✨Chapitre 8: None of your business ✨

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"The most painful goodbyes are the ones that are never said and never explained"

Abigail/Reyna

Mon frère, quoi mon frère ? Je vous en prie, faite qu'elle ait juste un coup de blues et qu'elle repense simplement à Ricardo comme elle le faisait quelques jours avant chaque supposé anniversaire de mon frère, comme elle le fait quand Noël approche. Je vous en prie Dieu, ne fait pas qu'il soit arrivé quelque chose à mon frère.

On attendait la fin de la phrase de ma mère toujours son visage entre les mains pour seul son des bruits de pleurs étouffés.

- Mamá, dónde está Ricardo?

-Mu ... muerto

Vous connaissez ce proverbe qui dit qu'on a l'impression que le monde s'écroule quand on apprend qu'on a perdu quelqu'un d'important dans notre vie ? Ce n'est pas une image, c'est la réalité, j'ai littéralement l'impression de ne plus sentir le sol sous mes pieds, qu'à tout moment je suis capable de tomber dans le néant en dessous de moi. Mes jambes commençaient à trembler, je n'allais pas tenir plus longtemps debout, je me suis donc appuyer sur la table du salon.

-Il l'on retrouvé ? Demandais-je ayant peur de la réponse, même si celle-ci me semblait évidente.

-Ils .. Ils ont retrouvé un corps ce matin au Mexique à Matamoros, ils ne savent pas si c'est.... Si c'est Ricardo, mais ils ont un doute. Ils vont ramener le corps aux Etats-Unis cette nuit, dans la morgue de la ville, ils voudraient qu'on aille l'identifier.

-Qui va y aller ?

-Ton père ... Je n'ai pas le courage d'y aller Abi, je ne peux pas ...

-J'irais moi maman. Je vais aller l'identifier demain matin.

-Ce n'est pas à toi de faire ça Abi, ce n'est pas ton devoirs, c'est à nous en tant que parents. On ne peut pas te laisser faire ....

-Il est hors de question qu'un de vous y aille ! Vous avez déjà assez souffert comme ça, je ne peux juste pas laisser papa aller identifier son fils.

Après avoir sorti tous les arguments que je trouvais, ma mère m'autorisa à ce que je prenne la place de mon père demain et que je vois, pour la première fois de ma vie un cadavre qui pourrait être celui de ma chair. Mon père était arrivé quelques minutes plus tard, étant rentré plus tard de son travail, le teint livide, les yeux sans expressions. On lui expliqua que demain, ça ne serait pas lui qui aurait la lourde tâche d'aller à la morgue, mais que ça serait moi. Il s'est opposé pendant une bonne demi-heure, mais rien n'y faisait, j'étais déterminée à assumer ça sur mes épaules.

Isaac, de toute la soirée n'avait pas dit un mot, à vrai dire il observait la scène, calé contre l'encadrement de la porte du salon depuis le début, le regard se baladant de moi à mes parents, suivant la conversation, après ce n'est pas comme s'il avait quelque chose à dire, ce n'est pas ses affaires.

Nous avions téléphoné à Mariana, en charge de notre affaire, qui avait quelques heures plus tôt appelé mes parents pour les informer. Elle m'autorisa à son tour à aller identifier le corps de l'inconnu, demain à 8 heures. Elle me précisa bien que ça ne serait pas facile, et qu'il se peut qu'on prélève de mon ADN si jamais je n'arrive pas identifier clairement la personne allongé sur le table en métal, car comme il est vrai, mon frère a, à l'heure actuelle, 13 ans de plus que la dernière fois que je l'ai vu, et qu'il est tout à fait normal que je n'arrive pas à le reconnaitre. Mais une sœur reconnait son frère, après 10 ans, 20 ans ou même 30 sans le voir, j'en suis persuadée.

My BodyguardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant