At My Best

Chapitre 24

Bien, appelle-moi looser . Appelle-moi voleur . Dis-moi que je suis spécial quand tu me craches dessus . Parce que je ne veux pas être seul . Je voudrais être aimé . Et je veux que tu me tiennes comme si j'étais le seul . _Smile_

CHERYL :

Mes doigts entrelacés étroitement à ceux de Charlie, nous marchions en silence vers une direction inconnue .

- Je , umh .. tu sais je suis content que tu me fasse assez confiance pour me raconter ça , bredouilla-t-il timidement.

Je me contentai d'hocher la tête en lui souriant faiblement, encore bouleversée par les souvenirs que j'avais évoqués.

Voyant mon trouble, il s'arrêta en mettant ses deux mains sur mes épaules pour me forcer à m'arrêter à mon tour .

- Hé, je sais à quoi tu penses et je t'interdis de le faire ok ? Tu n'as pas le droit de déprimer alors que ce connard ne doit certainement plus penser à toi. Tu n'as rien fait. Rien n'est de ta faute. Et en dépit de ce que tu peux penser, ça ne change rien pour moi. La Cheryl que j'ai devant moi est la même que celle d'hier. Je crois même que j'ai encore plus envie de t'avoir à mes côtés, me réprimanda-t-il. Aller fais-moi un sourire , poursuivit-il .

Heureuse je lui fis un sourire radieux. Satisfait, il reprit ma main dans la sienne et se remit à avancer.

On décida de s'arrêter après quelques minutes sur une petite place en haut d'une colline. De là où on se trouvait, nous pouvions garder le regard sur nos voitures et nous pouvions profiter de la vue qu'offrait cette place .

Nous étions l'un à côté de l'autre, nos doigts toujours enlacés. Charlie, la tête baissée sur le sol, faisait des cercles dans la terre avec ses pieds. Ça ressemblait à un tic nerveux. Le genre qu'on a quand on va parler de quelque chose de difficile.

Je levai un instant le regard vers lui puis le réorientai vers le soleil qui commençait à se lever. Je n'avais pas dormi de la nuit. Mais si on me demandait de choisir entre une nuit de sommeil et une passée avec le tourmenteur de pensées, mon choix serait vite fait !

- Justin Walker n'est pas ma vrai mère , annonça-t-il soudainement.

J'hoquetai de surprise à l'entente de son annonce.

- Justin est ma mère adoptive. Ma mère biologique est morte. Justin était sa psychologue. Ma génitrice était comme qui dirait dépressive. Mon père l'avait quittée après dix ans de mariage.

Il lâcha un rire nerveux tout en levant la tête vers le ciel pour retenir ses larmes.

- J'avais sept ans quand j'ai trouvé ma mère avec les poignets ouverts. Tu sais ce qui se passe dans la tête d'un putain de gamin de sept quand il voit sa mère comme ça ? C'est le genre d'image que t'oublies jamais. Le genre qui t'empêche de dormir la nuit parce que t'arrêtes pas de te dire que tu devais pas être assez bien. Que peut-être elle nous aimait pas assez Will et moi. Je me suis jamais réellement remis. Je pense que je pourrais jamais l'oublier.

- Oh Charlie ! m'exclamai-je en le voyant renifler bruyamment en tentant de cacher les larmes qui mouillaient ses yeux.

Le garçon si confiant, amusant et entreprenant avait laissé place à un petit garçon qui se pensait coupable de la mort de sa mère. Nous n'étions pas si différents que ça finalement. Je comprenais exactement ce qu'il ressentait.

Il enroula ses bras autour de moi et se mit à sangloter dans le creux de mon cou. Comme si c'était quelque chose de naturel, mes mains trouvèrent une place dans ses cheveux que je caressais de manière réconfortante.