Chapitre 20

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Qu'aurait été ma vie si j'étais restée ici pour le restant de mes jours ? À quoi aurait ressemblé mon quotidien ?

Premièrement, cette possibilité est peu probable puisque il y a mes parents qui savent que je suis ici. Mais...

À mettons que ! Je dis bien à mettons que, parce que ce truc n'est pas trop possible... bref. À mettons que mes parents m'oublient. Ou se fichent total de moi parce que mon père est guéri et que ma mère est enceinte (on ne sait jamais). Ou se foutent de moi sans aucune raison. Ils sont si fiers de moi... mais à mettons que !

Si je serai restée ici pour toujours, je n'aurai plus jamais bouffé (de la bouffe dégueu) de ma vie (ce qui est bien). Je n'aurai jamais à me marier avec un idiot de ces princes à la con (ce qui est bien). Mais je serai restée seule pour toujours, avec seule compagnie un dragon et des oiseaux (ce qui est moins bien).

Quand je dis que je ne veux ABSOLUMENT PAS me marier, cela ne veut pas dire que je veux rester seule. Au contraire ! Je ne juste (absolument) PAS être avec quelqu'un que je n'aime pas. Que je n'ai pas choisi. Je veux choisir ma propre destinée. N'est-ce pas trop demander ?

Je me demande encore ce que je vais dire (ou faire) lorsqu'un abrutit viendra me libérer. Merci ? Fout le camp ? Tu t'es mal rasé ce matin ? J'aime ton chapeau ?

Le plus probable est : "Euh... je... bonj... bonjour... je veux dire euh... merci ! ... N... Non ! Euh... bonjour."

Et là il me regardera bizarrement, puis sourira étrangement pour que je succombe à son charme. Je resterai indifférente, alors il essayera d'autres techniques faciales toutes chelous les unes après les autres, jusqu'à ce qu'un de ses hommes lui fera comprendre que cela fait cinq minutes qu'il est silencieux comme ça... Il rougira, embarrassé, et puis voilà.

Alors je m'imagine la scène si je remercie cet abrutit :

La porte s'ouvre à la volée. Un homme habillé d'un chic habit rouge entre dans la pièce, sa tête observant chaque recoin, à la recherche de la princesse aux cheveux couleur égouts.

Il aperçoit enfin sa bien aimée. Elle rougit dans un coin, puis elle fait un pas.

-Merci de m'avoir libérée, dit-elle à l'inconnu.

-De... de rien, répondit celui-ci en rougissant. Ça m'a fait plaisir mademoiselle. Allez, tu traînes pas stp !!

-Ok, et après ?

-On se marie, chérie.

-YÉ !

Si je dit à l'abrutit de foutre son camp :

Elle entend un gros bruit au fond de la pièce. Elle sait très bien ce que cela signifie. Une voix s'élève.

-Oh ! Gente dame ! Permettez-moi de me présenter Ô beauté di...

-VA TE FAIRE FOUTRE IDIOT DE PRINCE À LA CON ! cracha la princesse.

-Ah... excusez-moi. Je crois m'être trompé de château, gente dame. Acceptez mes excuses Ô...

-TU VAS TE LA FERMER... CONNARD !

-Excusez-moi.

-Ouais, c'est ça.

-...

-...

Le dragon d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant