Chapitre 12...

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Suzanne suivit son garde une nouvelle fois jusqu'à la salle. Mais cette fois-ci, la table sur laquelle elle devait s'allonger n'était plus là. Elle regarda le docteur avec appréhension. Celui-ci consulta sa feuille puis leva vaguement la tête vers elle avant de lui tendre une bassine.

La jeune femme s'en saisit sans comprendre. Le docteur lui tendit par la suite une petite fiole qui comportait un liquide de couleur violet.

- Je veux que tu me sépares le poison du jus de raisin de cette bouteille. Tu me videras le jus de raisin dans l'évier et le poison dans la bassine.

Suzanne hocha la tête pour montrer qu'elle avait compris et s'approcha de l'évier. Elle posa la bassine à côté avant d'ouvrir la fiole et de la vider dans sa bouche d'une seule traite. Elle prit le temps de séparer les saveurs et de leur donner un nom. Puis elle s'attaqua à diviser les molécules que comprenait la fiole. Et enfin, elle se pencha par dessus la bassine et cracha le poison dedans avant de rejeter le simple jus de raisin dans l'évier.

Le docteur, qui ne l'avait pas quittée des yeux, s'approcha afin de vérifier le contenu de la bassine. Il s'en saisit et attrapa une pipette remplie d'un liquide transparent qu'il versa dedans. Le poison à l'intérieur de la bassine changea de couleur. Les yeux du docteur se levèrent par la suite vers la jeune fille.

- Fascinant...

Cette dernière était toujours devant l'évier et n'osait lever la tête.

- Ramenez le sujet numéro cinq dans sa cellule, ordonna-t-il au garde.

Ce dernier s'avança vers elle avant de lui faire signer d'avancer. Avant qu'ils ne soient trop loin pour entendre, le docteur s'adressa à une infirmière qui venait de le rejoindre :

- Préparez le bloc pour les quatre autres sujets, on leurs injectera la micro-puce dans le cerveau après mangé.

Le sang se glaça dans les veines de Suzanne. Elle n'avait aucune idée de ce que cette micro-puce était mais son intuition ne lui disait rien qu'y n'aille.

Elle rentra docilement dans sa cellule et s'installa comme à son habitude sur sa chaise devant sa table. D'où elle était, elle faisait face à la caméra de surveillance de la cellule. Cette caméra était branchée sur elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mais, depuis son arrivée, elle avait remarqué que dès qu'un garde lui apportait son repas, la caméra ne la voyait plus.

Elle eut alors une idée.

À son retour, ses amis lui demandèrent comment elle allait et elle répondit rapidement comme elle le faisait à chaque fois.

Ce jour là, aucun de ses amis ne fut emmené dans la salle. Cela ne présageait rien de bon et tout le monde en était conscient. L'angoisse régnait dans les cellules.

Suzanne se décida quand même à passer à l'action. Discrètement, et tandis qu'elle apercevait le garde portant son repas, elle accumula la salive dans sa bouche afin d'en faire un somnifère. Puis elle attendit que le garde pose le plateau devant elle et qu'il se retourne pour attraper un morceau de pain sur lequel elle déposa une goutte du somnifère. Elle le savait assez puissant et avais jugé qu'une goutte suffirait.

Avant que le garde ne la remette dans le champ de vision de la caméra, elle échangea ce morceau avec un autre vierge qu'elle porta à sa bouche comme si elle mangeait.

Le garde sortit de sa cellule en saluant celui qui la surveillait mais qui n'avait rien vu de son trafic. Suzanne mangea doucement comme elle le faisait à chaque fois, prenant le temps d'analyser la nourriture industrielle qui lui avait été porté. Puis à la fin du repas, elle se leva.

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