Chapitre 2

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-LYYYYSSS !!!

Stupide voix que je me fais réveiller. Marraine, la super fée...

Elle défonce ma porte et vient flotter sous le baldaquin.

Marraine : LYYYYSSS ! Ma petite princesse...

Je lui aurai pété la gueule à celle-là... mais bon. Je finis par me lever.

Marraine : Chérie, le carrosse t'attends ! Prends ton sac !

Moi : Oui, marraine.

Je le prends et je descends en bas. Ma robe est dans mon sac, donc je reste en pyjama. J'ai encore des cernes. Je baille. Le soleil transperce mes yeux. Mes parents m'attendent devant le carrosse.

Arnaud : Bonne chance !

Nathalie : Tu y trouvera l'amour de ta vie ! Je t'aime !

Si vous m'aimiez vraiment vous ne m'enverrez pas dans cette misère et vous ne me forcerez pas à me marier !

Moi : Au revoir.

Pas de câlins, pas de bises, ils sont un peu surpris. En même temps vous m'envoyez pourrir dans un château, on s'attends pas à un : "Merci d'avoir gâché ma vie !".

Je monte dans ce beau carrosse... qui pue l'encens. Ah oui ! C'est à ma marraine...

Elle se met au cocher et... utilise un peu de magie. En même temps, ça prendrait beaucoup trop de temps aller là-bas normalement. Le carrosse est juste là pour l'aspect officiel et royal.

Marraine : Au revoir !

Et d'un coup de fouet, le cheval se transforma en licorne. Sa corne brilla et l'instant suivant, nous étions sur le haut d'un volcan, un château en ruine violet, et une grosse boule d'or.

Marraine débarque et m'ouvre la porte.

Marraine : Voilà, on y est. Flamme d'or sera ton messager, il y a du papier et de l'encre dans la plus haute tour, tu le trouveras. Tes parents passerons l'annonce de ton attente ici. Ça ne devrait pas prendre plus qu'un mois avant qu'un prince vienne te chercher. Au revoir !

Et d'un autre coup de fouet, elle disparu avec le carrosse. Je suis maintenant toute seule. J'ignore qu'est-ce que Flamme d'or, mais je verrai ça dans la plus haute tour.

Un pont de pierre relie au château. J'ignore ce qu'est la grosse boule d'or. Peut-être un trésor ? En tout cas, je ne crois pas que mes parents m'en ai parlé. Vaut mieux ne pas y toucher.

Je traverse le pont silencieusement. Pour un volcan, il est assez calme... pour l'instant.

J'arrive devant le château. Il devait être vraiment beau avant d'être détruit par le dragon. D'un pourpre montagne. Ouais non les montagnes ne sont pas pourpres... peu importe ! Perso, j'aurai aimé vivre là si ce n'était pas en ruines.

C'est super silencieux, et le silence, j'adore ça ! C'est comme une jolie musique. Même si en fait, ça n'existe pas.

Je flippe un peu. J'ai peur que le dragon me saute au visage et que j'aille la peur de ma vie. Et il peut me carboniser ! Ben non... je suis la princesse. Il carbonise seulement les princes. J'aimerais bien devenir amie avec lui. Ce serait trop génial !

Comme ça je lui demanderais de partir d'ici sur son dos. Mais dans les règles, le dragon doit faire rentrer la princesse mais essayer de ne pas la faire sortir. Sa vie est plus importante. Le seul moyen pour un prince de le vaincre, c'est utiliser la princesse comme bouclier. Génial comme rôle ! On se sent comme un objet !

Ouais, bon, les femmes sont réellement des objets. Autant les princesses que les paysannes. Une femme ne peut régner seule sur un royaume. Une femme ne peut se battre. Une femme ne peut porter des pantalons. Une princesse ne peut choisir son époux. Bref, une femme n'a pas de droits. Et ça, c'est chiant.

Pourquoi doit-on vivre dans ces conditions ? Pourquoi ? À quoi ça sert de mettre les femmes en retrait ? À quoi !

Enfin, j'arrive dans la chambre. Elle est assez grande. Il y a un lit à baldaquin au fond, des murs de pierre, une petite fenêtre et des meubles. Quelques meubles. Mais je ne crois pas que j'en aurai vraiment besoin.

Je sors mes choses. Il y a une petite table qui sera parfaite pour dessiner. C'est le seul meuble que je vais utiliser. Quoi qu'il y aussi ma tenue de combat. Ouais... je n'ai rien dit sur les meubles.

J'enlève mes talons pour être nue pieds. Ben oui, ça fait super mal ces choses, on a de la difficulté à marcher avec et en plus, il paraît que c'est une invention masculine faite pour faire ressortir les courbes de la femme.

Juste pour le plaisir, je les lances par la fenêtre et je les voit ricocher sur la boule dorée.

Je me suis dirigée vers mon lit, quand un énorme hurlement a déchiré le silence. Je me suis figée. J'ai tout de suite pensé à un monstre. Hideux et repoussant, celui qui affronterait les montagnes pour venir me buter (je sais, n'importe quoi).

Pour en avoir le coeur net (on ne sait jamais), je me suis dirigée vers la fenêtre sur la pointe des pieds. En regardant, au dessous, je l'ai vu. Le dragon d'or.

L'énorme boule dorée s'était transformée. En fait, cette boule n'était que l'armure du dragon qui s'était emboîtée dans elle-même (trop cool !).

Avoir avoir hurlé comme un malade, il a regardé autour, jusqu'à ce qu'il trouve cette princesse qui le regarde étrangement depuis quelques secondes. En l'occurence, moi.

Il m'a fixé, avec un regard qui dit : "Ne me dérange plus, tu connais ma puissance.". Et puis il a brûlé les talons hauts.

Moi : YÉ !

Il m'a entendu et s'est retourné. Je crois qu'il me trouvait bizarre. Différente des autres princesses qu'il a vu. Il s'est ensuite remis dans la forme d'une grosse boule.

J'ai mis mes souliers normaux (ceux que le peuple portent) et je suis immédiatement descendue. Je voulais voir le dragon. Ce serait trop génial !

Il m'a entendu arriver, mais il est resté en boule.

Moi : Hey ! Merci d'avoir brûlé mes souliers ! Je les détestent, tu sais ?

Je sais qu'il m'entendait. Je crois qu'il me comprenait aussi.

Moi : Ça goûte quoi la chair de prince brûlée ? Tu les manges ?

Aucune réaction.

Moi : Écoute... je m'emmerde un peu ici et j'aimerais bien qu'on soit amis ! Et puis je déteste les princes... ils sont stupides.

Il ne faisait toujours rien. J'ai pensé qu'il communiquait avec des "ROAR".

Moi : ROAR ROAR ! RO-RO-ROAR ! RROOOAAAARRR !

Aucune réaction.

Moi : Bon... je te dis juste que si tu veux qu'il se passe quelque chose d'amusant dans ta vie plate, viens me voir, car moi aussi je déteste ma vie.

Je l'ai quitté et je suis remontée en haut.

Le dragon d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant