Le dragon d'or

Chapitre 13

Je déroule le papier autour de la patte du corbeau et j'étale le message sur la table.

Bonjour Lys,

Je ne te remercierai jamais assez pour la magnifique robe que tu m'a donné. Merci, merci, merci encore !

Merci également d'avoir pris soin de Plumeau, maintenant il est en pleine forme !

Ta robe m'a été d'une utilité précieuse, et hier soir (le bal) a été de loin la meilleure soirée de ma vie. Je ne sais pas comment, mais ma belle-mère et mes belles-soeurs ne m'ont pas reconnues !

Et j'ai dansé avec le prince des plaines du Rytarc ! C'était vraiment merveilleux...

Il y a un autre bal ce soir, et c'est certain que j'y retournerais !

Je te remercie profondément,

Anna

Hum... un autre bal... il lui faut une autre robe.

Sans attendre, je sors de la pièce, traverse le château pour aller dans la salle des robes.

Je fouille, je regarde, je fafouine (?), je fouine, et hop ! La belle robe rouge aux coutures dorées. C'est parfait.

Je la prend et je retourne à la tour.

Moi : Réveille, Roucoulou. J'ai une job pour toi.

Roucoulou se dandine, ouvre un oeil, puis un autre. Il s'étire et se met sur le rebord de la fenêtre.

Moi : Tu pourrais aller porter cette robe à Anna ?

Il ne réagit pas.

Moi : La fille des plaines du Rytarc, tu sais, celle que je t'ai demandé d'aller porter une robe l'autre jour ? Ou avant-hier... je crois.

Roucoulou : RWAAAAARRKK !

Ok, il a compris. Il pourra porter la robe à Anna de nouveau.

Moi : Attends un peu...

Je prends du papier et je commence une lettre.

Bonjour Anna,

Je t'envoie une autre robe pour le bal de ce soir, car je crois que tu vas en avoir besoin.

Bonne chance,

Lys

Je lui attache le message autour de la patte. Il s'approche et attrape la robe. J'ai soudainement peur qu'elle se déchire.

Moi : ...Attention !

Roucoulou la balance lentement et prudemment, puis part vers l'horizon.

Je retourne vers la bibliothèque puis je fouille dans les livres. Je reprends celui qui s'appelle : "Dragons", puis je l'ouvre.

Ce livre est très intéressant, comparé aux histoires des chevaliers qui finissent bouffés par un monstre. Au moins, là c'est instructif.

Le Jim-Bang, est un dragon d'un jaune ocre plutôt inoffensif. Il n'a jamais cherché à pourchasser les humains, car il se nourrissait de feuilles. Pendant des décennies, on capturait tous ceux qu'on trouvait puis ils allaient tout droit aux combats des gladiateurs. Il y a quelques années, une loi fut installée pour que la liberté regagne l'âme de ces dragons, si innocents de leur sort.

C'est si cruel... pauvre Jim-Bang (c'est quoi ce nom ?), ils étaient si innocents... qui est le roi qui a fait installé cette loi ?

Je regarde... "Le roi Reginald de Cassiopée". Oh, je pourrais le serrer dans mes bras, celui-là ! Malheureusement, la date de de cette loi indique qu'il est mort.

Le Slicy est un dragon géant des mers. Il mesure la taille de plus de 13 personnes, a un corps cylindrique plutôt épais et ondule son corps en forme de serpent dans l'eau afin de se déplacer. Il a des écailles bleu marin aussi grosses qu'une main, et des yeux rouges brûlants d'une flamme éclatante. Cette espèce était la plus redoutée des marins, car les Slicy étaient de grands mangeurs de bateaux. Si une simple caravelle naviguait dans son territoire, elle n'avait aucune chance de s'en sortir. Il se repose aux fins fonds des océans, en particulier dans les abysses, puis remonte lorsqu'il détecte une vibration à la surface de l'eau, ou il en mangera le contenu. Peu de marins ont échappé à ces bêtes. Ils vivent en solitaires, mais il ne faut surtout pas les sous-estimer. Lorsqu'une flotte de dizaines ou de centaines de bateaux passent dans ces eaux, c'est là que les marins auront le plus de chance de s'en sortir, car il ne pourra manger tout le monde en même temps. De nombreux trésors ont étés découverts près de leur habitat, et c'est la fortune qui poussent les bateaux à s'aventurer vers eux. De nombreuses légendes planent sur eux encore aujourd'hui, mais aucune d'entre elles n'a pu être confirmée.

Mmm... celui-là, je ne voudrais pas le croiser.

Les Yvicks sont très dragons réputés pour leur rigueur et obéissance aux humains. Ils sont immortels, et depuis l'apparition de la tradition de la princesse et son dragon, plusieurs princesses sont protégées chaque année par ces bêtes.

Le troisième type de dragon. Il y en a trois types, selon ce que j'ai pu observer dans le bouquin, et ces trois-là sont de merveilleux exemples.

Le premier type est le sauvage. Parfois, il n'est visible que dans la nature, ou il a peut aussi être protecteur de château au tout autre. Il peut également avoir été domestiqué autrefois, mais il est libre aujourd'hui. Ils sont dans la majorité des cas, peu agressifs.

Le deuxième type est l'agressif. Il est sauvage, mais tout le monde le redoute. C'est une machine à tuer, et seul les fous osent s'aventurer près d'eux. On a parfois tenté de les domestiquer, mais encore là, il fallait être complètement taré.

Le troisième type est le protecteur de château. Ils sont souvent immortels, mais il y a des exceptions lorsque l'espèce est très nombreuse, comme le dragon d'Élo. Ils ne sont pas trop durs avec les hommes, mais ils peuvent facilement être dressés avec la bonne technique.

Je prend un autre livre documentant sur les oiseaux. Intéressant, j'apprend plein de trucs !

Que le temps passe vite ! Je ne sais pas combien de temps j'ai passé dans cette bibliothèque, à feuilleter des bouquins, mais c'était plutôt long.

Le soleil se couche déjà ! Il faut que je fasse un truc avant de me coucher.

Je vais dans la salle d'entraînement et je répète les mouvements de ce matin (bouche, ventre, entre les jambes), puis je remarque une utilité d'avoir une robe au combat (contrairement à l'habitude).

Quand on a une robe, il est impossible que notre adversaire prévoit notre prochain coup de pied, car il ne les voit pas. J'ai remarqué ça en me regardant dans les miroirs de la salle des robes. Je crois que c'est un truc psychologique.

Quand je me tanne, je vais dans ma chambre et me glisse dans mon lit, pour sombrer dans un profond sommeil, après une journée qui s'achève.