At My Best

Chapitre 15

"Je suis venue à toi avec une foi brisée .Tu m'as donnée plus qu'une main à tenir .Tu m'as attrapée avant que je heurte le sol .Tu m'as dit que j'étais en sécurité, que tu m'avais à présent . " -Take me home .

●□■●□■●■■●□■●□■

C h e r y l :

Je deglutis difficilement .

- Pourquoi est-ce que je devrais discuter de ça avec toi Charlie ? 

Sa réponse fût immédiate .

- Peut-être parce que tu as besoin d'aide ? 

Je pris une grande inspiration pour essayer de trouver le courage nécessaire de le remballer. Parce moi c'était claire, jamais je n'accorderai ma confiance à un inconnu mais pour mon stupide coeur c'était autre chose. Lui, il mourrait d'envie de laisser à Charlie une chance de m'aider. 

- Pourquoi tu veux m'aider Charlie ? Qu'est-ce que ça te rapporte ? 

Il souffla en secouant la tête .

- La vrai question est pourquoi je ne le ferais pas ? Ne penses-tu pas que tu mérites d'être aidée ? Demanda-t-il .

Jamais personne n'avait fais attention à moi. Mais Charlie m'avait surprise en train de rendre mon déjeuner et au lieu d'oublier il m'avait forcée à avouer puis m'avait réconfortée et aujourd'hui il revenait en me disant qu'il voulait m'aider. Mais j'ai tellement été déçu dans la vie que faire confiance aujourd'hui m'était devenu quasi impossible . 

Est-ce que je pensais que je ne méritais pas de l'être ? Sincèrement‚ j'en savais foutrement rien. Il fût un temps où j'espérais chaque jour que quelqu'un me tende une main pour me sortir de ces sables mouvants. Mais mon espoir s'était éteint et j'avais fini par abandonner. Aujourd'hui il débarquait la bouche en coeur en disant qu'il voulait m'aider. 

Et soudain je réalisai quelque chose qui me redonnai un peu d'espoir en cette vie de chien. Et si Charlie était la personne que j'attendais ? Si c'était le cas il fallait que je saisisse cette chance . 

- J'en sais rien mais peut-être que t'a raison. Peut-être que je dois être aidée‚ répondis-je finalement .

Et sans lui laisser le temps de me répondre je regagnai la maison sans me retourner. 

*** 
Charlie : 

Dégoûté que le week-end se soit terminé aussi vite j'avançais lentement vers l'arrêt de bus avec mes écouteurs dans les oreilles. J'avais prêté ma voiture à ma mère vu que la sienne était au garage.  Je me trouvais donc obligé de prendre le bus. 

Qu'est-ce qu'on ferait pour ceux qu'on aime ? Pensais-je en soupirant .

Tout en marchant je repensai à Cheryl. Cette fille était un réel mystère pour moi. Avant même de l'approcher et d'apprendre pour ses troubles alimentaires j'avais eu envie de tout apprendre sur elle. Je mourrais d'envie de savoir ce qu'elle pensait lorsque son regard se perdait dans le vide. Pourquoi elle consultait chez ma mère. Pourquoi est-ce qu'elle cachait sans cesse ses bras. Même si j'avais déjà une petit idée, je préférais en être sûr. J'avais tellement de questions à propos d'elle mais si peu de réponses. J'avais tout simplement envie de connaître son histoire pour l'aider .

Dépité je soupirai lourdement en me laissant tomber sur le banc d'arrêt de bus. 

Je jetai un coup d'œil à ma montre. Il restait au moins 10 minutes avant l'arrivée du bus. 

Quelle vie de merde.

***

Cheryl : 

- Je peux te poser une question ? Lança soudainement Charlie .

Depuis que je lui avais accordé ma confiance c'est à dire depuis un mois,  nous nous retrouvions chaque jour à cet air de jeu vide l'après-midi. En quelques jours nous avions lié un lien qui à mes yeux était spécial. Je parlais et il m'écoutait. Je parlais de mes rêves, des livres que j'aimais, je lui faisais écouter mes chansons préférées . Nous parlions de tout et même si quelques fois je doutais et me renfermais sur moi même il avait toujours eu un moyen pour détendre l'atmosphère et effacer toutes mes craintes. Et cela même si je jugeais qu'il était encore trop tôt pour lui raconter mon histoire.

J'hochai la tête distraite par le mouvement de mes jambes qui se balançait. 

Je l'entendis prendre une profonde respiration. 

- Pourquoi est-ce-que tu es venu habiter chez Jenna ? Je veux dire la réelle raison, pas celle que tu sers à tous le monde .

Je m'attendais bien à ce qu'il pose cette question un jour où l'autre et même si j'y pensais souvent je n'ai jamais su quoi lui répondre. Je refusais strictement qu'il connaisse toute l'histoire en revanche je pouvais lui dire quelques petites informations. 

Je relevai la tête vers lui pour voir sa réaction. 

- Disons qu'un truc pas super cool s'est passé dans ma vie alors mon père a jugé bon de m'envoyer içi, répondis-je finalement. 

Bon j'ai omis quelques détails, enfin beaucoup de détails mais au moins il connait les grandes lignes.  

- Est-ce-que ça a un rapport avec les marques sur tes poignets ?  Demanda-t-il .

J'ouvris les yeux en grand, choquée de savoir qu'il les avaient vues.  Quand mais surtout comment avait-il su ?

Il répondit à ma question muette.

- Je suis très observateur et à chaque fois qu'on escalade ce muret tes manches remontent et laisse entrevoir des cicatrices qui ont l'air assez profondes à vue d'oeil . 

Je soupirai en baissant la tête.  Inutile de mentir, ma réaction a déjà dû lui mettre la puce à l'oreille. 

J'hochai piteusement la tête. 

Et contre toute attente il s'approcha de moi jusqu'à ce que nos cuisses se touchent. 

- Je ne te forcerai jamais à parler mais sache juste que tu peux compter sur moi. Tu peux m'appeler à n'importe quel moment. Tu peux m'appeler pour que je t'aide, te console ou bien juste parce que tu en auras envie.

Il devait y avoir des oignons quelques part parce que mes yeux commencèrent soudain à me piquer.

- Je suis abîmée Charlie. J'ai le coeur déchiré, l'âme en souffrance et l'esprit torturé. Je suis comme du verre brisé et tu sais aussi bien que moi qu'il ne faut jamais s'en approcher de trop près au risque de se blesser. 

- Je suis aussi abîmé que toi Cheryl mais moi contrairement à toi je garde espoir. Parfois dans la vie  pour survivre il faut fermer son coeur et se créer une carapace pour nous protéger de tous les drames qui nous arrivent. Mais il faut aussi toujours garder une porte entrouverte pour laisser entrer un peu de lumière et ne pas oublier qu'il y a aussi de belles chose dans la vie, dit-il en souriant légèrement. 

Il posa sa main sur la mienne en continuant plus doucement. 

- Tu ne veux pas essayer ? 

Cette fois-ci les larmes coulaient réellement et elles étaient nombreuses.  Mais je m'en fichais parce que je souriais à travers elles.

- Promet moi de ne jamais laisser tomber. Promet moi de ne jamais me laisser tomber, l'intimai-je .

- Je te le promets.

Peut-être que c'était vraie, peut-être que mon moment de bonheur était enfin arrivé. Loin de Boston et de mon passé. 

Alors j'ai juste fermé les yeux avec un sourire plus grand que le monde et m'étais laissée aller dans ses bras réconfortants.