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Bon bah j'aurais essayé... Comment ai-je pu être aussi con et croire qu'elle ne verrait pas mon manège ? Elle me connait trop bien pour se laisser berner par mon attaque peu subtile. 

— Il faudrait vraiment qu'on parle Noah, lâche-t-elle sagement, le regard tendre.

— Je sais, dis-je soudain mal à l'aise. 

Je nous conduis donc jusqu'à ma chambre, le pas plus qu'hésitant. Sarah prend ma main comme si elle voulait m'encourager. Je ne sais pas comment elle fait pour rester si calme. Moi, mon coeur tambourine dans ma poitrine comme un fou. Je le sens, je l'entends même. Il me semble même ne jamais avoir eu autant peur d'affronter quelqu'un. Devoir faire face à son regard, à sa mine déçue, ça me retourne les tripes et ça me fait mal. Je savais que le moment de tout lui dire arriverait, je pensais juste avoir plus de temps. J'ai peur qu'elle s'éloigne aussi vite qu'elle est revenue dans ma vie. Si peu de temps que nous nous sommes retrouvés, elle partirait sans se retourner, comme si elle ne m'avait jamais revu. Elle m'oublierait... Cette simple idée me donne clairement envie de vomir. Il ne faut pas qu'elle me fuit. Il ne faut pas qu'elle m'oublie. Je ne veux pas qu'elle m'oublie !

Nous entrons dans ma chambre, je regarde ma belle Sarah Jane épier mon chez moi, mon repère. Elle ne dit rien et son silence ne fait qu'agrandir mon trouble. J'ai envie de lui dire de s'asseoir mais je me tais lorsque je constate que mon lit est en désordre. Je m'y rends alors pour remettre correctement ma couette en place, tout en essayant de rassembler mes idées par la même occasion. Putain c'est si dur ! Je ne sais pas comment amener les choses sans l'effrayer, comment lui faire comprendre le bordel sans nom de ma petite vie minable. 

— Noah ? Détends-toi, fait-elle rassurante. Pourquoi tu te mets dans un état pareil ?

— J'ai peur, avoué-je en m'installant sur le rebord de mon lit. 

— T'as peur de quoi ? dit-elle en riant et venant à côté de moi. 

— Sarah, dis-je dans un souffle en prenant son visage dans mes mains, j'aurai aimé, j'aurai tellement aimé être différent... 

— Parle-moi Noah, c'est tout. Dis-moi comment tu veux être différent.

Prenant mon courage à deux mains, je me lance.

— J'aurai aimé que tu sois fière de moi... Mais il n'y a pas de quoi être fier de ce que je suis. 

— Et tu es quoi ? Dis-moi, ce que tu es, dit-elle le ton plein de compréhension et les yeux d'une douceur infinie.

— Mauvais pour toi, lâché-je sans oser la regarder dans les yeux. 

— Je ne vois absolument rien de mauvais en toi Noah, affirme-t-elle en m'obligeant à soutenir son regard. 

— Tu dis ça parce que tu ne sais rien. Je ne te dis rien. Sarah, je suis tellement désolé... Tu ne vois pas la vraie personne de que je suis. Je ne suis pas un mec bien. Je vole, je tabasse des mecs pour me faire du fric, je fais des courses illégales, et maintenant, je fais même le boy pour un putain de connard ! Et parce que quoi ? fais-je en me levant. Parce que j'ai fait de la merde ! Oh mais remarque, je peux être fier de moi hein, parce que pour faire de la merde je suis plus fort ! dis-je en m'agitant. 

— Noah...

— Un vrai champion ! Le Super Skully de la loose ! 

— Noah...

— Je me demande même pourquoi je ne suis pas encore en taule tiens !

— Noah ! Ça suffit !

Je me stoppe net et observe ses yeux bouleversés. Je la regarde se lever ensuite, se saisir de mes mains et me fixer. Putain qu'est-ce que je l'aime ! 

— Je ne vais pas partir. Tu ne me feras pas fuir. Je t'aime et c'est tout.

— Comment tu peux dire ça ? Avec tout ce qu'il se passe en ce moment, c'est dangereux que tu sois près de moi.

— Noah, si tu n'arrêtes pas d'essayer de tout faire pour que j'ai peur, c'est moi qui serais dangereuse pour toi compris ? annonce-t-elle les yeux plein d'amour. 

— Comment tu fais ? dis-je en la serrant dans mes bras.

— Comment je fais quoi ? murmure-t-elle contre mon torse. 

— Pour être toujours là... 

— Tu pourras faire ce que tu veux, dire ce que tu veux, je t'aimerai quand même. Comme le jour où tu avais casser mon stylo porte-bonheur à la maternelle. Comme toutes les fois où j'ai attendu que tu répondes à mes lettres. Comme le soir où j'en ai eu marre d'attendre que tu te décides à m'embrasser au lycée. Je t'aime et c'est tout. Tu veux changer, alors change. Et je serais là pour t'aider.

— Mais comment je peux changer tout ce que je m'applique à faire depuis des années ? Je ne sais pas comment faire pour être quelqu'un de bien. Je veux que tu sois fière d'être auprès de moi. Je veux être ton Super Noah... Mais je ne peux pas, pas maintenant.

— Demain alors ? dit-elle souriante. 

— Si c'était si simple... 

— Ça le sera un jour où l'autre.

Je me sens mieux de lui avoir dit une partie de la vérité. Même si Sarah ignore tellement de choses, elle connaît tout de même quelques un de mes faux pas. Elle n'a pas l'air de me juger, et ça me rassure. Soudain plus apaisé, je pose doucement mes lèvres sur les siennes pour m'imprégner de sa douceur, de sa chaleur. Je ne peux me retenir de la serrer toujours plus dans mes bras alors que les mains de Sarah voyagent dans mon dos, sous le tissu de mon t-shirt. Je frissonne sans attendre, percuté par une vague  de sensations délicieuses. Mes mains encadrent son doux visage, puis je laisse mes doigts plonger dans ses boucles blondes. Nos langues ne tardent pas à se trouver, provoquant à nouveau une décharge d'envie dans tout mon corps. Notre baiser se fait  passionné très vite. Je décide ne pas perdre une seconde de plus et nous dirige vers le lit. Lorsque Sarah bute contre le rebord, je casse notre étreinte pour jauger ses réactions. Je ne dis rien et contemple ses traits ainsi que ses joues rosies par le désir. Je la regarde ôter sa veste, puis son pull pour m'offrir une vue magnifique. Elle se saisit ensuite de mon t-shirt pour le retirer également. Je suis soulagé une fois de plus qu'elle et moi sommes sur la même longueur d'onde. J'ai tellement besoin d'elle, de sentir son corps chaud contre le mien, de voir à quel point elle m'aime dans ses yeux, de l'entendre prononcer mon nom dans un râle de plaisir. 

— Tu peux changer tout ce que tu veux Noah, tant que tu me montres que tu m'aimes.

— Oh oui je t'aime Sarah Jane.

Elle pose alors tendrement ses lèvres sur les miennes et j'en savoure chaque seconde. J'ai bien l'intention de lui prouver combien je l'aime, et maintenant. 

J'hésite

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J'hésite...
Le chapitre suivant n'étant pas encore commencé, je me tâte à faire monter la température ou à vous refroidir direct 😂

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