Immersions

3 0 0
                                    

L'homme les regarda, un à un

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

L'homme les regarda, un à un. Ils étaient dix. Le nombre qu'il fallait. Le spectacle allait pouvoir commencer. Il retira sa capuche d'un geste sec et rapide. Albinos. Deux yeux rouge sang sur une peau laiteuse, plus blanche encore que celle de Louise. Certains poussèrent un cri en le voyant. Ils n'étaient plus des enfants, pourtant. Sinon, ils n'auraient pas été là. Le plus vieux, Ismaël, avait 21 ans. La plus jeune, Louise, en avait 16. L'homme connaissait leurs histoires. Il les avait choisis à leurs naissances, les suivant de loin sans les influencer. Il les avait regardé grandir comme un dieu surveille ses créations. Pourtant, l'homme ne les avait pas créés. Juste repérés. Il savait tout d'eux, sauf leurs sentiments. Mais à présent, il arrivait à les lire sur leurs yeux, puisque tous le regardaient. Ils étaient sans défense. Alors, il entra dans chacun de leurs esprits comme un serpent se glissant dans le terrier d'un autre animal, et il alla les chercher au plus profond d'eux-mêmes. Il commença ses fouilles.

« Qui es-tu, toi ? Toi qui me regardes avec ces yeux embués de larmes amères ? Toi l'homme qui pleure comme une enfant... Je veux connaître tes secrets les mieux gardés. Parce que tu m'appartiens, à présent. Tu es mon jouet, et je veux te connaître. Pourquoi pleures-tu ? Tu ne connais personne, tu n'as pas de famille, puisque tu as abandonné tes parents pour elle. C'est elle qui te fait pleurer ? Laisse-moi te regarder... Elle a brisé ton cœur, n'est-ce pas ? Elle a détruit la carapace qu'elle t'avait aidé à construire. Et tu l'as laissé faire ? Combien de temps resteras-tu à l'attendre, comme une vache qui regarde passer le train ? Tu es un homme, je le sais, je le sens. Tu es un vrai, un dur, mais tu ne le sais pas encore... Prends patience, l'heure de la vengeance viendra. Que tu l'aimes encore, ou pas. »

« Et toi ? Toi qui a l'air si sur, si posé, l'es-tu vraiment ? Laisse-moi sonder ton cœur. Tu es beau dans cette force brute qui émane de toi. Tu es le plus sage de tous, je le vois à présent. Tu es un allié précieux. Tu sembles calme, tu me laisses te fouiller sans frissonner. Tu m'impressionnes ! Tu es aussi sûr, aussi fort que ce que tu montres. Quel bel esprit, quelle belle âme ! Tu es un leader, ton cœur est pur comme de l'eau de roche. Tu n'as que de la joie en toi. Ta famille qui s'agrandit, ça, je le sais. Tes sentiments pour l'Australienne qui sont flous, encore. Le début d'une amitié. Peut-être plus, qui sait ? Toi, tu n'en sais rien, en tout cas. Tu es lisse. Tu es parfait. Un peu trop, peut-être. J'hésite à te râpé pour savoir ta réaction. En mourais-tu ? Ou resterais-tu cette statue qui me regarde ? Je n'ai pas envie de te blesser... Pas ce soir. »

« Comme tu es belle, toi ! Mais comme tu es froide ! Tu me regardes sans expression, sans rien, ni peur, ni courage, ni admiration... Tu m'intrigues. Je sais qui tu es, mais je ne t'ai pas suivie aujourd'hui, et j'ai peur que tout ai basculé, soudain. Tu sembles presque heureuse. Toi ? Non, c'est impossible. Tu ne peux pas. Oh ! Que vois-je, ici, niché près de ton cœur ? Qui est-il , celui-là ? Je ne le connais pas. Ton amoureux du jour ? Seras-tu volage comme tes sœurs ? Je ne crois pas. Tu l'aimes vraiment, alors... Quel dommage. Tu étais si réussie, si glaciale, si belle dans ton arrogance. Il peut te faire changer, tu sais ? Et ta carapace ? Ton orgueil de femme cruelle ? Où les as-tu rangés, fillette ? Je les retrouverai. Je te préfère en mégère. J'espère que tu ne le reverras pas avant ton départ pour mon jeu. Fais-moi confiance, tu es plus intéressante comme ça... »

The Game : Let's play for realWhere stories live. Discover now