In my memories

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Durant le trajet du retour, Blaine a tenté quelques approches pour détendre l'atmosphère. Je sais que je lui en veux d'avoir des secrets pour moi, mais je ne vais pas lui faire la gueule éternellement. C'est mon frère, comme mon sang, ma famille. Je n'ose pas imaginer ce que je serais devenu sans lui, mais pourquoi tant de mystère tout à coup ? Je ne lui ai jamais donné de raisons de me cacher des choses, alors pourquoi ? 

Blaine me pose quelques questions sur Sarah, il semble réellement s'intéresser à notre relation. Je réponds avec bonheur, parler d'elle me fait du bien. Penser à Sarah, simplement, c'est comme respirer. J'ai l'impression que j'étouffe quand je suis loin de cette fille, que je me consume à petit feu quand je l'oublie ne serait-ce qu'une seconde. Je me demande encore comment est-ce que j'ai fait pour vivre sans Sarah toutes ces dernières années. Il est clair que si elle devait encore partir, j'en souffrirais bien plus que la première fois où elle m'a laissé, et encore plus que la seconde. Je vois en elle un espoir pour mon avenir qui semble assez sombre. Sarah me donne envie de changer, d'avancer loin de ma vie d'aujourd'hui. Je veux qu'elle soit fière de moi et aime qui je suis si on met de côté mon quotidien. Sarah ignore encore tellement de choses. J'ai si peur qu'elle me fuit une fois qu'elle saura. Le meilleurs moyen pour moi de la garder, c'est de changer de vie maintenant. Mais avec ce putain de deal avec Hector, je suis pieds et poings liés pour l'instant. Tant que ce truc avec lui ne sera pas terminé, mieux vaut que je ne m'embrouille pas la tête à rêver d'une vie sage et tranquille. Il me reste encore un transport à faire pour lui, le dernier avant d'entrevoir la lumière. D'ailleurs, en parlant de Sarah, j'ai reçu plus tôt dans la matinée un message de ma douce mademoiselle Jane qui parlait d'une fête chez elle ce soir. Une fête improvisée à la dernière minute apparemment. Ce n'est pourtant pas son anniversaire ou je ne sais quoi. Je me demande ce qu'elle a à fêter... Elle m'a aussi dit d'inviter mes amis à sa fête si j'en avais envie. Autant dire que l'idée ne m'enchante clairement pas. Si jamais je décide de faire venir Al et Blaine, il va falloir que je les brief un bon coup avant. Ca me ferait chier que les Pearce parlent un peu trop à Sarah de nos activités pas trop légales. 

Arrivés au parking où j'ai récupéré la camionnette, j'aperçois Hec assis dans sa caisse. Une Mustang Shelby de 1967 gris anthracite. Putain le jour où je peux me payer ça... Si je veux une beauté pareille un de ces quatre, il va falloir que je mette des caisses de tartes aux F&M et que j'enquille un max de courses ! 

Tu n'es pas censé arrêter toutes ces merdes Skully ?! 

Je me gare à l'emplacement initial et coupe le moteur. Hector a l'air froid et dur, comme toujours ces dernier temps d'ailleurs. La clope au bec, il sort de sa voiture. Blaine et moi l'imitons et descendons du fourgon.

- Alors ? demande Hector.

- Tout roule, dis-je en lui balançant les clés pour qu'il les attrape au vol. 

- Y a intéret, dit Hec en renvoyant les clés dans ma direction. Garde-les, la livraison n'est pas finie.

- Comment pas finie ? T'as dit que je devais aller chercher le mathos à Détroit et le ramener ici. 

- Et alors ? Ca te contrarie de changer de plan ? Ouvre cette putain de camionnette et mets la moitié dans dans le Crafter derrière, fait-il en me désignant un autre utilitaire d'un signe de tête. Le reste, tu vas le livrer chez Mason. 

- Mason ? dis-je surpris.

- Mason, confirme Hector. Tu n'as pas besoin d'en savoir plus mon gars. Tu fais ce que je te dis, point barre. Blaine, prends le Crafter et conduis-le chez moi. 

- Skully peut prendre le Crafter. Je vais chez Mas...

- J'ai dit : prends le Carfter Pearce, dit-il menaçant.