Chapitre 15...

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Roxane et Katia s'approchèrent de la jeune fille en souriant. Cette dernière les regarda en se demandant ce qu'elles voulaient.

- Vous êtes qui vous ?

Après un bref regard échangé entre elles, Roxane posa sa main sur le bras de l'adolescente avant de planter son regard dans le sien.

- Tu vas venir avec nous.

La fille de Ferraud hocha la tête avant de les suivre sans rien dire. Elle monta dans le van qui s'ébranla quelques secondes après afin de quitter la rue.

À l'intérieur, les quatre adolescents regardaient leur otage. Sam et Katia étaient un peu mal à l'aise face à ce qu'ils venaient de faire. Ils se rendaient seulement compte des conséquences que pouvait avoir leur acte. De leur côté, Roxane et Maël étaient toujours sûrs d'eux. Ils croyaient dur comme fer que ce plan allait marcher.

Et il allait marcher.

Pour Suzanne.

- Maintenant on fait quoi ? Demanda Douglas en évitant le regard de la jeune kidnappée.

Si le Bureau savait ce qu'il était en train de faire, il le mettrait à la porte en moins de deux.

- On va au siège de TF1, lui répondit Roxane qui semblait avoir réfléchi à la suite.

- Pourquoi faire ? S'enquit l'un des hommes de Douglas.

- Puisque l'on ne sait pas où se trouve Ferraud et Suzanne, on va les obliger à nous trouver.

Elle n'eut pas besoin d'expliquer la suite du plan que les autres avaient déjà compris. Ils regardaient même la jeune fille avec étonnement.

- Comment tu as fait pour avoir une idée pareille ? Voulut savoir Sam.

- Vous regardez jamais de séries policières vous ?

Là, c'était Roxane qui était surprise.

- Néanmoins, reprit Douglas, nous allons aller à l'hôtel pour cette nuit. Il commence à se faire tard.

- Quoi ?! Mais Suzanne ? Le contra Maël.

- Pour que notre enlèvement fonctionne, il faut que quelqu'un se rende compte que notre amie a disparu...

- Il a pas tord, renchérit Katia.

Maël soupira et alla s'asseoir dans le fond du van. Douglas donna l'ordre de conduire jusqu'à l'hôtel le plus proche.

*

Le vide...

Le néant...

Et les ordres.

La journée de Suzanne se résumaient à ces trois mots.

Le matin elle se levait et allait dans le laboratoire du docteur afin de faire son travail. Elle prenait un bref déjeuner aux alentours de midi dans un bureau entourée de trois gardes. Puis l'après midi, elle reprenait son travail avant de retourner dans sa cellule le soir à six heures.

Elle n'avait fait pour l'instant qu'une journée entière. Une seule journée.

Cette nuit là, Suzanne ne rêva pas. C'était la première fois que ça lui arrivait. La piqûre que lui avait fait le docteur était très puissante.

Lorsque l'heure de se réveiller arriva, Suzanne s'étira doucement avant de sentir une aiguille se planter dans sa jambe. Elle poussa un cri de surprise en voulant ramener sa jambe à elle mais une main puissante l'en empêcha. Une fois le produit injecté, le garde la libéra sans lui tourner le dos. Le produit ne mit pas longtemps à agir. Deux minutes à peine après la piqûre, le regard de l'adolescente redevint à nouveau vague. Le garde lui donna alors l'ordre de le suivre.

La journée s'apprêtait à commencer.

*

Dans la ville la plus proche, la berline du chauffeur à Ferraud s'arrêta devant un restaurant trois étoiles. C'était en dessous des standards de l'homme mais apparemment, il n'y avait pas mieux dans les environs. Le chauffeur descendit de la voiture afin d'ouvrir la porte à son passager. Ferraud sortit une jambe terminée par des chaussures cirées noir avant d'apparaître entièrement sur le trottoir. Il entra par la suite dans le restaurant et demanda au serveur de l'emmener à sa réservation. Il avait payé une petite somme afin de se retrouver dans un coin tranquille, à l'abri des oreilles indiscrètes.

Le garçon le précéda jusqu'à une salle à l'écart et Ferraud prit place sur une banquette. Il attrapa par la suite le menue que lui tendait le jeune garçon et demanda déjà une bouteille de Bordeaux. Une fois que le serveur fut parti, il sortit son téléphone de la poche de son manteau avant de regarder l'heure.

18h45. Bien, ils ne devraient pas tarder maintenant.

Cinq minutes plus tard, les deux personnes qu'il attendait arrivèrent. Une serveuse les amena jusqu'à lui et Ferraud ne manqua pas de regarder ses formes qui ressortaient dans cet uniforme moulant. Il remercia la jeune femme avec un sourire aguicheur et la mata une fois de plus lorsqu'elle quitta la pièce.

Il attendit qu'elle ne soit plus dans les parages avant de se tourner vers ses invités. Anne et Lucas se tenaient assis sur leur chaise sans rien dire.

- Si je vous ai fais venir aujourd'hui c'est parce que j'ai une mission à vous confier, lança-t-il en les regardant l'un après l'autre.

- On doit ramener les quatre qui se sont échappés ? Demanda Lucas.

Un autre serveur, un type grand et maigre avec des tâches de rousseurs leur apporta ce qu'il avait commandé. Ils commencèrent à manger en silence tandis que le roux quittait la pièce. Une fois seuls, Ferraud déclara :

- Non, je vais attendre qu'ils reviennent chercher l'autre gamine. Vous, je veux que vous fassiez autre chose pour moi.

- Qu'est-ce que vous attendez de nous ?

L'homme allait leurs répondre lorsque la serveuse de tout à l'heure s'avança dans la pièce timidement.

- Monsieur, on parle de vous sur TF1... Votre fille...

Il se leva en grognant intérieurement. Qu'est-ce qu'elle avait fait encore celle-là ? Si ça continuait comme ça, il allait l'envoyer en Angleterre pour qu'elle termine sa scolarité dans un lycée strict.

Quand il arriva dans la cuisine, il n'en crut pas ses yeux. Sur l'écran, sa fille était menottée à un poteau et une voix lui disait de se rendre à une certaine adresse accompagné de la gamine qu'il détenait.

Il serra les poings en fixant le reportage qui laissa par la suite la place au journaliste à son bureau. Entre temps, Lucas et Anne étaient arrivés dans la cuisine.

- On fait quoi maintenant Monsieur ? L'interrogea Lucas avec une petite voix.

- Changement de plan, vous venez avec moi.

Il retourna à la salle, attrapa son sac et son manteau avant d'aller payer les repas. Anne et Lucas le suivirent sans rien dire. Une fois dehors, la berline refit son apparition et ils montèrent toujours en silence.

Ce n'est qu'une fois partis que Ferraud sortit son téléphone. Il avait un coup de fils à passer...

Sensitive...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant