Chapitre 16

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Dimanche soir, je décide de lui envoyer ma réponse.

« Bonsoir, j'espère que ton w-e s'est bien passé. J'ai eu le temps de réfléchir à ta proposition. Je voulais simplement te dire que je serais très heureuse de rejoindre ton équipe. »

Je ne mentionne pas la deuxième proposition, je préfère lui donner ma réponse en direct. Dans les minutes qui suivent, il m'appelle. Il me dit combien il est ravi de ma décision. Il m'avoue qu'il a déjà mentionné mon nom à certains de ses proches conseillers. D'après lui, tous seraient enchantés à l'idée d'accueillir une nouvelle recrue. Je lui fais part de mon désir de les rejoindre au plus vite. Il me donne rendez-vous pour le lendemain matin afin d'organiser ma venue dans les détails.

C'est enthousiaste à l'idée de le revoir que je me réveille le lundi matin. Je me présente de bonne heure au QG du mouvement. Cette fois-ci on me laisse entrer sans problème, je suis attendue. Je retrouve la dame qui était venue à mon secours la fois précédente. Nous discutons quelques instants. Elle semble être au courant des intentions d'Emmanuel à mon égard. Elle me conduit à son bureau. La porte est grande ouverte. Il relève la tête de sa pile de dossiers. Son regard croise le mien. Je me rends compte à quel point il m'a manqué ces trois derniers jours.

-Maria, bienvenue, dit-il avec un grand sourire. Anne, est-ce que tu veux bien fermer la porte derrière toi s'il te plait? Merci.

Je fais un rapide tour d'horizon de la pièce. La décoration est minimaliste, dans l'esprit start-up.

-Assieds-toi je t'en prie. Comment vas-tu ? Tu n'as pas changé d'avis depuis hier ?, me questionne-t-il.

-Non je suis on ne peut plus sûre. Enfin, ça dépend aussi de ce que tu me proposes, répondis-je, tout en prenant place en face de lui.

-En fait comme je te l'ai dit on n'a pas un job spécifique à te proposer. Comme tu le sais peut-être on doit déménager dans les semaines qui viennent, ce serait bien d'avoir quelqu'un pour assurer le bon déroulement des opérations.

-D'accord, ça ce serait à court terme, mais à long terme ?

-En parlant avec les autres on s'est rendu compte qu'il nous manquait une personne pour coordonner disons les ressources humaines à la fois en interne et en externe. Ici, on aurait bien besoin d'une personne qui ferait le lien entre l'équipe, les soutiens et le reste des membres. C'est plus ou moins ce que tu faisais avant n'est-ce pas?

-Oui, entre autres. J'ai été formée à la gestion d'équipe durant mes études. Je pense avoir les compétences pour assurer ce poste, avançai-je.

-Tu serais en contact avec moi la plupart du temps, me dit-il, avec son plus beau sourire. Même si ce n'est pas pour tout de suite, on va avoir besoin de candidats pour les législatives, dans le cas où on réussit. On a déjà pas mal de demandes.

-Il faudrait commencer à créer des listes de façon à pouvoir procéder à des sélections le moment venu.

-Tout à fait. Tu sais quoi on devrait aller parler de tout ça avec le reste du groupe. Je vais te présenter aux membres de l'équipe restreinte et on avisera avec eux.

Je me lève à sa suite et me dirige vers la porte. Lorsque je m'apprête à saisir la poignée, sa main apparait sur mon côté droit pour arrêter mon geste. Je me retourne et me retrouve comme prisonnière de ses bras, ce qui n'est pas pour me déplaire.

-Tu refuses de me laisser sortir ?, le taquinai-je.

-Tu as réfléchi à ma deuxième proposition ?, susurre-t-il à quelques centimètres de mon visage.

Pour toute réponse, je me hisse sur la pointe des pieds, tout en inclinant son visage vers le mien pour unir ses lèvres aux miennes. Déjà, ses mains glissent sur mes hanches et remontent le long de mon dos. Je m'agrippe à sa nuque lorsqu'il approfondit le contact. Mes formes épousent les siennes, la chaleur de son corps m'envahit. Je voudrais que jamais il ne me lâche.

Un coup toqué à la porte vient interrompre ce moment hors du temps. Je reprends vite mes esprits et m'éloigne rapidement de lui. Pour mon premier jour de boulot, je ne souhaite pas être découverte dans une telle situation. Un homme passe la tête par l'entrebâillement.

-Je ne vous dérange pas ?, dit l'homme.

Juste un peu, pensai-je.

-Non, entre Richard. J'allais justement venir te présenter Maria.

-Enchanté, dis-je, lui tendant une main.

-Moi de même. C'est vous qui rejoignez l'équipe ?

-C'est exact.

-On était en train de discuter de la place qu'elle pourrait occuper. Je voulais qu'on en discute tous ensemble et faire les présentations par la même occasion.

Ce n'est pas exactement ce que nous étions en train de faire à l'instant mais peu importe.

-Allons-y dans ce cas, propose Richard.

Emmanuel me lance un clin d'œil puis je les suis. Il me présente tour à tour aux personnes que nous croisons. Tous me souhaitent la bienvenue. Nous nous réunissons en petit comité dans la salle de conférence pour discuter des derniers arrangements.

-Je vais te faire visiter les lieux, me propose Emmanuel quand la réunion se termine.

J'ai déjà eu l'occasion de faire le tour du propriétaire, il cherche simplement une excuse pour se retrouver seul avec moi. Dès que l'opportunité se présente, il m'attire dans un renfoncement à l'abri des regards.

-Pas ici, chuchotai-je, de peur d'être entendue.

-Pourquoi pas ?, me répond-il sur le même ton.

-Je ne veux pas qu'on nous surprenne. Tu ne crois pas qu'on devrait garder cette relation secrète, pendant un petit temps du moins ? Ce n'est pas raisonnable. Qu'est-ce que les gens vont penser ?

-C'est la seule raison ?

-Oui, pourquoi ?

-Tu ne doutes pas de tes sentiments ?

-Pas un seul instant, dis-je, ma main caressant sa joue.

Il en profite pour passer ses bras autour de ma taille, posant ses mains au creux de mes reins.

-Qu'importe ce que les gens pensent ou disent, affirme-t-il, j'ai envie de crier mon amour pour toi sur tous les toits.

-Tu exagères, rigolai-je.

Je ris mais c'est pour mieux cacher mon trouble suite à sa déclaration enflammée.

-A peine. Tout a été un peu vite entre nous, et ça n'a pas toujours été évident c'est le cas de le dire. A partir de maintenant, j'ai envie de construire notre relation sur des bases solides et durables. Tu n'es pas de cet avis ?

-Si, bien sûr. Simplement j'ai du mal à exprimer mes sentiments comme tu le fais. Mais je te promets que ça viendra, avec le temps. Pour ce qui est de l'officialisation de notre relation, laisse-moi une semaine, le temps de m'intégrer.

-D'accord, si c'est ce que tu veux. Tu verras que tout se passera bien ici, je veillerai sur toi, me dit-il en passant une main dans mes cheveux. En attendant, je ne sais pas comment je vais faire pour te résister.

Il dépose de doux baisers le long de mon cou, difficile de ne pas céder à ses avances. Alors je relève son visage à l'aide de mes mains pour l'embrasser passionnément. Nos lèvres s'effleurent, s'épousent et se séparent comme pour mieux recommencer depuis le début, encore et encore.



Une deuxième chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant