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J'entre dans la maison de Hec, loin d'être serein et la tête un peu ailleurs. Je ne sais pas ce qu'il me réserve et j'avoue, je flippe un peu. Hector n'est pas réputé pour sa compréhension et sa gentillesse, et je le sais bien. Il m'a donné deux semaines pour rembourser ma dette, ce qui est, en soi, déjà une preuve qu'il m'aime bien. S'il ne pouvait pas me piffrer, il m'aurait à peine laissé deux jours. Donc je devrais même le remercier je crois. Enfin bref... 

J'avais déjà un plan tout tracé dans ma tête. J'ai 8000 de côté pour la moto que j'avais prévu d'acheter. Tant pis, je n'en ai pas réellement besoin alors ça peut attendre. C'était un caprice comme un autre alors sauver ma tête avec ce fric est bien plus intelligent. Oui, il m'arrive quand même de réfléchir et d'être rationnel, enfin des fois. J'ai beau n'être qu'un petit con qui fait de la merde, j'ai un cerveau, et surtout pas l'envie de crever dans une décharge publique avec une balle dans le crâne. Hec en a flingué pour moins que ça, alors mieux vaut que ma cervelle fonctionne à plein gaz si elle ne veut pas se retrouver explosée sur un trottoir. Pour les 7000 manquants, je comptais faire quelques courses, et affronter ce fils de chien de Drake. J'aurai pu encaisser les 7000 à l'aise. Mais devoir gérer ça avec Hector ne m'enchante pas du tout. Je sais que si je foire son plan, je suis bon pour la morgue, et clairement, je n'ai pas prévu que crever à vingt piges. J'espère sincèrement qu'il ne me prévoit pas un plan trop pourri, et que je serai à la hauteur sinon : bye bye Skully.

J'avance sans montrer mon angoisse vers le salon accompagné de Blaine et trouve Hec affalé dans son immense canapé d'angle en cuir, un verre à la main et deux pétasses en soutif qui se frottent à lui. La pièce habituellement assez claire est baignée dans le noir. Seuls les néons bleus du bar illuminent un peu l'endroit. C'est un vrai fumoir là-dedans et je comprends assez vite pourquoi en voyant tous les cadavres de joints éparpillés sur la table basse. Mes yeux se fixent ensuite sur les rails  de poudre blanche qui trônent également sur cette table. Je préfère ignorer ça et me concentrer sur les odeurs d'herbe et de Whisky. 

- Ahhh te voilà ! s'écrit Hec après avoir avalé une gorgée de son verre. Pose ton cul, fait-il en tatonant le canapé de sa main libre.

Les deux bimbos s'écartent pour me laisser la place et je m'exécute sans prononcer un mot, intimidé.  Je n'ai pas intérêt à la ramener sinon je ne donne pas cher de ma carcasse. Allé Skully, on respire...

- Tu sais te faire désirer mon petit Skully, dit-il souriant. Ne. Refais. Plus. Jamais. Ça, ajoute-t-il en approchant son visage du mien et serrant les dents. J'espère au moins que t'as pris ton pieds, fait-il en reprenant sa place initiale. Il paraît que tu t'es dégoté une jolie poupée... Tu partages ?

- Quoi ? dis-je choqué.

- Ta pétasse ? Tu l'as fait tourner ?

Je regarde Hec sans savoir trop comment réagir. Hors de question que ce mec touche à Sarah ! Mais comment lui dire ça sans signer mon arrêt de mort ? Putain ! Tout un tas d'images me remplissent alors la tête. Imaginer Sarah à côté de ce type me fait froid dans le dos. Une atroce vague de chaleur grimpe de mon ventre jusqu'à ma tête et j'ai presque l'impression que je pourrai tomber dans les vapes si je ne contrôlais pas respiration. Bordel non ! Pas Sarah ! 

- Ça va, détends-toi, se marre Hector. Putain la gueule que tu tires ! continu-t-il. Mandy, viens détendre un peu mon ami ma belle. Il n'a pas l'air dans son assiette. 

- Quoi ? dis-je en voyant la brune se coller à moi. Non, c'est bon ça va, fais-je en retirant les mains de Mandy posées sur mon torse. 

- Oh allé bébé, laisse-toi faire, dit cette grande et belle brune en frottant sa main le long de ma cuisse. 

In my memoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant