Be My Child

3- Nouvelle venue

Le petit robot à pince entra à toute vitesse dans la chambre du Jotun, claquant la porte contre le mur, le faisant presque sursauter. Le tas de ferraille agrippa la tunique de Loki et tira dessus, à la manière d'un enfant qui souhaite qu'on le suive.
Refusant d'abord de bouger, le Dieu se laissa convaincre par JARVIS, qui indiqua que quelqu'un lui avait envoyé ses effets personnels.

Effets personnels ? Quels effets personnels ? Tout lui avait été retiré lors de son exil. Il ne possédait plus rien,hormis les vêtements qu'il portait.
Intrigué, il suivit le petit robot jusque dans le salon, où tous les Avengers hormis Thor,semblaient tenir un conseil de guerre, debout autour de quelque chose que le Dieu ne parvenait pas à voir.
Lorsqu'il entra dans la pièce, un silence glacial tomba sur les lieux.

Pour un peu, un Jotun aurait pu attraper un rhume.

Ce fut Tony Stark qui brisa la glace, l'air frais comme un gardon.

- Loki ! On désespérait de te voir ! On commençait à se demander si il ne fallait pas te glisser des pizzas sous la porte,histoire de te nourrir ! Merci Dumm-Dumm, lança-t-il affectueusement au robot qui bipa de contentement.
- Je ne pensais pas vous voir debout aussi vite vu tout l'alcool que vous avez ingurgité hier soir, répliqua sèchement Loki.

Aussitôt les regards assassins changèrent de cibles et se teintèrent de déception et de tristesse. Mais l'homme ne se démonta pas pour autant.

- Ah, ainsi c'est toi qui m'a ramené dans ma chambre !Merci Rudolph, je t'en dois une parce que si jamais Cap' m'avais trouvé comme ça, il m'aurait sûrement rasé !
- Ne vous méprenez pas Stark. Je ne l'ai fais que parce que l'odeur de votre vomi m'était insupportable. De plus, étouffé par vos propres fluides gastriques, votre cadavre aurait été très laid.
-Pourquoi ne pas l'avoir laissé mourir ? Demanda la Veuve Noire,une moue sceptique déformant son joli visage.
- Parce que si cela ne vous dérange pas de tuer un homme à terre, une femme ou même des enfants ce n'est pas mon cas.

La mâchoire de l'assassine se serra et le Dieu eut la vision furtive d'une lame se glissant entre les doigts fins de la femme.Cependant un hoquet terrifié brisa la tension soudaine qui avait envahi la pièce. Un hoquet qui n'appartenait à aucune personne ici présente.
Un hoquet arraché à la gorge d'un enfant.

Les humains se retournèrent tous vers la source du bruit, et Loki pu enfin voir ce qu'ils cachaient : un grand coffre en bois aux gravures rehaussées d'or, d'argent et d'émeraudes, aux dessins complexes. Mais ce qui surpris le plus Loki ne fut pas ce coffre, qui se trouvait originellement dans ses anciens quartiers à Asgard et qui aurait dû être brûlé, mais la fillette assise sur le couvercle.

Ses cheveux changeaient sans cesse de couleurs et de longueurs, de même que les traits de son visage n'étaient jamais les mêmes.
Les cheveux bouclés, raides, longs, courts, roux, bruns, blonds, les yeux en amandes, immenses, ronds, tombants, le nez en trompette,épaté, la bouche petite, grande, les lèvres fines, pulpeuses,rouges, roses, les joues rondes, creuses, roses, rouges, des tâches de rousseurs, une peau de lait, dorée, beige, rose, c'était à donner le tournis. La seule chose qui ne changeait pas dans cette débauche de visage était la couleur des yeux.
Ils étaient verts. D'un vert éclatant, vif, qui rappelait la couleur de l'herbe au printemps et qui brillaient autant que les pierres qui couvraient le coffre. Ils brillaient cependant de larmes contenues,et à la vue du regard jeté à la tueuse à gage, c'étaient des larmes de terreur.
Lorsque la Veuve Noire tenta de s'approcher d'elle en se mettant à son niveau, la gamine recula précipitamment,tombant de son perchoir dans un grand bruit. Alors que Captain America se précipitait pour l'aider, elle poussa un cri de terreur perçant et se précipita vers le Dieu du Chaos.
Les humains tentèrent de l'en empêcher, mais elle se faufila entre leurs mains comme une anguille et se cacha derrière les longues jambes du Jotun.
Le Super Soldat s'accroupit au sol et tendit la main vers l'enfant, comme vers un animal effrayé, et adoucit sa voix :