La douce sonnerie de mon réveil me réveilla à six heures et demie tapantes, comme chaque matin. Je me levai tranquillement, allai prendre mon petit-déjeuner. En remontant dans ma chambre, mon réflexe a été de regarder mon portable, comme si j'espérais quelque chose. Aucun message. L'inconnu d'hier ne m'avait rien envoyé dans la nuit, et tant mieux.
En sortant de chez moi, je fus surprise par le vibrement de mon téléphone. C'était le numéro d'hier. Je pensais qu'il me lâcherait, mais c'était beaucoup trop beau pour être vrai !
<06 ** ** ** **> 02/03/17 - 7h26 : Hey ! Comment vas-tu aujourd'hui ?
<Moi> 02/03/17 - 7h26 : Je vais très bien, merci.
C'était une réponse sèche, et j'espérais qu'il comprendrait que je n'ai pas envie de me prendre la tête avec lui.
<06 ** ** ** **> 02/03/17 - 7h27 : Moi aussi je vais bien ! Tu fais quels horaires aujourd'hui ?
<Moi> 02/03/17 - 7h28 : Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Tu me parles comme si on se connaissait ! Qu'est-ce que ça t'apporte de parler avec moi ?
J'arrivai à l'arrêt de bus. Il y avait un vent glacial qui traversait mon petit manteau. Des frissons me parcoururent les jambes. Il faut dire que s'habiller aussi peu alors que nous étions en mars, ce n'était pas très intelligent. Mais je n'y pouvais rien, je détestais les gros manteaux. Je me sentais trop boudinée dedans, et de plus, les salles de classe (c'est-à-dire là où je passais les 3 quart de mon temps) étaient des saunas, avec une odeur nauséabonde de transpiration.
À la pause déjeuner, avant d'aller au réfectoire, je sortis de l'enceinte du lycée et m'assis sur le bord d'un muret qui était devant le grillage. Je sortis une cigarette et l'allumai. J'en tirai quelques bouffées puis je sortis mon téléphone portable que je n'avais pas regardé depuis le dernier SMS que j'avais envoyé à l'inconnu. J'avais un message.
<06 ** ** ** **> 02/03/17 - 7h30 : Pourquoi es-tu aussi agressive ? Je n'ai rien dit de mal. Tu n'as pas l'air habitué au virtuel, toi !
<Moi> 02/03/17 - 12h07 : Non, je ne parle jamais à personne.
Je finis ma cigarette, puis je rentrai de nouveau dans la cours du lycée puis me dirigeai vers le réfectoire.
<06 ** ** ** **> 02/03/17 - 12h08 : Oui, j'ai remarqué ça. Je te vois souvent seule, dans les couloirs.
Ça, c'était flippant. Je venais de sortir du self, et je m'empressai de regarder mon portable. J'étais en train de marcher, mais je m'arrêtai net pour observer autour de moi. Il savait donc vraiment qui j'étais, il savait à quoi je ressemblais, alors que moi je ne connais même pas son prénom. J'avais l'impression d'être surveillée. Si ça se trouve, je le croisais tous les jours, sans le savoir.
<Moi> 02/03/17 - 12h47 : Tu me surveilles ?!
Puis je repris mon chemin, et remettant mon portable dans ma poche arrière.
Longue journée ennuyante. Plus les jours passaient, plus ils se ressemblaient. Chaque soir, une fois rentrée chez moi, je me disais "ouf", et puis chaque matin en me levant je me disais "merde". Les heures défilaient, et ma joie fut immense quand la sonnerie de la fin du dernier cours retentit. Parfois, il m'arrivait de me plonger dans un rêve tout en restant éveillée. Je m'imaginais loin d'ici, dans un endroit paradisiaque. Évidemment, ces rêveries m'avaient forcément amenée à louper des grandes lignes de cours, mais personnellement je ne voyais pas l'intérêt de savoir la masse d'une molécule ou encore de connaître toute la vie de Napoléon. Ce qui me plaisait à moi, c'était écrire. Rédiger, inventer, créer un autre monde. L'écriture était ce qui me permettait d'inventer mon propre univers.
<06 ** ** ** **> 02/03/17 - 12h59 : Non, je ne te surveille pas. Je t'observe, enfin plutôt quand je te croise dans les couloirs, tu attires mon attention.
<Moi> 02/03/17 - 17h02 : Euh là ça devient carrément flippant...
<06 ** ** ** **> 02/03/17 - 17h03 : Pourquoi donc ?
<Moi> 02/03/17 - 17h04 : Mec, je te connais même pas, et toi tu me vois et tu me reconnais tous les jours, sans que je le sache. Tu as eu mon numéro je ne sais pas comment. D'ailleurs qui me dit que tu inventes pas, que c'est pas juste un gage et que tu n'es pas en train de te marrer derrière ton écran ?!
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Messages anonymes
Ficção AdolescenteJ'étais de nature seule. Vous savez, ce genre de fille que personne ne remarque, qui voit tout mais qui ne dit rien. Ma solitude me convenait parfaitement, mais un jour, je reçus un message d'un inconnu, jamais je n'aurais imaginé qu'il changerait a...