l'une de nos nombreuses discussions, eu le malheur de lui révéler que je n'avais jamais vu plus de la moitié du premier volet de la saga. Depuis, il s'était mis en tête de me faire visionner ce qui était, selon lui, un incontournable. Je lui répondis alors positivement, lui demandant par la même occasion de venir me chercher dans une heure afin que nous puissions commencer cette fameuse session de rattrapage. Ce fut donc avec un sourire étincelant que je franchis les portes de l'agence.
Mon rendez-vous s'était plutôt bien passé. Mon conseiller m'avait donné quelques annonces à pourvoir et m'avait envoyé vers une session afin de refaire mon CV. Je trouvais ce dernier très bien comme il était, mais ce devait-être leur procédure. En sortant de l'agence, j'aperçus de suite Eric au loin et lui adressai un large sourire. Alors que je me dirigeais vers lui, mon sang se glaça quand mon regard croisa celui d'un grand brun ténébreux. Je déglutis, tentant de masquer mon ventre proéminent, sans succès, espérant qu'il ne reconnaisse pas. Sans succès non plus de toute évidence puisqu'il se dirigeait à présent dans ma direction.
-Tiens donc, je ne pensais pas te revoir toi, vu comme tu es partie...précipitamment la dernière fois. On peut remettre le couvert si ça te dis?
Son regard en disait long. Je savais pour quoi il me prenait, et qui pourrait l'en blâmer? Face à ma passivité, il ajouta alors, un sourire carnassier aux lèvres:
-J'ai quelques amis qui se feraient une joie de....te rencontrer.
Mon corps se mit à trembler, me criant de fuir par tous les pores. Ce n'était pourtant pas ce qu'il me disait quelques mois plus tôt. A la fois perturbée par ce changement et par cette retrouvaille indésirable, je restai figée.
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9 mois |Terminé|
Ficção Geral« On ne pense pas toujours aux conséquences de nos actes. Seul l'instant compte. Ce que l'on ressent, ce que l'on voit, ce que l'on touche. Rien ne compte. Rien n'a d'importance. A part le plaisir. Un maximum de plaisir. Il était dans la même agenc...