partie 14

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Partie 14
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Ramata était encore restée deux jours à l’hôpital avant de sortir. Le jour de sa sortie, Ahmed l’avait lui-même accompagné et l’avait déposé chez elle, pendant que ses parents l'attendaient .
Elle avait été touchée par son geste mais rien dans son comportement ne montrait qu’il lui avait pardonné. Elle était donc résignée et avait hâte que tout cela se termine pour enfin tenter de l’oublier une nouvelle fois.

Oui, elle était consciente d’avoir déçue Ahmed, et c’était la raison pour laquelle elle n’insistait pas ou ne lui parlait pas d’eux.
Malgré ses airs de libertine, ramata était profondément amoureuse de lui, mais en même temps, elle ne voulait pas forcer les choses. S’ils devaient être ensemble, cela devrait être naturel pensait elle.

Les jours qui suivirent, elle ne l’avait plus revu. Même s’il faisait tout pour l’appeler tous le matins, ramata sentait qu’Ahmed commençait à s’éloigner de nouveau. Elle devait s’y faire pensait elle car elle aussi devait faire sa vie.

Comme elle était encore un peu malade, elle décida de ne pas tellement s’attarder à penser à ce genre de chose. Elle préféra se rattraper pour ses examens et ne penser a rien d'autre

Bien sûr, elle avait complètement coupée les ponts avec ses anciennes amies même si de temps à autres, mami passait chez elle. Elle sentait que la vie qu’elle menait était beaucoup plus calme et apaisante que son ancienne vie.
En fait, elle était devenue ce que ses parents avaient tant voulu d’elle. Mais une chose restait cependant, c’était de se confier à eux. En effet, pendant plus de 5 ans, elle leur en voulait pour quelque chose et ils ne pouvaient pas se douter de quoi il s’agissait.

Complètement guérie donc, elle décida tout bonnement d’en parler à ses parents. Elle ne l’avait répété à personne, pas même à Ahmed. Elle trouva donc que c’était le moment pour elle de sortir tout ce qu’elle avait dans le cœur…

Ramata sortit de sa chambre et se dirigea au salon. Elle trouva ses parents assis, regardant la télé. Depuis sa maladie, elle était en bon terme avec son père et ce dernier faisait tout pour garder le contact. Cela avait en effet donné une bonne ambiance dans leur quotidien et il reconnaissait sa ramata.

Papa yoro : ma fille, tu as finit de réviser ?

Ramata : oui, il ne me reste plus que les maths et j’attends demain pour le faire.

Maman racky : si tu veux manger, ton diner est dans la cuisine.

Ramata : vous êtes toujours dans votre régime papa et toi ?

Maman racky : rire, c’est lui qui veut maigrir pas moi…

Ramata se dirigea vers eux puis s’assoit à côté de sa mère « je voudrais vous parler »

Maman racky se retourna et vit que sa fille était soudain sérieuse. Elle ne dit rien et décida de l’écouter de même que papa yoro…

« Papa, maman, je sais que vous vous demandez pourquoi j’ai changé pendant tout ce temps. Vous vous dites comment j’ai pu être une autre personne en un rien de temps. Je voudrais vous le dire aujourd’hui. Papa, tu te souviens, il y a 5 ans, je venais d’avoir mon bac. Un jour Je me préparais pour sortir avec mes camarades quand j’ai surpris une conversation entre maman et toi. Ce jour-là, je ne voulais pas vous écouter, mais c’était plus fort que moi car j’ai entendu maman pleurer. »

Ramata n’avait même pas encore terminée que papa sidy baissa la tête. Non ce n’est pas possible pensa-t-il, non ramata ne pouvait pas être au courant de cela…

Ramata : … je n’avais pas le choix et j’ai entendu ce que tu disais à maman. J’ai tout entendu papa. Et pendant tout ce temps, je t’en ai voulu à toi plus qu’à maman. Je ne savais pas quoi faire ni comment me comporter. J’étais perdue car j’ai été trompé depuis ma naissance.

Plus ramata parlait et plus maman racky pleurait. Elle était tout simplement ébahit. Comment pouvait-elle garder cela pour elle pendant tout ce temps. Elle se sentait mal et coupable en même temps. Soudain, ne pouvant plus se retenir, elle éclata en sanglot. Toutes ses souvenirs refaisaient surface. Elle était en train de retourner quelques années en arrières. Toutes les souffrances qu’elle avait vécues lui revenaient en tête…

Ramata : maman stp ne pleures pas…

Maman racky : je ne peux pas ne pas pleurer ma fille. Je…

Papa yoro  de son côté avait aussi mal que sa femme. Il avait tout imaginé sauf cela. Il avait cru qu’il pouvait cacher un tel secret et l’emporter dans sa tombe de même que sa femme, mais jamais dans sa vie il n’aurait imaginé que ramata pouvait être au courant.

Ramata : maman, papa, je vous en ai voulu pendant tout ce temps, mais j’ai ouvert les yeux. Je n’avais pas le droit de vous faire subir cela, vous avez tout fait pour moi, je n’ai jamais manqué de rien. Cette histoire m’a servi de prétexte pour vous faire mal et je n’avais pas le droit de le faire, je suis désolé, je vous demande pardon…

Papa yoro  n’en pouvait plus… « Non ma fille, ne t’excuse pas avant d’avoir entendu ce que j’ai à te dire… »

Maman racky : sidy non… !!!

Papa yoro : non racky, elle doit savoir. Je n’ai plus envie de lui cacher certaine chose. Je n’en peux plus…

Ramata commençait à s’inquiéter. Elle pensait qu’elle ne pouvait pas être plus choquée qu’elle ne l’avait été il y 5 ans… mais…

« J’étais marié a ta mère quand j’ai connu une femme madeleine seck. Elle était une femme très correcte et très pieuse. A l’époque, j’étais bourré par les paroles de ma famille, qui essayait de me convaincre que ta mère n’arrivera pas à enfanter. On était à plusieurs années de mariage et je ne savais pas sur quels pieds danser. J’ai eu une liaison avec cette femme…. »

Ramata écarquilla les yeux. Elle n’y croyait pas. Maman racky quant à elle ne voulait plus entendre cette histoire de lq bouche de son mari. Son cœur ne pouvait pas le supporter. Sur le coup, elle se leva et sortit de la pièce, laissant son mari et sa fille seuls au salon…
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Pendant ce temps-là, Ahmed faisait ses plans avec sa sœur marietou. Cette dernière depuis la mort de leur mère essayait de rassurer son frère sur tout. Elle voulait être présente dans sa vie et aussi, elle voulait l’aider à construire quelque chose de solide. Mais elle n’était pas d’accord sur sa relation avec ramata. Bien sûr, elle savait qu’elle genre de fille elle était et ne cautionnait pas que son seul frère puisse être avec une fille comme ramata.

Ahmed : marietou , je ne veux pas parler de ça avec toi. Je suis perdu pour le moment et arrête de parler d’elle de la sorte. Malgré les apparences c’est une fille bien.

Marietou : petit frère, je ne dis que ce que je vois et je sais que ramata n’est pas faite pour toi. Pourquoi tu ne te retourne pas vers Sandra ? Elle vient à la maison presque tout le temps. Elle au moins elle m’appelle tous les jours et offre toute sorte de cadeaux aux filles. Elle est présentable et surtout très pudique ce qui est le contraire de cette femme que tu défends tant.

Ahmed : mais je ne suis pas amoureux de Sandra marietou.

Marietou : l’amour se cultive avec le temps Ahmed. Il faut choisir la mère de ses enfants. Ne dis pas que je ne t’aurais pas prévenu. En tout cas moi, Sandra est ma préférée.

« Sauf que ce n’est pas toi qui choisit » voulait répondre Ahmed mais s'était aussitôt tu. Il ne voulait pas prolonger cette discussion car il savait que cela ne menait à rien. Mais bon, de toutes les façons, il avait déjà pris sa décision. Même si cela ferait mal à certains, il était prêt à le faire. Il voulait en finir une bonne fois et pour lui, c’était la meilleure des solutions. Il priait donc à ce que son idée marche comme il le prévoyait pensait il en écoutant distraitement sa sœur qui faisait les éloges de Sandra…

Cette dernière criait sur tous les trois qu’ils étaient ensemble. Bien sûr, il le lui avait interdit. Mais Sandra était le genre de femme qui n’avait absolument peur de rien. En plus, il n’avait pas la force de lui dire d’arrêter. Et de toutes les manières, après avoir appliqué son idée, il aura enfin la paix, se disait Ahmed.
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« …. J’ai connu cette femme alors que j’étais avec ta mère. Bien sûr, je lui ai caché cette relation et jamais de la vie, je n’ai su qu’elle était au courant. Oui, elle le savait mais n’avait rien dit. Elle m’a protégé et n’avait même pas changé son comportement vis-à-vis de moi. Je me disais que j’avais bien dissimulé mon secret jusqu’à ce jour ou tout bascula. Ce jour ou madeleine m’annonçait qu’elle était enceinte de moi. Ce jour-là, j’ai cru que le monde allait tomber sur ma tête tellement je ne m’y attendais pas. Ensuite, je ne savais plus quoi faire et c’est là que ta mère a voulu intervenir. Elle m’a aidé à dissimuler cette erreur et tous les jours, elle appelait madeleine pour connaitre l’état de sa santé. Ce que je ne faisais jamais. Elle considérait cet enfant comme une chance pour moi d’avoir un bébé. Elle en était heureuse pendant que moi je souffrais de honte. Elle a tout fait pour moi mais malheureusement, madeleine a perdu la vie en mettant au monde mon enfant, et cet enfant c’est toi…. »

Ramata avait cru mal entendre ce que son père venait de lui dire. Non ce n’était pas possible.
« Papa tu veux dire que ce que j’ai entendu il y a cinq ans n’était pas toute l’histoire ? Tu veux dire que pendant tout ce temps, j’ai cru que tu n’étais pas mon père alors que tu l’es ? Non explique moi parce que je ne comprends toujours pas »

Papa yoro avait mal à cet instant précis. Il ne voulait pas créer cette peine dans la vie de sa fille mais savait qu’il était nécessaire qu’elle sache ce qu’il s’était réellement passé. Car effectivement, ramata avait surpris une conversation entre lui et maman racky. Mais tout ce qu’elle avait pu entendre était cette phrase de sa mere« … Sophie me rappelle tout le temps que ramata n’est pas ma fille. »

C’est ainsi qu’elle avait conclut qu’elle avait juste été adoptée et que les personnes qu’elles considéraient comme ses parents ne l’étaient pas en réalité. Seulement, la vérité était tout autre et papa sidy comptait bien tout lui dire.

« …. Quand madeleine, ta vraie mère fut décédé, charlotte Mbaye, la mère d’Ahmed, qui était sa cousine a tout fait pour me rendre ma fille. De toutes les façons, personne dans la famille de madeleine ne pouvait prendre soin de toi. Et racky avait été tellement heureuse la première fois qu’elle t’avait prise dans ses bras que moi-même je n’avais plus le cœur à te rendre à charlotte. Voilà pourquoi j’ai été particulièrement touché par sa mort, voilà pourquoi j’ai été choqué de voir son fils dans ma maison, car si ce n’était pas elle, tu aurais vécu dans la maison familiale de ta mère. Et elle a fait tout ça dans l’anonymat, se battant corps et âme, dans la discrétion pour que tu restes avec moi. Voilà l’histoire… »

Après le discours de papa yoro , ramata fixait un endroit. Elle ne pouvait pas y croire, non c’était tout sauf vraie. D’habitude, elle voyait ce genre de scène dans les films, raison pour laquelle elle avait cru être dans un rêve. Elle se disait qu’elle allait bientôt se réveiller…

Soudain, elle regarda encore son père et se sentit coupable de tout ce qu’elle avait pu lui faire pendant toutes ces années. Elle avait fait exprès de lui faire mal, de le faire souffrir et maintenant elle se sentait mal. Sans hésiter, elle se leva puis se jeta dans ses bras pleurant toutes les larmes de son corps….

Ainsi donc, quelques minutes plus tard, elle s’était calmée. Elle avait demandé pardon à papa sidy qui a son tour avait fait de même. Ils venaient donc de faire la paix.
Pour accomplir son geste, elle s’était rendue dans la chambre de sa mère. Elle l’avait trouvé allongée, regardant dans le vide.

Ramata : maman ?

Maman racky : oui ?

Ramata : je sais tout maintenant…

Maman racky : pardonne-moi ma fille…

Ramata : non maman c’est moi qui doit te demander pardon. Je sais que je t’ai fait souffrir alors que tu ne veux que mon bonheur pardonne moi maman.

Maman racky : je te pardonne ma fille, je ne t’en ai jamais voulu. Tu es la seule fille que je n’ai jamais eue…

Ramata se blottit dans ses bras, quelques secondes se laissant bercer par la douceur des bras de maman racky. A cet instant précis, elle se sentait bien et apaisée. C’était la première fois depuis plusieurs années qu’elle sentait cette sérénité en elle.

Maman racky : je pense qu’il est temps que tu connaisses la famille de ta mère. Moi-même je ne les connais pas. Ton père me t’a juste donné et depuis ce jour, je n’ai eu que du bonheur…

Ramata : maman, je connais déjà une partie de la famille de ma mère. Une de ses cousines était la maman d’Ahmed. Papa dit que c’est elle qui m’a donné à lui.

Maman racky, stupéfaite : oh mon dieu… le monde est tellement petit. Je n’avais jamais vu cette femme. Je comprends maintenant pourquoi elle voulait tant te voir et t’unir à son fils…

Ramata également venait de s’en rendre compte mais malheureusement, tout était perdu pour eux, pensa-t-elle, en se blottissant encore plus contre sa mère.
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A suivre.
Voila comme d'habitude l'intégralité de cette chronique est disponible en format pdf. De même que le tome 2 et aussi 10 autres chroniques deja finies. Pour lavoir contactez moi sur whatsap 00221772933111

Le Destin de Ramata 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant