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Nous voilà presque arrivés à Chicago quand Hector me demande de dire aux Pearce de nous retrouver chez lui dans vingt minutes. Je m'exécute et envoie un message à Blaine sans  tarder. Le trajet s'est fait en silence. Hec n'a pas prononcé un seul mot, et j'ai fait de même évidemment. Loin de moi l'idée de le mettre encore plus en rogne que ce qu'il n'est déjà. J'espère vraiment qu'on va pouvoir trouver un arrangement sans faire trop de dégâts. Quand je repense au fait qu'il a dit que Mason et Drake étaient déjà morts, j'en ai froid dans le dos. J'ai toujours su que ce mec était capable de tuer sans scrupules, mais en prendre pleinement conscience me fout la trouille. Il n'aura aucun remords à me buter non plus et je parie même qu'il prendrait son pieds. Je sais bien qu'un jour je vais sûrement  devoir faire face à mes erreurs, mais pas aujourd'hui. J'aimerai avoir la chance de changer avant que ma vie ne s'arrête. Je ne demande pas dix, vingt ou trente ans, juste le temps de prouver à Sarah que je suis digne d'elle.

Enfin chez Hec à Chicago, j'aperçois la voiture de Blaine garée juste devant sa baraque. Allen est à côté de lui à la place du passager. En revanche, aucun signe de ma belle Sarah Jane. Quelque part, je suis soulagé qu'elle ne soit pas ici. Elle n'a absolument rien à faire chez Hector. Plus elle sera loin de lui, plus elle sera en sécurité. Elle le serait encore plus loin de toi Skully !

Tous sortis des voitures, Hector accoste Blaine.

— Blaine, à l'intérieur. Al, tu te barres avec ton pote, ordonne-t-il.

J'observe Blaine qui regarde son frère nerveusement. Lui, nerveux ? On aura tout vu ! Tout ça ne me rassure pas du tout.

Une fois dans la voiture avec Al, je m'inquiète de plus en plus. Et mon angoisse grimpe davantage quand je vois Allen démarrer la voiture sans rien dire.

— On ne l'attend pas ? demandé-je choqué.

— Hec a dit de partir, alors je pars.

— T'es sérieux ? On va le laisser là ? dis-je indigné.

— Tu ne veux pas arrêter de discuter un peu ? lâche Al, tendu.

Je pousse un soupire insatisfait et enchaîne.

— Et Sarah ?

— A la maison, annonce-t-il sans me regarder.

— Pourquoi elle n'est pas partie, avec tout ce merdier…

— On se le demande ! lance-t-il loin d'être aimable.

— Il t'arrive quoi là putain ? Tu n'as pas fini de m'envoyer chier ? dis-je perdu.

— Rien ! Je n'ai rien !

— Ouais c'est ça…

Je décide donc de ne pas insister. Allen est de mauvais poil. Moi aussi je ne suis pas franchement au mieux de ma forme mais ce n'est pas une raison. Est-ce que je l'envoie bouler moi ?

Le trajet se fait donc dans le silence le plus total. Même l'autoradio est éteint alors que Al déteste ça. Décidément, ce n'est pas la jour !

Arrivé la maison, je m'empresse d'aller dans ma chambre pour retrouver Sarah qui semble ne pas être dans l'une des pièces principales. La porte de mon antre ouverte, j'admire ma belle blonde endormie sur mon lit, les genoux recroquevillés sur sa poitrine, comme si elle  avait froid et tentait de se réchauffer. Je me faufile alors derrière elle après avoir refermé la porte. M'allonger me fait mal mais j'y fais abstraction. Je veux la sentir près de moi, juste quelques minutes et oublier un instant tout le bordel qui arrive dans ma vie en ce moment. Heureusement qu'elle est là d'ailleurs , sinon je ne sais pas comment je supporterais toutes ces pressions qui semblent ne jamais s'arrêter.

In my memoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant