Proélefsi

Chapitre 3 ( partie 2 )

J'ouvre les yeux lentement et me redresse, une famille de bourdons semble s'être installée dans ma tête et ma vue est complètement floue. Je distingue quatre silhouettes penchées vers moi mais je ferme immédiatement mes yeux sous la pression de mon mal de tête grandissant.

Tiens les bourdons se réveillent.

Ils ne sont pas contents du tout vu le bruit qu'ils font...

-Tu crois que je l'ai rendue conne?

-Nan à mon avis elle l'était déjà avant.

 Doucement j'ouvre une nouvelle fois mes yeux, les laissant s'habituer à la luminosité de la pièce. Je distingue assez vite quatre tête que je prends le temps de les détailler.

  Celle que je remarque en premier est celle de la fille bizarre qui me suivait hier matin. Les cheveux presque multicolores, un visage maigre et fin mais qui semble malgré les couleurs peut banales en parfaite harmonie. Elle me fixe avec un sourire en coin qui ne me plaît pas du tout.

Le second visage tourné vers moi est dur, beaucoup plus âgé que le premier. Il semble m'en vouloir pour une quelconque raison que j'ignore.
A côté de moi se trouve un jeune homme aux traits fins et séduisants, ses yeux vert me transpercent littéralement et mon mal de crâne revient à la charge d'un coup.

Je tente de porter mes mains à ma tête mais un objet froid se colle contre ma tempe avant que je ne puisse faire le moindre geste. Je tourne lentement ma tête, faisant bouger l'objet en même temps et je croise le regard de mon agresseur.

Son unique oeil marron me dévisage avec froideur. Il vient de me faire comprendre un message très claire.

 Je bouge, il me tue.

Un flingue.

J'ai un flingue sur ma tempe.

Ok. Relativisons.

Cela pourrait être pire non ? Je pourrais être... je ne sais pas... si ça se trouve ce n'est qu'un rêve ! J'ai toujours fait des rêves bizarres.

L'homme resserre sa prise sur le revolver et exerce une pression supplémentaire contre ma tempe et sans réfléchir un instant je lance:

- De toute façon tu n'es pas réel.

Le borgne me fixe avec incrédulité, comme si je venait de me dénudé sur une place publique. Il pointe son pistolet en l'air et regarde ses complices avec malice. Il doit me prendre pour une folle.

Parfait.

 Je profite de ce moment d'inattention pour observer où je me trouve à la recherche d'une solution pour me sortir de là. Je suis enfermée dans une vieille voiture. Je remarque vite la portière non verrouillée à ma droite.

Je bondis vers ma droite et ouvre la porte. J'escalade mon voisin et me retrouve vite à l'exterieur de la voiture. Désorientée, je me met à courir et me rends compte que mes ravisseurs m'ont enlevé mes chaussures. Une balle frôle mon bras gauche mais je ne m'arrête pas.

Je cours en tavers du parking désert pour rejoindre la route. Malgré mon manque plus qu'évident d'exercice et le fait que je n'ai pas mes chaussures, j'atteint une vitesse de course convenable, sans doute poussée par l'adrénaline et la peur.

 Au bout de quelque minutes de course éffreinée , je ressens évidemment le besion de vérifier que personne me suit; cette erreur sera celle qui signera mon arrêt de mort. Le borgne est juste derrière moi : il m'attrape la taille et me hisse sur son épaule. Je remue les jambes dans le vide me débattant le plus possible mais rien à faire. Je suis vite reposée sur la banquette arrière de cette maudite voiture.