The Game : Let's play for real

Découvertes

July entra dans sa nouvelle chambre, se jeta sur le lit, sans faire attention aux meubles qui avaient fait leur apparition entre son départ et son retour. Elle souriait, fatiguée mais heureuse de la soirée qui avait eu lieu. Elle avait dansé toute la nuit, l'aube approchait. Marcus et elle avait été en symbiose parfaite, jusqu'à ce qu'elle s'effondre à moitié de sommeil. Il l'avait raccompagnée au château où ils vivaient, puis jusqu'à sa chambre où il l'avait laissée, en parfait gentleman. Undomielle, sa servante entra dans la chambre.

« Avez-vous bien dansé majesté ?

- Ma chère, j'ai fait bien plus que cela ! J'ai appris toute les danses du royaume !

- Sauf votre respect, je n'y crois pas une seconde, majesté ! »

Elles rirent toutes deux, sans s'occuper des convenances. Undomielle aida July à se préparer pour la nuit. Elle reprit peu à peu son sérieux.

« Demain, vous pourrez vous reposer un peu, puis vous irez visiter la capitale. Par la suite, un programme très construit a été établi pour que vous et sa majesté Marcus puissiez découvrir le royaume. Tinwelint et moi, nous vous accompagnerons afin de vous seconder dans ce voyage. »

July sourit à nouveau. Elle sentait au fond d'elle qu'Undomielle serait une amie précieuse dans ce nouveau monde. La seule peut-être. Elle se blottit sous les draps, et s'endormit immédiatement.

Quand Ismaël se leva, il n'avait pas dormi une seule minute. Il avait dansé avec Emylou une bonne partie de la nuit, puis, lorsqu'elle était allé se coucher, il l'avait raccompagnée. Il aurait aimé regarder les étoiles avec elle, comme ils l'avaient fait chez elle, mais il ne le lui proposa pas. Il ne sut si c'était de la timidité ou de la bienséance. Il avait rejoint Galweg, qui avait voulu l'aider comme un serviteur. Ismaël avait refusé. Il était général, il avait été chef, il ne devait pas servir comme un esclave. Ismaël avait toujours tout fait seul, cela ne changerait pas. Il savait qu'Emylou avait fait pareil de son côté. Il marcha dans la chambre, tira le rideau de la baie vitrée. Le parc qui s'étendait sous ses yeux lui parût minuscule en comparaison des étendues immenses qu'il avait traversé parfois. Ses pensées se bousculaient. Toujours une d'elle s'imposait, toujours il tentait de la rejeter. Mais elle revenait, à chaque fois. Une petite voix qui lui murmurait à l'oreille : « Tu as abandonné ton grand-père. Il va mourir, et tu ne seras pas à ses côtés. ». C'était idiot, le temps s'était arrêté, il ne lui arriverait rien...

Ismaël regardait toujours dehors lorsqu'il la vit passer. Elle courait à grande foulée, chacun de ses muscles se dessinait sous le leggin et la brassière qu'elle avait trouvés dieu sait où. Il ne l'avait jamais vu courir. Il la trouva belle. Sauvage, musculeuse, mais belle. Il ne pouvait s'empêcher de la regarder, les mouvements de son corps l'hypnotisaient. Elle s'arrêta, s'étira. Chat au réveil. Ses mouvements précis retenaient l'attention du nomade. Les femmes de son clan ne faisaient pas d'entraînement. Elles étaient belles autrement. Elles étaient belles d'une douceur tendre. Elles étaient belles de la chaleur solaire, belles de la joie qu'elles affichaient, belles de la candeur dont elles faisaient preuve. Emylou, elle, dégageait une puissance tranquille. Elle se redressa, se mit a boxer un être imaginaire. La précision de ses gestes, ses écarts, les tensions sur son corps laissaient voir l'adversaire, ses attaques. Ismaël ne pouvait détacher ses yeux du spectacle qui s'offrait à lui. Il savait que s'il bougeait, elle le verrait et l'enchantement se briserait. Il ne le voulait pas. Il était immobile, comme lorsqu'il chassait. À nouveau, elle s'arrêta, s'étira. Le soleil se levait derrière elle.

Ismaël détourna enfin les yeux, la lumière l'aveuglait. Il quitta la fenêtre, enfila la tunique et le pantalon que lui avait préparé Galweg malgré ses ordres, et sortit de la chambre. Il avait vu, à l'exterieur, les bords d'un enclos, et il avait l'intention de savoir quel animal y était enfermé...