Accouchement

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[ATTENTION : Pas mal de détails, les âmes sensibles peuvent de suite passer au chapitre suivant. Rien de sanguinolent ici mais les détails donné, la visualisation qu'on peut faire pourrait ne pas convenir à tout le monde.]





Il était 22h. Avec Eric, on était calé dans le canapé. Depuis mon allé à l'hôpital, mon cher et tendre avait décidé de prendre les 4 semaines de congés qu'il avait précieusement mis de côté. Il n'était pas obligé, et j'avais bien tenté de l'en dissuader mais rien n'y avait fait, d'autant qu'il avait également droit à son congé post-natal de quatre jours. Ainsi, cela faisait déjà deux belles semaines que nous passions ensemble. Je devais accoucher d'ici deux semaines, mon terme étant prévu dans dix jours exactement.

Nous étions allongés sur le canapé, l'un contre l'autre, comatant devant un épisode de Sword Art Online quand des sensations étranges commencèrent à se faire sentir au niveau de mon ventre. Je me redressai, le touchant avec insistance. Je ne sentais pourtant rien d'anormal, mais tous mes sens étaient en alerte. Quelque chose se passait.

Les sensations étaient vraiment étrange. Elles me rappelaient celles que l'on pouvait ressentir dans mes manèges à sensations fortes. Cette sensation, dans les montagnes russes et autres manèges du même style, qui donnent l'impression que notre estomac et notre coeur se rencontrent. Où tous nos organes semblent remonter puis redescendre d'un coup, laissant une impression de chatouillements sur leur sillage. C'était ce que je ressentais. Sauf que j'étais à peine debout. Je m'allongeai attendant que cela passe et mis instinctivement mes mains sur mon ventre, le palpant par endroit. J'avais l'impression qu'il se durcissait un peu, mais mes doigts pouvaient encore s'enfoncer dans ma chair. La désagréable sensation d'être en période menstruelle me fit alors froncer les sourcils. Je ressentais mes ligaments se tendre et mes ovaires se mettre à travailler. Les petites douleurs que ces derniers m'envoyaient dans le ventre et dans le bas du dos, comme des vagues, signe qu'il ne valait mieux pas mettre de pantalon blanc. Sauf que j'avais une carte magique depuis plus de huit mois me permettant de sauter cette contrainte. Ce n'était certainement que des douleurs ligamentaires. A ce stade de ma grossesse, le col se préparait, commençait doucement à ramollir, peut-être même à sa dilater.

-Je me sens bizarre, expliquai-je tout en tâtant mon ventre. J'ai l'impression qu'il durcit par moment mais je ne sais pas trop.

-Tu veux aller à l'hôpital? Me demanda Eric tout en se redressant.

Je réfléchissais un instant, pesant le pour et le contre. D'après ce que tout le monde s'évertuait à m'expliquer, j'étais censée reconnaître les contractions. Apparemment la douleur serait pire que tout ce que j'avais pu imaginer. Malgré tout, je ne me sentais pas pour autant rassurée. Quelque chose clignotait dans ma tête, comme un bouton danger en pleine activité. Une intuition qui me poussait à aller consulter, quitte à simplement me rassurer. Oui, après avoir vu mon bébé, je me sentirai plus décontractée.

-Je ne sais pas....Si j'y vais encore pour rien, se serait se fatiguer inutilement, non? Grimaçai-je.

-C'est toi qui sais mon cœur, je ne peux pas décider pour toi, mais si ça te rassure d'y aller, on y va. La dernière fois, ils te l'ont dis, mieux vaut venir pour rien que l'inverse. M'avisa Eric avec sagesse.

-Oui, t'as raison. Soupirai-je tout en me levant afin de me préparer à sortir.

Je pris le temps de me doucher et de mettre des vêtements propres avant de vérifier brièvement le contenu de ma valise pour la maternité. J'avais rajouté les dernières affaires le matin même et malgré tout, j'avais l'impression d'avoir oublié quelque chose. Peu importe, c'était certainement une fausse alerte de toute manière. J'aurai tout le temps de la réorganiser demain matin. Malgré tout, une fois mon manteau enfilé, je calai le petit sac à mon épaule et sorti de l'appartement. Une fois dehors, une bourrasque me gela sur place et je refermai les boutons de ma veste, recroquevillant ma tête entre mes épaules afin de laisser le minimum de peau à la merci du froid.

9 mois |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant