In my memories

[ 33 ] Sarah

Comment ça pourrait en être autrement ? Bien-sûr que je l'aime et peu importe ses erreurs. Rien de ce qu'il pourra faire ne me fera changer d'avis. Et même si je décidais de ne plus l'aimer, je ne suis pas maître de mes sentiments. S'il y a bien quelque chose qui ne se contrôle pas, c'est ça, les sentiments. Même si Noah fait des erreurs, beaucoup trop sûrement, il n'est pas trop tard pour se racheter une conduite. S'il a des regrets, il serait dommage qu'il s'arrête dessus sans essayer de faire les choses différemment. On ne peut vivre sereinement avec des regrets et des "si j'avais fait autrement". Sa vie, il l'a mené ainsi, il doit assumer ses actes s'il veut enfin avancer et devenir la personne qu'il souhaite. Et comme je lui ai dit, je serai là pour l'accompagner s'il le veut bien. Je ne l'abandonnerai pas, jamais. Il est clair qu'il a bien changé, mais au fond, je vois toujours le petit Noah que j'ai connu. Ce mignon petit Noah qui a bien voulu être mon ami un jour, qui m'a faite rire mais aussi pleurer, à qui j'ai volé mon premier baiser, et à qui j'ai offert bien plus. 

Emmêlés dans ses draps, nous reprenons nos esprits partis bien loin au pays de l'extase. Je ne peux pas comparer avec le peu d'expérience que j'ai vu qu'il est le seul homme à me connaître de cette façon. Mais je ne voudrais connaître ça avec personne d'autre.  Alors qu'il est allongé sur le ventre, les bras croisés sous sa tête, je laisse mes doigts aller et venir sur son immense tatouage. 

- T'as dû avoir tellement mal, dis-je toujours impressionnée par la taille du dessin dans son dos. 

- Ça dépend des fois. J'ai eu dix séances avant qu'il soit terminé. Mais franchement, le pire reste le remplissage. Apres plusieurs heures, je peux te dire que je ne faisais pas le fier, rit-il. 

- J'aurai trop peur de faire un truc comme ça, avoué-je. 

- Depuis quand la grande Sarah Jane a-t-elle peur ?

- Bah je n'ai jamais dit que j'étais parfaite, ris-je. 

- T'es tellement plus que parfaite, fait-il en caressant mon visage. 

Je lui souris comme une débile, et je dois probablement être en train de rougir également. Qu'est-ce qu'on peut avoir l'air stupide quand on est amoureux. Mais bon, je vais devoir faire avec et avoir l'air bête pour encore un bon bout de temps, car ce n'est pas demain la veille que Noah Perretta sera chassé de ma tête.

- Tu me fais confiance ? demande-t-il ensuite.

- Evidemment. C'est quoi cette question ? me moqué-je.

Je le regarde me donner un de ses plus beau sourire avant de se jeter hors du lit. 

- Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je amusée. 

- Habille-toi, je t'emmène quelque part, fait-il le ton joyeux, le sourire aux lèvres.

- OK.

Je me lève à mon tour et me rhabille sans attendre. Le voir dans cet état me motive comme jamais à lui faire plaisir. 

- Euh, par contre, on en a pour longtemps ? dis-je soudain en me rendant compte de l'heure qu'il est.

- Ça dépend, pourquoi ?

- Je bosse au Krak à midi. 

Noah me sourit de plus belle et part à la recherche de quelque chose dans la pièce. Il s'arrête ensuite sur ma veste posée au pied de son lit à même le sol. Il s'empresse de fouiller dans mes poches comme un gamin chercheur de trésor. Je le vois prendre mon téléphone portable et taper ses doigts dessus, heureux.

- Voilà, tu ne bosses plus au Krak ce midi, affirme-t-il fièrement en replaçant mon portable dans la poche de ma veste. 

Je me dépêche d'aller regarder ce qu'il a bien pu trafiquer avec mon téléphone. Mon Super Noah n'a rien trouvé de mieux que d'envoyer un message à mon boss.