Chapitre 18

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Quand je me suis levée, j'avais mal à une oreille. La cause ? Roucoulou m'a vachement piqué avec son fichu bec pendant que je dormais. La cause ? J'ai eu un message d'Anna et les robes (celles que je lui avait prêté).

Bref, quand je me suis réveillée, j'ai littéralement pété ma coche.

Moi : CE N'EST PAS GENTIL ROUCOULOU ! TU SAIS CE QUE C'EST AVOIR DES OREILLES MOLLES COMME ÇA ? BEN NON ! TU N'ES QU'UN OISEAU AVEC DE STUPIDES PLUMES ! ARGH !

Pas besoin de préciser qu'il s'est enfui par la fenêtre après m'avoir entendue crier comme une cinglée. Il a laissé tomber les deux robes devant moi, avec la réponse d'Anna.

Il aurait pu au moins attendre QUE JE SOIS RÉVEILLÉE avant de me DÉVORER LES OREILLES BORDEL (et ça fait mal en plus...) !

Je ramasse le papier, je l'ouvre et je le lis.

Salut Lys,

Avant que tu m'envoies ces robes, j'ai toujours pensé que les princesses ne faisaient pas grand chose dans la vie et ne pensaient pas aux autres.

Ouais, moi aussi. Je crois qu'à peu près toutes les princesses que j'ai rencontré sont comme ça, sauf Élo.

Mais je vois bien que je me suis lourdement trompée ! Tu as un coeur généreux, prêt à tout pour aider les plus démunis, et cela est une grande qualité que peu de personnes ont.

... (ah... merci ? Comment réagir à ce genre de commentaire ?)

Je t'admire beaucoup. J'adorerai te rencontrer en personne un jour.

Elle m'admire ? Wow (étrange). D'accord (ok....).

Sinon, pour moi, je mène la belle vie ! Je n'ai pas revu ma belle-famille depuis mon mariage (...oui, elles étaient venues), et je suis heureuse !

J'espère que tu seras toi aussi heureuse un jour,

Anna

Elle m'admire et me souhaite d'être heureuse. Comment j'ai fait ou juste pour avoir une admiratrice à mes talons ? Ah oui, je lui ai envoyé des morceaux de tissu informes. C'était simple.

Dois-je lui répondre ? Pas pour l'instant. De toute façon, je n'ai rien à dire.

Je prends les robes par terre et je me rends à la salle des robes. Arrivée là-bas, j'en profite pour changer ma tenue et ranger les robes.

Je retourne ensuite dans le couloir et je vais vers la salle d'entraînement.

Je réfléchis. Je dois trouver une nouvelle stratégie d'attaque (ou de défense, bref de combat). Ça fait deux jours que je pratique la stratégie "mâchoire-ventre-entre-les-jambes".

Il faut d'abord être imprévisible. C'est essentiel dans un combat. J'ai vu que les mouvements de jambes sont imprévisibles quand je porte une robe, mais une fois le coup fait, c'est prévisible ensuite.

Mm... j'ai trouvé ! Il faut adopter la stratégie de l'étrangeté ! C'est-à-dire que je dois faire quelque chose d'étrange et de non-rapport au combat pour déstabiliser l'adversaire. Genre je dois pleurer la mort d'une... tomate, par exemple.

L'ennemi est redoutable. Il affronte la princesse aux cheveux luisants au clair de lune. Lui, n'est qu'un traître et un méchant homme. La princesse devra le vaincre pour accomplir sa destinée.

À grand sabre celui-ci, il abattit son arme vers l'épaule de la princesse. Celle-ci, pourtant armée d'une mince épée, esquiva son attaque en se mettant à genoux.

Elle releva la tête vers son adversaire. Ses yeux étaient imbibés d'eau. Incrédule, le traitre arrêta la bataille pour comprendre ce qui se passait.

-Je... je l'ai tuée, dit la princesse d'une voix faible, entre ses sanglots.

-Q... qui ? demanda l'ennemi, pensant que la princesse avait déclaré forfait.

-Amandine...

La princesse éclata en sanglots. L'ennemi s'agenouilla à sa hauteur.

-Pourquoi... elle... elle ne méritait PAS ÇA ! hurla la princesse, le coeur rempli de tristesse.

-Qui est... Amandine ? dit l'ennemi, complètement perdu.

-La... la tomate que... que j'ai tranché... SANS REGRET ! NI HONTE ! REGARDEZ LE MONSTRE QUE JE SUIS !

L'ennemi regarda la princesse. Toute trace de méfiance avait disparu, il ne pensait qu'à Amandine et la princesse qui aimait tant cette petite tomate...

-Mais j... commença la princesse.

L'instant suivant, elle avait donné un coup à la mâchoire de son assaillant. Celui-ci eut à peine le temps de comprendre que la mort d'Amandine n'était qu'une ruse, avait de recevoir un autre coup de poing droit dans ses côtes.

La princesse donna le coup final en donnant un énorme coup de pied droit entre les jambes de l'ennemi. Elle l'avait vaincu.

Et voilà comment déstabiliser un ennemi en agissant de manière étrange ! TROP GÉNIAL ! ET IMPRÉVISIBLE TOTAL !

J'ai aussi utilisé la technique d'attaquer en parlant, car ça, c'est imprévisible X 1000.

Il ne reste qu'à la tester sur le mannequin, maintenant... ok... je prends une épée rouillée... un... deux... trois... allez ! ACTION !

On va dire que le mannequin m'attaque. Je me baisse rapidement et me mets à genoux en faisant à semblant d'esquiver son coup.

Moi : (pleurs non réalistes)... Je... je... (pleurs non réalistes)... Amandine... non... (pleurs encore moins réalistes)... non ! (pleurs qui ne ressemblent à rien)... c'est de... de... (pleurs totalement irréalistes)... DE MA FAUTE !

J'éclate de rire. C'est de la merde. Je suis tellement nulle comme actrice ! Il faudrait y mettre plus d'émotions, genre me remémorer des souvenirs tristes, mais ça ne me fait pas de bien, alors je ne le fait pas.

Je suis étrange (mais fière de l'être, youhou !).

Le dragon d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant