▪ Je suis amoureux d'une fille fantôme, toute seule dans un monde solitaire .▪
Charlie :
S’il y avait bien un mot qui ne cessait de tourner en boucle dans ma tête, c'était bien le mot tuer. Depuis que j'avais été obligé d'habiter avec mon géniteur, ayant soudainement décidé d'assumer ses responsabilités, je m'étais trouvé un penchant pour la torture et toute les manières de tuer une personne lentement et douloureusement. En dehors du fait qu'il nous avait abandonnés et qu'à cause de lui j'avais perdu ma mère, il y avait une autre raison qui me poussait à le haïr : me faire quitter de force la ville où j'habitais il y a moins d'un mois. Tout ce à quoi je tenais se trouvait là-bas et à cause de ce connard j'avais tous perdu. J'avais laissé derrière moi ma famille‚ mes amis et pire : la fille pour qui j'aurais pu crever.
Putain de merde. Rien que le fait de penser à elle me brisait le cœur. Sans compter les conditions dans lesquelles on s'était quittés. Je savais qu'elle s'était attachée et ça aurait était une chose géniale si je n'avais pas su qu'on allait se séparer. Parce que l'amour c'est préférer le bonheur de ceux qu'on aime au notre ; j'avais préféré ne rien lui dire et lui faire croire que j'étais un enfoiré pour que ça soit plus facile pour elle de se remettre de mon départ, quitte à ce que ça soit moi qui souffre. Du moment qu'elle était épargnée, ça m’allait.
Je pensais également à ma mère et mes frères et sœurs qui eux aussi devaient souffrir de cette situation. Will avait pu échapper à ses griffes car il était majeur, contrairement à moi.
Je sortis de mes pensées en entendant la sonnerie qui annonçait la fin des cours de cette journée. Je rangeai en vitesse mes affaires pour m'en aller le plus rapidement possible. Pressé de quitter cet établissement que je détestais déjà après quelques jours de cours seulement.
Je poussai les portes battantes avec mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. Je souris faiblement en entendant le début de Roman Holiday de Halsey, une chanson que j'avais connue par Cheryl .
Mais mon sourire s'envola aussi vite qu'il était apparu lorsqu’une petite blonde aux yeux bleus me tapota l'épaule.
J'enlevai un écouteur en la fixant froidement .
- Oui ? Tu as besoin de quelque chose ?
Elle baissa le regard vers le sol en rougissant comme Cheryl le faisait lorsqu'on lui faisait un compliment mais ma rousse elle était bien plus mignonne que cette inconnue.
- J'ai vu que tu étais nouveau et je me suis dit que qu'on pourrait faire le chemin du retour ensemble vu que t'habites en face de chez moi.
Je restai un moment à la fixer sans ciller pour voir si elle était sérieuse puis finis par soupirer en comprenant que malheureusement oui.
- Écoute je suis peut-être nouveau mais je n'ai clairement pas besoin de quelqu'un qui me raccompagne chez moi ok ? Et même si ça avait été le cas, j'aurais préféré avoir un autre compagnon de route que toi.
Son visage vira au cramoisi dès que ma phrase fût achevée.
Ne lui accordant pas plus d'attention je tournai les talons, la laissant plantée là avec son regard choqué et son visage rougi par la honte de s'être pris un refus aussi sec.
J'étais peut-être méchant mais pour ma défense j'étais en colère. En même temps comment ne pas l'être avec ce qui se passait ces derniers temps dans ma vie ? Au risque de me répéter, j'avais tous perdu d'un seul coup. Ce connard n'arrêterait jamais de gâcher ma vie.
Sentant une boule se former dans ma gorge je clignai plusieurs fois d'affiliées des yeux en tentant de chasser les larmes qui me brouillaient la vue.
***
Ça faisait exactement quarante-huit jours que j’étais là et je n'en pouvais déjà plus. C'est pour celaz que j'avais décidé de fuguer. Enfin, ce n'était pas réellement une fugue car j'avais décidé de passer prendre mes amis pour qu'ils se joignent à moi. En réalité c'était plutôt une sorte de road-trip. La seule différence était que j'avais décidé de le faire même pas vingt-quatre heures plus tôt et que Cheryl et les parents de notre bande n’étaient pas au courant. Le mot fugue collective serait peut-être plus appropriée. L'idée m'était venue un après-midi lorsque je fouillais dans le bureau de mon paternel pour essayer de trouver des indices sur les raisons de sa soudaine prise de conscience ; c'est ainsi que j'avais dégoté une liasse de billets dans un de ses tiroirs. Cette idée m'étais venue comme ça d'un coup .
Tout était prêt pour ce projet. J'avais l'argent , la jeep et la bande d'amis. La seule chose qui restait était de convaincre ma jolie rousse de nous accompagner. Car sans elle ce road-trip n'aurait plus aucun sens à mes yeux. Mais ça allait être difficile de la convaincre vu comment on s'était quittés.
C'est pour cela que j'avais mis en place un plan qui devrait être réussir. J'avais demandé à Betty d'inviter toutes les filles faisant croire à Cheryl qu'elle avait soudain besoin d'eux. En les invitant chez elle, les filles amèneraient des affaires pour passer la nuit et de ce fait notre rousse aurait son sac prêt. Puis lorsque je serai arrivé sur les lieux avec les garçons, elles sortiraient nous rejoindre après avoir reçu un message de ma part. Cheryl qui serait certainement intriguée de les voir descendre les suivrait sans doute pour comprendre, et ce serait à ce moment-là que je devrai jouer de tous les arguments que j'avais en stock pour la pousser à se joindre à nous. Normalement si la chance était avec moi, tout devait se dérouler sans problème.
Souriant je refermai la portière de ma voiture veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas alerter l'homme qui me servait de géniteur.
***
Red Bank ; 3 : 17 :
- Tu nous a manqué mon pote, me confia Dylan en passant son bras autour de mes épaules.
- Vous m'avez manqué aussi mais parle moins fort tu veux ? le réprimandai-je .
Il rit silencieusement.
- J'avais oublié qu’une jolie rousse est là-haut.
Je levai les yeux au ciel agacé par sa réplique.
- Tais-toi et laisse-moi envoyer mon message.
[ Moi : On est là ]
A peine une minute après je reçus sa réponse.
[ La chèvre : Ok je descends ]
Dès que je lus son message mon cœur se mit à battre fortement.
Et si elle refusait de venir ?
Stressé je me passai une main dans les cheveux en faisant les cents pas.
Mais je ne pus pas continuer à me torturer l'esprit car je sentis soudain une personne me sauter sur le dos. Par réflexe je soutenu ses cuisses. En sentant une odeur de noix de coco je sus que c'était ma meilleure amie.
- Charlieee ! Tu m'a tellement manqué loser.
Je la retournai pour la prendre dans mes bras.
En entendant une petite voix cassée, je lâchai mon amie pour me retourner lentement avec un petit sourire niais.
- Charlie ?
VOUS LISEZ
At My Best
Teen FictionNous avons tous besoin d'une famille, d'un ami ou tout simplement de quelqu'un qui nous soutient. Mais Cheryl n'a rien de tout cela: ayant vécu dans l'ombre de sa grande sœur, elle n'a jamais été remarquée. Même lorsque sa soeur part faire ses étud...