Maintenant mon bonheur est sur un bureau bien papeté. Un coussin sur la chaise, les fesses yogî dessus, les multibras pour accéder à toutes mes idées.
Du fond de son café trop fort et infect lui revient le temps où elle n'était rien, sans art, en rupture de liens familiaux, avec juste assez de démerde pour ne pas finir à brailler en prison, et juste assez laide pour ne pas grelotter en microshort en souriant sur les boulevards.
Elle se rappelle cela de ses doigts froids en les appliquant sur ses joues,la météorisation de sa face, l'ivresse des yeux, la fatigue brillante, une figure en cire dans la texture fondante des chairs
ma dose ma dose ma dosa
naïve
naïve de croire qu'une imitation de neurotransmetteur me rendrait plus créative, plus vivante.
Car on meurt de solitude avant de crever d'overdose.
Pourtant j'en avais eu des amies, des amis, un père une mère et un frère et je n'ai rien gardé d'eux.
Années d'apathie et d'angoisse envers ceux qui voulaient aider, aider àquoi? Si tu veux m'aider donnes-moi de l'argent,
si tu m'aimes encore donnes-moi encore de l'argent
je les écoeurais.
Elle inventai talors les aspects les plus sordides de misère sociale à invoquer dans ses romans-fleuves téléphoniques.
A part ça elle était ailleurs, et leurs voix désincarnées s'estompaient dans le/néant/.
A cette période elle essayait de définir ce que pouvait bien être cet abîme, avec ces halos multiples et céphaloïdes, ces étourdissantes lumières, les conversations que confondent les acouphènes.
Certains gestes enfin qui provoquaient un retour de boyau entre sa carcasse muette.
Les autres que je croisais ou à qui j'étais amenée à parler étaient diaphanes, et plus ils parlaient plus ils devenaient flous.
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Hypy
General FictionHypy Voici un drame romantique hipster à découvrir de toute urgence!^^ Dans un avenir désertique et consumériste, un jeune lycéen désabusé et une trentenaire fraîchement rescapée de la drogue grâce à l'industrie de la mode nous racontent leur quo...